Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par Pour une vraie gauche à Lannion

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

Congrès extra 2018 : intervention d’André Chassaigne au CN du PCF des 2 et 3 juin

 

Congrès extra 2018 : intervention d'André Chassaigne au CN des 2 et 3 juin
Un constat : nous construisons ce Congrès dans la continuité de choix politiques et stratégiques marqués du sceau de l’échec. Si mon appréciation est ainsi sévère c’est au regard de ce qu’ont produit ces choix : – Un effacement sans précédent de notre force politique. – Un effacement militant des communistes eux-même, qui ne savent plus quelle est la ligne de conduite de notre Parti et de sa direction nationale. En perte de confiance, ils s’impliquent très peu dans la préparation de ce Congrès. – Un effacement durable des valeurs et combats de la gauche, stérilisant toute construction d’une alternative sociale et politique antilibérale cohérente et respectueuse des forces.
 
Si mon jugement est aussi sévère, c’est aussi parce que nos décisions ont été prises dans des conditions que nous devons clairement rejeter. Trop souvent par défaut, sur le fondement d’une analyse faussée des rapports de force en jeu, et toujours au final avec fébrilité après des mois de tergiversation. Notre décision et notre résignation nous ont conduit à un effacement du champ politique national. Un effacement volontaire et présenté comme stratégique. Bien loin de favoriser la construction de rassemblements majoritaires, enjeu très majoritairement partagé Congrès après Congrès, cette démarche de repli a nourri nos propres faiblesses et a rendu plus difficile encore la construction de rassemblements qui font évoluer les consciences et les rapports de force, des luttes jusqu’aux institutions.
 
Il y en a malheureusement quasiment pas trace de ce bilan partagé par les communistes dans la version du texte qui nous est soumis aujourd’hui. Des aménagements à la marge ne suffirait pas à me le faire accepter, fenêtres ou pas.
 
C’est sur la base de ce constat critique que nous nous devons d’exprimer clairement, l’enjeu de fond qui devrait guider notre Congrès « extraordinaire » : faisons-nous le choix de la continuité dans une pratique du coup par coup, dans une stratégie incompréhensible, et dans le manque d’ambition et d’incarnation ? Ou construisons-nous collectivement la voie d’un renouvèlement politique profond de notre organisation, à même de renforcer notre influence et notre place au sein d’un rassemblement efficace pour notre peuple ?
 
Si nous faisant, comme je le souhaite, le choix collectif d’un profond renouvèlement il ne faut pas tomber dans un premier écueil : passer son temps dans le simple aménagement d’un texte visant à une synthèse politique et d’équilibres personnels, aussi artificielle que trompeuse, et tout sauf opérationnelle.
 
Le cœur de notre Congrès, de sa préparation à son aboutissement doit être la mise en mouvement des communistes, au plus près des gens, en dégageant des campagnes d’action contre un capitalisme triomphant et un pouvoir libéral assumé.
 
Pour que notre force soit dès demain en capacité de faire progresser d’autres idées dans les consciences, et d’autre choix dans les élections, il faut commencer par mener ce travail de fond et de terrain à travers des campagnes à la fois conduites dans la durée et incarnées dans le Parti. Je pense notamment à la bataille de fond contre les couts et les gâchis sans précédent du capital, ciblant l’énormité des sommes qui partent dans l’évasion fiscale et l’engraissement des financiers.
 
Çà aurait dû être, ce doit être, le cœur de notre bataille idéologique pour que le plus grand nombre comprenne que le sursaut social et écologique dont l’humanité a besoin, ne peut passer que par un combat déterminé contre le système capitaliste.
 
Mais pour impulser cette remise en mouvement des communistes, le renouvèlement de celles et ceux qui dirigent, représentent et incarnent notre Parti m’apparait indispensable. Nos camarades attendent un signe fort en ce sens. Ils ne se satisferont pas d’un Congrès conduisant à rejoindre pour les 3 ans supplémentaires, le même rôle que ces dernières années. c’est aujourd’hui que se décide l’avenir de notre force, comme force vivante, capable d’audace et de novation.
 
Comme nous pouvons le voir au niveau de nos groupes parlementaires renouvelés, mais aussi dans nos fédérations et nos sections, notre Parti dispose de toutes les ressources, expériences et volontés nécessaires à son renouvèlement. Ne nous cachons donc ni derrière le paravent du « jeunisme », ni derrière celui de l’inexpérience supposée, pour maintenir le statu quo.
 
Je le redis : pour que notre Parti redevienne vraiment un outil efficace de rassemblement populaire et politique, dans lequel les travailleurs et les plus modestes se reconnaissent, il faut que les communistes soient en mouvement, au contact direct de la population.
 
Or, nous le savons : si des milliers de communistes ne participent plus à la vie même de leur mouvement, par dépit ou résignation, c’est faute de percevoir la démarche stratégique et l’impulsion politique portées nationalement par leurs représentants.
 
Pour pouvoir compter sur cette capacité d’action concrète et de conviction, si spécifique à notre organisation malgré ses difficultés, il faut être suffisamment confiant dans l’avenir et l’utilité de notre Parti. Oui, croire en notre Parti. Et si nous y croyons, il faut lui donner dès maintenant une nouvelle impulsion qui ne soit pas du bricolage.

Publié dans Congrès extra 2018

http://www.andrechassaigne.fr/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Chassaigne

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article