Pour un processus citoyen large et ouvert -déclaration des communistes unitaires
Comme toutes les organisations de la "vraie" gauche, les communistes unitaires se sont divisés entre ceux qui soutenaient franchement Mélenchon et ceux qui n'adhéraient à sa candidature que du bout des lèvres.
Le texte ci-dessous surmonte ces divisions pour proposer une vue prospective et lucide.
La rédaction
Pour un processus citoyen large et ouvert
Nous entrons dans une période nouvelle de recomposition politique. L'ACU affirme vouloir
participer à la construction d'une dynamique politique nouvelle à visée émancipatrice permettant la réappropriation du politique par le peuple.
La séquence électorale passée a bouleversé le paysage de la représentation politique. C'est
l'aboutissement de 35 ans d'alternance entre les deux blocs que constituaient le PS et le RPR-UMPLR, alternance bousculée non pas par le FN comme nous avions pu le craindre, mais par la
République en Marche, ovni politique au service d'un homme et de la bourgeoisie. Emmanuel
Macron a capté les attentes de changement en critiquant «le système», en prétendant incarner
l'irruption de la société civile dans la vie politique en dépassant un système fondé sur les partis, en réussissant le tour de force de faire rentrer près de 300 nouveaux députés à l'Assemblée nationale.
Mais tout change pour que rien ne change et ce sont les mêmes politiques au service de la classe des possédants qui seront menées: explosion du code du travail, nouvelle attaque contre le système des retraites, étatisation de la sécurité sociale pour mieux la privatiser, pérennisation de l'état d'urgence.
Jean-Luc Mélenchon et France Insoumise ont eux aussi saisi les enjeux d'une nécessaire rupture à la fois avec le PS, et avec les pratiques politiques traditionnelles, entraîné des femmes et des hommes qui ne s'impliquaient pas dans les vieilles organisations. 500000 soutiens, 7 millions de voix, la campagne électorale a mis en mouvement des dizaines de milliers de personnes, contribué à l'élection de 30 députés.
Incontestablement, une dynamique politique a émergé.
Nous y voyons de la part des électeurs et des militants, l'espoir d'inventer de nouvelles formes
d'engagement, la possibilité de rassembler en dépassant les logiques de la politique traditionnelle, et la valorisation de l'implication de chacun. Le programme l'Avenir en commun, prolongement du programme du Front de Gauche, les livrets thématiques, ont été enrichis de nombreuses contributions.
Cependant, nous devons nous interroger sur la nature et les limites de cette dynamique : comment combattre les effets de la personnalisation de la vie politique, contradictoire avec une démarche autogestionnaire ? Comment dépasser les logiques de ralliement, rassembler dans la diversité, favoriser la mise en commun plutôt que la discipline et prendre en compte le pluralisme comme une richesse ? Agir pour l'émancipation, c'est aussi agir par l'émancipation !
Le problème posé à l'ACU ou à Ensemble n'est pas tant de rallier la France Insoumise que de
porter notre propre démarche et de contribuer, avec notre identité, à un processus large, un
mouvement citoyen, avec les forces dont France Insoumise et les citoyens qui le souhaiteront sans attendre les propositions des autres formations.
L'aspiration à faire de la politique de manière beaucoup plus autonome, à s'affranchir des modes d'organisation traditionnels, le besoin de se projeter dans une société libérée des rapports d'exploitation et de domination sont les deux axes qui doivent nourrir notre proposition de nouvelle force politique à visée émancipatrice.
Avec les récents scrutins, la crise de la politique s'est encore accentuée et l'écart entre les aspirations présentes dans la société française et les projets de la majorité gouvernementale va encore se creuser. Macron est un président aux pieds d'argile. Entre abstention, non inscrits ou mal inscrits, deux tiers des français se sont abstenus au 1er tour de l'élection législative. Et des millions d'autres ont exprimé leur refus des politiques néolibérales. Il existe donc une immense défiance vis à vis du système politique, une contestation des logiques institutionnelles. L'ACU avec Ensemble! entend contribuer aux résistances unitaires, notamment à la mobilisation contre la loi travail et la guerre sociale annoncée par Macron et son gouvernement, avec toutes les forces sociales et politiques qui le souhaiteront. Il s'agit aussi qu'au delà des résistances s'affirme et s'amplifie dés à présent la dynamique pour une alternative de transformation sociale, écologique et démocratique, une visée de dépassement du capitalisme. Il s'agit de construire une mise en cohérence qui devienne un
dénominateur commun à tous les mouvements, favorisant un imaginaire collectif qui permet de
prendre l’initiative plutôt que d'être toujours contre. Ce travail reste à faire.
ACU
25 juin 2017
http://www.communistesunitaires.net/
Pour les naïfs, les socialistes et leurs supplétifs, les pseudo centristes et autres républicains et tous les électeurs du sieur Macron: A votre santé!
Pour les naïfs, les socialistes et leurs supplétifs, les pseudo centristes et autres républicains et tous les électeurs du sieur Macron: A votre santé!
D"après Ouest France (journal mélenchoniste bien connu!)
Un document interministériel de travail envisage de revenir sur deux interdictions concernant les pesticides utilisés dans l'agriculture, assure RMC qui s'est procuré le texte. Le retour de l'épandage aérien et des néonicotinoïdes, ces pesticides accusés de tuer les abeilles, est inscrit dans ce document destiné à servir de base à la future loi de "simplification". Nicolas Hulot assure de son côté que rien n'est tranché.
RMC annonce ce lundi matin s'être procuré un document de travail interministériel de 44 pages qui doit servir de trame à une futur loi dite de « simplification ». Dans ce texte, le gouvernement étudie la possibilité de revenir sur des décisions concernant les pesticides dans l'agriculture, des décisions prises par la France et considérées comme plus précautionneuse que ce que Bruxelles exige.
Les deux hypothèses de travail qui risquent de faire polémique sont : le possible retour à l'épandage aérien des pesticides et le retour éventuel des néonicotinoïdes.
>> Lire aussi : Pesticides. Les néonicotinoïdes, qu'est-ce que c'est ?
Les députés ont voté contre
Les députés ont voté l'été dernier pour interdire l'usage de ces néonicotinoïdes, accusés de décimer les colonies d'abeilles, à partir de 2018. Des dérogations restent cependant possibles jusqu'en 2020 où l'interdiction doit devenir totale. Une interdiction qui va plus loin que le moratoire partiel imposé par l'Union européenne.
La semaine dernière, le gouvernement d'Edouard Philippe a annoncé son intention d'arrêter de « surtransposer » les directives européennes dans le droit français afin de renforcer l'attractivité de la place de Paris, notamment dans le cadre du Brexit.
« Pas encore arbitrées »
Mais RMC rappelle que pendant sa campagne, Emmanuel Macron interrogé par une association environnementale sur la question des néonicotinoïdes s'était engagé à ne pas revenir sur leur interdiction. Interviewé dimanche par la radio sur ce document de travail, Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique, assurait ne pas en avoir connaissance et que de telles décisions n'étaient « pas encore arbitrées ».
Le tout nouveau ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, était l'invité de RMC-BFMTV ce lundi à 8 h 30. Interviewé par Jean-Jacques Bourdin, il a confirmé que sa position était d'autoriser certains néonicotinoïdes en agriculture quand « il n'existe pas de produits de substitution ». Une position qui n'a pas été tranchée et qui le sera, après discussion avec Nicolas Hulot, par le Premier ministre Edouard Philippe.
Environnement
08h03 Pesticides. Le gouvernement envisage-t-il le retour des néonicotinoïdes ?
24/06 Climat. Macron brandit de nouveau l'étendard de l'écologie (sic)
23/06 UE. Trois substances empoisonnant les abeilles bientôt interdites (resic)
Une autre politique est possible:
: https://avenirencommun.fr/livret-agriculture/
Déclaration ce François Ruffin
Merci ! Mais ce n'est qu'un début...
Dimanche dernier, vous m’avez élu député de votre circonscription. Les militants de Picardie debout ! et moi-même tenons à vous remercier pour votre confiance.
Maintenant, c’est pas ça qui change votre vie.
C’est pas ça qui vous donne un emploi, c’est pas ça qui relève vos salaires, ou vos retraites, ou vos allocations, c’est pas ça qui diminue vos factures, et j’en suis bien conscient.
Ça n’est qu’un début, donc, un tout petit début. Mais il faut bien commencer par un bout.
Par vos suffrages, vous avez prouvé que les jeux ne sont pas faits d’avance, que les « petits » l’emportent parfois contre les « gros », que toutes les batailles méritent d’être menées. Et ça vaudra pour l’avenir, car des batailles, ensemble, nous devrons en mener un paquet.
« Ensemble », « nous », car seul je ne peux rien.
Comme je vous l’écrivais, avant même l’élection : « Je ne vous promets pas la lune. » Dans l’Assemblée que je vais rejoindre, plus de 80 % des députés sont de droite (En Marche ! + Les Républicains). Il y a donc peu de chances pour que mes lois passent, pour que les propositions dont je rêve soient applaudies.
Alors, à quoi je peux servir ?
D’abord, devant les Importants, je me tiendrai droit en votre nom : je ne plierai pas, je ne vendrai pas mes convictions pour un strapontin ministériel.
Ensuite, je peux être un point d’appui.
Député, ça offre une légitimité.
Si, demain, dans votre entreprise, dans votre quartier, avec vos voisins ou vos collègues, l’envie vous vient de bouger, contre un PDG ou une administration, je mettrai mon écharpe tricolore à votre service. Pour que, côte à côte, nous contestions la fermeture de lits à l’hôpital, la ligne de bus qui ne dessert plus vos immeubles, le manque d’ESAT pour les handicapés, etc.
Nous remporterons quelques combats.
Ça nous donnera l’envie d’en mener d’autres, plus grands peut-être : l’appétit vient en mangeant, l’énergie appelle l’énergie, la volonté appelle la volonté.
Le président américain Roosevelt disait : « Il faut essayer quelque chose. Et si ça ne marche pas, avouons-le et essayons autre chose. »
Eh bien, ensemble, je vous propose d’essayer et d’essayer encore.
Avec la fierté de vous représenter,
François Ruffin
Un post de Marie-George Buffet
Je rêvais que les plus de sept millions d'électeurs et d'électrices de cette belle campagne autour de notre candidat Jean-Luc Mélenchon, se traduirait par un fort et dynamique élan aux législatives, faute d'accord, faute de dépassement des intérêts partisans, le résultat n'est pas à la hauteur des espoirs.
Et ce soir, le rêve d'un groupe commun s’évanouit, espérons que la rencontre demain matin entre le groupe FI et les député-es du PCF se conclue par une coordination permanente entre les deux groupes pour tout simplement être utile à notre peuple, faire front commun.
Quels que soient les résultats de cette rencontre, je serai, moi, fidèle à ces femmes et ces hommes qui se sont engagé-es dans leur diversité.
Le coup d'état macroniste
http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/le-coup-detat-macroniste-adoube-par-la-sequence-des-elections-presidentielle-et-legislatives/7400432
Il faut lire cette chronique d’Évariste dans la continuité de celles qui ont suivi les deux tours de la présidentielle et le premier tour des législatives1.
L’abstention massive a une signification politique
Nul ne peut nier qu’un taux d’abstention qui est globalement de 57 %, qui dépasse les deux tiers dans de nombreux quartiers populaires et
frôle les 70 % chez les moins de 35 ans a une signification politique forte, qui questionne le lien social et politique entre les couches populaires ouvrières et employées et la représentation nationale mais aussi les partis. Surtout si on pense que ces couches sociales représentent 53 % des Français.
On pourrait ajouter à l’abstention massive, le nombre de 10% des blancs et nuls qui font que les votes exprimés vers des candidats sont de plus en plus minoritaires.
Cela seul devrait faire réfléchir ceux qui pensent que l’on peut aujourd’hui se passer de l’éducation populaire refondée. Car un lien brisé ne se reconstitue pas avec des formes traditionnelles militantes. Ce point sera pour nous un axe de travail pour le Réseau Education Populaire (Rep) qui devra se restructurer pour faire bien plus que les 400 initiatives annuelles actuelles ! Mais avec vous !
Le coup d’État « macroniste »
Le patronat et ses alliés ont anticipé l’écroulement du Parti socialiste (hollandais et frondeurs) et le déport de Fillon vers l’extrême droite catholique. Très vite, ils ont vu que pour battre leurs deux poulains, Juppé et Sarkozy, Fillon a passé un accord avec Sens commun, le parti d’extrême droite issu de la Manif pour tous. Ils ont alors organisé la mise en orbite d’un autre poulain : Macron. Car l’oligarchie jouera toutes ses cartes néolibérales avant de parrainer une alliance avec l’extrême droite. À cette fin, tous les groupes médiatiques dirigés par le patronat du CAC 40 ont « dégagé » des journalistes qui n’étaient pas dans la nouvelle ligne : des dizaines de journalistes écartés des postes importants. Beaucoup de députés, alliés du patronat, socialistes ou LR, ont rejoint le nouveau « roi ». Ce qui restera de LR aura le choix entre rejoindre le camp du FN comme Dupont-Aignan l’a déjà fait et rejoindre le camp du nouveau « roi ». Ce qui reste du PS aura le choix entre rejoindre le camp du nouveau « roi » et affirmer une franche opposition de gauche à ce coup d’État « macroniste » avalisé par un plébiscite sans précédent. Le vote sur la confiance au gouvernement et la loi d’habilitation des ordonnances donnera alors les tendances pour la séquence nouvelle qui s’ouvre.
Le FN reste en embuscade
Le débat au sein du Front national devra revenir sur l’accentuation de plusieurs contradictions internes. Entre une minorité de l’extrême droite catholique existante dans le FN qui aimerait faire la jonction avec la majorité de l’extrême droite catholique encore à l’extérieur du FN, notamment par une alliance avec Sens commun, et l’actuelle direction qui voit les inconvénients de cette stratégie, notamment vis-à-vis des jeunes. Dilemme entre ceux qui veulent intégrer la droite de la droite et ceux qui veulent rester sur une position souverainiste vis-à-vis de l’Union européenne.
Mais pour nous, ce parti, qui a fortement progressé à la dernière présidentielle et qui a accru le nombre de ses parlementaires, reste un danger majeur, dans la mesure où si Macron subit le même désaveu qu’Hollande, il pourrait être la roue de secours du patronat du CAC 40 comme dans les années 30.
La gauche divisée condamnée à la restructuration-recomposition
Dans l’opposition de gauche au coup d’État « macroniste », c’est l’extrême division qui est le réel.
Combien dans les députés PS se positionneront dans une franche opposition au « roi » Macron ? Nous avons entendu des propos très contradictoires dimanche soir après les résultats de l’élection.
Le fait que la France insoumise puisse faire un groupe à l’Assemblée est plutôt une bonne nouvelle. Ce sera un point d’appui pour les luttes sociales et politiques à venir. Nous verrons donc quels sont les députés PC, PS ou divers gauche qui rejoindront ce groupe.
À noter cependant que si l’on ajoute les nouveaux députés FI et les députés communistes, ils sont bien plus nombreux que lors de la dernière législature.
Faire tomber les haines entre militants de la gauche d’opposition au coup d’État « macroniste » serait un point positif.
Que faire dans la nouvelle séquence ?
Si nous reprenons notre slogan, il convient de se sortir des impasses de la gauche de la gauche, de la gauche radicale, etc., pour construire une vraie gauche de gauche.
- Tout d’abord, retrouver le lien avec les couches populaires, ce qui demande un travail de terrain sur des bases sociales, laïques, anti-racistes et républicaines. À ce titre, il faut noter, par exemple, que Mathilde Panot, nouvelle députée « France insoumise » de la circonscription d’Ivry, a fait une campagne claire sur ces sujets, au contraire du candidat PC, qui a développé une campagne communautariste avérée.
- Soutenir les luttes sociales et le mouvement syndical revendicatif qui seront, dans la nouvelle séquence, au premier rang de la lutte contre l’intensification de la politique de destruction des conquis sociaux par ordonnances durant l’été. Après les 49-3 de Hollande, voici les ordonnances de Macron.
- Abandonner les postures para-keynésiennes en économie car les solutions à la crise ne sont pas des problèmes techniques que l’on peut résoudre seulement par un volontarisme accru. Il n’y aura plus de grands conquis sociaux, comme auparavant, sans un changement de paradigme avec un nouveau modèle politique alternatif à mettre en débat et en processus. Un modèle politique, c’est autre chose qu’un programme. Cette stratégie de l’évolution révolutionnaire (Marx 1850, Jaurès, etc.) vers un modèle politique alternatif se doit d’engager à terme un changement des rapports de production, un changement des rapports de propriété, etc.
- Développer une formation militante cohérente et globale, sur les sujets intéressant les couches populaires ouvrières et employées et les couches moyennes intermédiaires, à savoir la protection sociale2, les services publics3, l’Union européenne, la politique sociale et économique, l’écologie, le féminisme, l’anti-racisme radical, la laïcité comme moyen de la souveraineté populaire, les politiques d’immigration et de la nationalité (car cela va ensemble), la géopolitique mondiale, les traités internationaux, etc.
- S’engager prioritairement dans l’éducation populaire refondée pour mener la bataille pour une nouvelle hégémonie culturelle. Cela passe par de l’instruction, de la co-éducation et des nouvelles pratiques créant du lien social et politique. L’objectif d’un rassemblement des structures pratiquant l’éducation populaire refondée4 devrait devenir un objectif pour l’année 2017-2018.
En attendant, multipliez les débats mais pas dans l’entre-soi mortifère ni en n’invitant que ceux qui sont d’accord entre eux !
Hasta la victoria siempre !
- http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/les-enseignements-du-premier-tour-de-lelection-presidentielle-2017/7400228
http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/retour-sur-le-triomphe-de-macron-le-7-mai-2017/7400277
et http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/11-juin-2017-enseignements-du-1er-tour-des-legislatives/7400393 [] - Par exemple, le partenariat du Réseau Education Populaire (Rep) avec l’équipe du film « La Sociale » de Gilles Perret a largement contribué au succès de ce documentaire (150.000 personnes, 500 débats). Pourquoi pas aujourd’hui répondre positivement à la demande de l’équipe du film de monter des comités « La Sociale » pour alimenter demain de nouvelles initiatives pour promouvoir une nouvelle Sécurité sociale refondée ? []
- La Convergence nationale Services publics en lien avec des syndicats CGT, FSU, Sud-Solidaires mènent aujourd’hui des luttes pour les services publics. []
- Et non pratiquant uniquement de la vente d’activités sans réflexion et sens de l’action comme cela se fait dans des organisations naguère d’éducation populaire. Rappelons notre définition de l’éducation populaire : « L’éducation populaire est une activité culturelle visant la transformation sociale et politique aux fins que chaque salarié, chaque citoyen soit acteur et auteur de sa propre vie ». A noter que si ladite transformation sociale et politique doit résulter de l’action politique, les militants des partis qui y œuvrent devraient plus réfléchir au rapport de l’éducation populaire avec l’action partisane… []
Prendre la mesure d'un changement d'époque
Prendre la mesure d'un changement d'époque
La séquence qui s'achève marque la fin d'une époque, et seul un regard sur cette époque dans son ensemble permet d'en prendre la mesure – en évitant de penser la conjoncture nouvelle avec pour seuls outils d'analyse ceux que l'on pouvait mobiliser au cours des dernières décennies.
L'émergence soudaine de macronisme vient en effet de loin. Elle est l'épilogue brutal d'une crise de la politique qui s'est dessinée depuis environ trente cinq ans, avec la succession ininterrompue des alternances entre gouvernements de droite et gouvernements « de gauche » menant de plus en plus clairement des politiques de droite – au point que depuis 1995, on s'efforce de distinguer la « vraie gauche », la « gauche de gauche » ou encore la « gauche radicale » d'une fausse gauche qui n'en aurait plus que le nom, qu'elle préempte dans le discours public, par l'effet de l'inertie d'une pensée et d'une analyse héritées des conjonctures du XXe siècle.
Macron réalise le projet sur lequel des générations de « centristes » avaient échoué depuis Lecanuet et Giscard d'Estaing : dépasser au profit de la droite la bipolarisation de la vie politique entre gauche et droite. Cette bipolarisation avait été pendant les deux premières décennies de la Ve République celle de la réaction et de l'alternative. Si De Gaulle avait voulu mettre fin au « régime des partis », son projet s'était heurté à l'existence d'une gauche largement dominée par un parti communiste attaché depuis 1962 à construire une union de la gauche, réalisée de 1972 à 1977. L'arrivée au pouvoir de François Mitterrand en 1981 a pu sembler ouvrir une alternative, sous l'hégémonie imposée par le parti socialiste à un PCF déclinant. Ce sera en fait, à partir du « tournant de la rigueur » la longue litanie des alternances. Aujourd'hui, Gattaz est « sur un nuage ». L'effondrement du PS permet à Macron d'unifier politiquement la bourgeoisie et d'importants secteurs des « classes moyennes » autour d'un projet néolibéral hégémonique.
La période aura en effet également été, dans un contexte de crise globale du capitalisme, celle de la mise en place de l'ordre néolibéral, qui constitue un bouleversement anthropologique de grande ampleur par rapport à l'époque précédente, dont certaines caractéristiques (atomisation de la société) contribuent à l'obsolescence des formes politiques du passé, et d'autres (mondialisation du monde) à la tension entre sentiment d'impuissance politique et replis identitaires. Des décennies d'énarchie ont cristallisé la politique dans la forme dominante de la « gouvernance », question technique pour laquelle les compétences et qualités personnelles des gouvernants et les caractères des personnalités politiques, sont les seuls critères. L'électoralisme a fait le reste. 2017 clôture une époque et en ouvre une nouvelle sous les plus dangereux auspices.
Le grand bénéficiaire du « dégagisme » est Emmanuel Macron. En Marche n'est certes pas devenu un « parti » au sens moderne du terme, solidement implanté et organisé, mais la bourgeoisie n'a besoin de rien de tel, parce qu'elle dispose déjà de l'hégémonie. Reconstituer face à elle un camp des dominé-e-s capable d'entreprendre une reconquête idéologique et politique et de constituer un bloc hégémonique nouveau avec de larges fractions des catégories sociales intermédiaires est l'un des enjeux historiques de la période.
Les forces existent pour cela. Elles se sont pour partie exprimées, en écho des luttes du printemps 2016, dans le résultat de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle. On peut mettre au crédit du candidat d'avoir compris que cette expression devait sortir des cadres traditionnels de la vie politique. Mais en prétendant, avec France Insoumise, constituer ex nihilo un nouveau cadre, incapable d'être le lieu ou l'instrument du dépassement de ceux de la période précédente, il a paradoxalement posé un obstacle à la constitution d'une force adaptée aux besoins de la nouvelle. Le mythe du « peuple » opposé à « l'oligarchie », combiné aux mots d'ordres de « l'indépendantisme français » et au culte d'un leader multipliant les « petites phrases », réduisant le nécessaire effort de pensée critique et de subversion pratique de l'ordre social à la constitution d'un catéchisme programmatique synthétisé en tweets lapidaires, peuvent constituer des armes de succès électoraux, limités mais réels : pas de la construction d'une hégémonie critique battant en brèche les évidences de l'ordre dominant. Pas d'une repolitisation qui loin de se limiter aux moments électoraux, à la représentation et à la délégation, reposerait sur une intervention effective de plus grand nombre dans les combats de terrain pour changer le monde.
Un rassemblement nouveau pour une révolution démocratique, une alternative émancipatrice, est à l'ordre du jour. Ensemble !, où se conjuguent certaines des meilleures traditions de l'époque précédente peut être dans celle qui s'ouvre un instrument de fondation d'une gauche à la hauteur de ces exigences.
Laurent Lévy est membre de l'ACU association des communistes unitaires
Au café Théodore.Deux films en hommage au Front Populaire et au mouvement anarchiste espagnol
| Comité TREGOR-ARGOAT des amies et amis de la Commune de Paris 1871 Chez Denis ORJOL 15 Rue de Krec’h Huet. 22300 Lannion |
http://commune-1871-tregor.monsite-orange.fr/page-590b742e3f856.html
Le courant anarchiste, un des héritiers de la Commune de Paris de 1871, est très présent en Espagne. Malgré l'extermination des militants anarchistes par la terreur franquiste, l'état d'esprit libertaire survit aujourd'hui en Espagne et il contribue à la vie démocratique espagnole.
Dans son cycle « les héritiers du mouvement communaliste : la République et le Front Populaire espagnols » après avoir évoqué Guernica et les Brigades internationales à Plouaret et Vieux Marché le Comité des Amis de la Commune présente deux films produit par la CNT qui fut l'une des grandes organisations du mouvement ouvrier espagnol.
Nosotros somos asi (30 mn)
Comédie musicale dont les comédien-ne-s sont des enfants. Un conte moral où les enfants, majoritairement pauvres, se liguent contre les adultes pour sauver le père d’un de leurs camarades, condamné à mort après le début de la guerre.
Aurora de esperanza (58 mn)
Ce film de Antonio Sau se déroule en 1935, en pleine crise économique. C’est un drame social qui se démarque des autres films. Il est sérieux dans sa forme, dans ses ialogues, et classique dans la mise en scène. Le film se rapproche du cinéma soviétique. Dans la dernière partie, il y a beaucoup de plans en contre-plongée qui ajoutent à la dramatisation de la marche des chômeurs.
Appel à Manifester Lundi 19 juin à 11 h à la sous préfecture 5CGT, Solidaires, FO, FSU
Objet : initiative intersyndicale lundi 19 juin 11h30 sous-préfecture
Bonjour,
L'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires du Trégor appelle à un
rassemblement de ses syndicats et militants
>
lundi 19 juin 2017 à 11h30 devant la sous-préfecture de Lannion
>
Ci-dessous le communiqué adressé à la presse:
>
Six réunions d’une heure par syndicat – qui plus est, sans aucun texte
du gouvernement – ne font pas une concertation. 6 heures pour démanteler
>120 ans de droit du travail conquis par les luttes sociales, voilà qui
est inadmissible !
Où sont reprises les propositions des organisations syndicales de salariés ?
C’est bien les exigences du Medef qui se dévoilent. En effet, les
intentions de la ministre du travail se sont précisées cette semaine et
le scénario du pire pour l’ensemble des salariés se confirme.
C’est la fin des conventions collectives. Avec ce projet gouvernemental, tous les droits garantis par les conventions collectives de branche seraient remis en cause voire amenés à disparaître : primes diverses(ancienneté, vacances, etc.), intégralité du salaire versée pendant les arrêts maladie, indemnités conventionnelle de départ en retraite ou de licenciement.
>
C’est aussi la fin du contrat de travail. Le contrat de travail de
chaque salarié ne pourrait plus résister à des règles régressives
prévues par l’accord d’entreprise. Si celui-ci prévoit une clause de
mobilité ou encore une baisse des salaires et que le salarié refuse, il
serait purement et simplement licencié.
Nos organisations, au contraire, porte des propositions modernes et de
progrès social, partagées par la majorité des salariés et que le
gouvernement refuse pour le moment de prendre en considération.
Les salariés refusent la loi Travail. Nos organisations syndicales les
appelle à poursuivre et amplifier la mobilisation contre ce projet du
gouvernement Macron.
>
> Bien fraternellement,
> Benoît Dumont
> --
> Union locale CGT Lannion-Trégor 15 place des Patriotes - 22300 LANNION
> Tél.: 02.96.37.64.35
>
PCF et France insoumise : données complémentaires par Roger Martelli
http://www.regards.fr/qui-veut-la-peau-de-roger-martelli/article/pcf-et-france-insoumise-donnees-complementaires
Les résultats du premier tour des législatives n’ont pas été à la hauteur de la présidentielle pour les anciens alliés du Front de gauche. Mais les 13,7% de suffrages confirment le regain d’une gauche bien à gauche… dont les équilibres internes ont changé.
Le lecteur trouvera en annexe un tableau qui présente les résultats du PCF et de la France insoumise dans les circonscriptions, les départements et 750 communes ayant fait ou faisant partie de l’espace du "communisme municipal". Il pourra mettre en regard les résultats de dimanche dernier avec ceux des élections précédentes, de 2002 à aujourd’hui, présidentielles comme législatives.
Que la France insoumise n’ait pas pu réaliser le rêve d’une majorité parlementaire et d’une occupation du pouvoir ne saurait occulter le fait majeur : le jeune mouvement lancé en 2016 par Jean-Luc Mélenchon est devenu la première formation d’une gauche par ailleurs bien affaiblie. À elle seule, avec ses 2,5 millions de suffrages et ses 11%, la France insoumise fait mieux que les deux partis qui furent les pivots de la gauche française, le PC et le PS (9,1% au total).
L’histoire ne manque certes pas de formations éphémères, qu’une conjoncture stimule et qui s’effacent une fois qu’elle s’est estompée. Pour tout dire, la gauche de gauche n’est vraisemblablement pas au terme d’une recomposition qui l’installerait dans la durée. Mais, dans l’immédiat, force est de constater que la France insoumise a pour le moins marqué une option pour être au cœur de cette recomposition.
Le tableau des hiérarchies départementales montre ainsi la réalité d’une implantation qui se caractérise par sa densité et son équilibre. On trouve ainsi autant de départements (48) au-dessus de la moyenne nationale (11,2% en France métropolitaine) que de départements au-dessous. Sans doute le sommet du tableau n’offre-t-il pas les très forts pourcentages de la France communiste d’hier. Sans doute cela explique-t-il le décalage qui semble encore exister entre l’influence nationale et la capacité à s’imposer massivement sur le plan local.
Mais le plus significatif est dans l’existence d’une distribution relativement resserrée. En dehors de la Haute-Corse, aucun département ne se situe au-dessous des 5% et seule une trentaine se trouve sous le seuil des 10% d’exprimés.
Quant à la répartition géographique du vote, elle confirme ce que la présidentielle avait révélé. Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise se sont installés dans les territoires historiques de la gauche, ceux que se partageaient ou que se disputaient le PC et le PS au XXe siècle.
Les dix premiers départements d’influence, pour FI, sont significatifs de cette assise :

A contrario, l’implantation reste plus faible dans le Centre et dans l’Ouest, et notamment dans les départements moins urbanisés (Allier, Cher) qui sont devenus, depuis le milieu des années 1980, des pivots de ce qui reste de vote communiste.
Il est à noter que la consultation législative a moins mis en évidence le troisième ancrage du vote Mélenchon. Depuis 2012, ce vote a connu un essor spectaculaire dans les zones de forte densité urbaine, et en particulier dans le cœur des métropoles. Or les caractéristiques de ce vote atypique, la propension plus grande à l’abstention des jeune et des catégories populaires ont quelque peu atténué le trait cette fois-ci. Encore que les bons résultats dans la couronne parisienne et à Paris même laissent entendre que, si le mouvement est atténué, il n’a pas disparu pour autant.
Pour le PCF, ces élections s’annonçaient délicates. Le vote de dimanche l’a entériné. Le PCF, avec 2,7% d’exprimés, enregistre le score le plus bas de son histoire législative, à peine au-dessus du très décevant résultat de la présidentielle de 2007 (1,9%). Il est aux deux tiers du niveau atteint aux législatives de 2007 (4,3%), les dernières où ils se présentait sous sa propre bannière. En 2012, l’alliance du Front de gauche avait permis de redresser la barre dans les départements où il se marginalisait, sans pour autant interrompre l’érosion de ses zones d’influence ancienne. Le mouvement s’est encore accentué cette année.
Les tableaux en annexe permettent de cerner un peu mieux le bilan. Le PCF ne frôle les 10% que dans le Puy-de-Dôme, qui fait partie de la vingtaine de départements qui ont mieux résisté que les autres dans la dernière décennie. Partout ailleurs, le recul est sensible, une autre vingtaine de départements reculant de plus de la moitié du niveau initial, dans l’Est, le Centre et la région parisienne. Au total, quarante départements le placent au-dessous de la barre des 2%. Dans de nombreuses circonscriptions, le PCF est aujourd’hui voué à la marginalité électorale, pas très loin de ces "gauchistes" dont il s’est longtemps gaussé, afin de délégitimer radicalement leur propos.
Les zones de force se sont rétractées sévèrement : le PCF ne dépasse les 5% que dans dix départements qui ne sont plus le socle territorial ancien du monde ouvrier industriel et de l’expansion urbaine. La poussée du Parti socialiste, dans les années 1970-1980, avait peu à peu déstabilisé les assises de l’organisation communiste, qui a perdu à la fois dans les catégories très populaires et dans les couches moyennes des périphéries urbaines. L’essoufflement du PS aurait dû le revigorer : ce n’a pas été le cas. Pour l’instant, c’est la dynamique impulsée par Jean-Luc Mélenchon qui s’est installée dans les habits anciens de la France communiste. Quand la banlieue retrouve des couleurs, ce n’est plus celles du communisme urbain du siècle précédent.

L’observation du cadre municipal n’infirme pas le constat, bien au contraire. Entre 2008 et aujourd’hui, le PCF a été à la tête d’environ 750 communes de toutes tailles. Un des tableaux en annexe résume l’évolution du PC dans cette série de communes, qui ont été longtemps le noyau du "communisme municipal". Au début du siècle, le PCF se situait encore dans une fourchette de 20 à 25% dans les consultations législatives nationales. En 2017, le total des scores du PC et de FI dépasse nettement le seuil des 25%. Mais ce ne sont pas les communistes qui en tirent bénéfice.
Si l’on s’en tient aux 750 communes concernées, on constate un équilibre presque parfait entre le PCF (13,9%) et la France insoumise (13,8%). La situation est plus délicate en région parisienne où le PC a reculé de plus de la moitié sur son score de 2007. Il est vrai que dans deux circonscriptions importantes (Saint-Denis et Bagneux), les candidats communistes se présentaient sous l’étiquette de la France insoumise.
On trouvera en annexe deux hypothèses, selon que l’on attribue le score des candidats communistes, ou à la France insoumise auquel ils ont été officiellement rattachés. La première hypothèse (le classement officiel) met la France insoumise en tête (17,8% contre 11,6% pour le PCF ; la seconde les remet en position d’équilibre (13,9% pour le PC, 13,8% pour FI. Dans tous les cas, on n’oubliera pas que les suffrages se seraient vraisemblablement répartis plus ou moins en cas de concurrence, comme le montre la plupart des cas où cette concurrence a été effective. On peut donc légitimement pencher pur un avantage réel à la France insoumise, que que part entre les deux hypothèses.
La gauche entre dans une nouvelle étape de son histoire. On a beaucoup disserté sur le "dégagisme" des électeurs français, qui reste à confirmer ou à infirmer au second tour. Le bilan définitif sera tiré dans quelques jours, mais la séquence électorale devrait avoir sanctionné la fin irrémédiable d’un long cycle politique du XXe siècle.
La droite
La droite a hésité pendant quelques décennies. Elle a tenté un temps l’aventure d’un capitalisme industriel mâtiné d’État-providence et de légitimité quasi monarchique des institutions de 1958. Le gaullisme y puisa ses ressources. Elle a essayé ensuite la voie libérale, sous des formes multiples, patelines (Jean-Pierre Raffarin) ou plus rugueuses (Nicolas Sarkozy). Elle n’a pas trouvé son équilibre, d’autant moins qu’elle a été perturbée par la pression du Front national. Le néo-centrisme macronien peut-il réussir à phagocyter la droite classique ? Rien n’est moins sûr. Mais la droite est devant des jours difficiles, qu’annonçait le vote inattendu des électeurs de la primaire et que la campagne électorale a amplifiés.
Les socialistes
Il ne sert à rien de disserter longuement sur la crise irrémédiable qui précipite la fin du socialisme mitterrandien. Quatre décennies d’ajustements libéraux et de reculades centristes l’ont épuisé, en France comme dans beaucoup de pays européens. Il est peu probable qu’un de ses courants anciens soit en état de resouder la famille socialiste dans son ensemble. Restera-t-il une variante plus proche de la social-démocratie, comme le dessine le modèle britannique de l’étonnant Jeremy Corbin ? Les socialistes s’égailleront ils entre le parti démocrate macronien et une gauche de gauche rebâtie ? On verra.
Blum et Cachin
Retenons pour l’instant la concomitance de deux évolutions. Le PCF a amorcé depuis longtemps son recul ; le PS l’a rejoint dans la débâcle. Sans doute cette concomitance nous dit-elle que, si la gauche n’a peut-être pas fini sa longue vie (plus de deux siècles), elle ne devrait plus reprendre la forme dominante qu’elle a prise au siècle dernier, dans le face-à-face persistant du communisme et du socialisme. Chacun à leur façon, ils ont dominé la part gauche de notre univers politique. Ils incarnaient la rupture ou l’adaptation, mais ils essayaient de le faire, depuis quelque temps, dans un temps et dans une société qui ne gardent du passé que la spirale inégalitaire et la dépossession du plus grand nombre. Nés d’un autre siècle, ils devaient d’une façon ou d’une autre se ressourcer en profondeur pour ne pas perdre la main. Ils n’ont pas su ou pas voulu le faire. L’histoire est cruelle pour ceux qui n’osent pas changer vraiment. D’autres formes devraient donc prendre la place, sans tarder, sous peine de laisser l’esprit de refondation aux tenants de l’ordre social dominant.
Melenchonl se dit souvent, depuis dimanche, que la dynamique Mélenchon du premier tour de la présidentielle est retombée à la législative. Il est vrai que la France insoumise est loin des 19,6% du 23 avril. Mais le total du PCF et de FI approche tout de même les 14%. Or, en 2012, les 11,3% de la présidentielle étaient devenus un timide 6,9% aux législatives qui suivirent et, pour le coup, Jean-Luc Mélenchon n’y était pour rien. Proportionnellement, le résultat de cette année est finalement un peu meilleur que celui de 2012.
Toutefois, on attendait bien sûr beaucoup mieux. L’histoire ne se réécrit pas avec des "si". On ne manquera pas de rediscuter, une fois achevé le cycle, de ce qui s’est passé depuis quelques mois et de la manière dont a été négocié le passage de la joute présidentielle au combat plus territorialisé de la législative. D’autres impulsions, d’autres postures, d’autres mots auraient peut-être pu produire des effets plus dynamiques.
Et maintenant
On n’oubliera pas toutefois ce qui reste le fond du problème. La gauche de gauche, contrairement au PS, a retrouvé des couleurs, comme on l’a redit plus haut. Mais elle n’a pas encore trouvé l’épaisseur populaire que le PC avait su stimuler en son temps. La France insoumise a ancré son action territorialement, mais les "sommets" n’ont pas atteint encore partout le seuil de crédibilité qui font de la gauche de rupture le pivot de rassemblements qui la débordent. Le PCF a vu s’effriter ses zones de force ; la gauche de gauche ne les a pas encore pleinement reconquis, quand bien même elle a fait un pas important dans cette direction.
Pour y parvenir, les débats de fond, on le sait, ne manqueront pas dès la semaine prochaine. La référence à la gauche est-elle forclose ? La gauche de gauche est-elle d’ores et déjà et définitivement "la" gauche tout entière ? La conflictualité du "peuple" et de "l’élite" suffit-elle à construire une nouvelle hégémonie pour un état d’esprit de rupture ? Comment concilier la clarté du projet et l’ouverture du rassemblement, le renouvellement radical et la force des traditions populaires ? En bref, comment devenir majoritaire, sans s’enliser dans les méandres des compromis et des consensus à bas prix ?
Et, par-dessus tout, quelle force pour impulser tout cela ? Le Front de gauche est derrière nous. Les cartels n’ont plus de ressort. La forme ancienne du parti est malade. La France insoumise s’est imposée, incontournable. Mais l’organisation politique dans la durée, conciliant cohérence et souplesse, rigueur stratégique et ouverture, est devant nous, comme un objectif réaliste, mais non advenu de façon déployée. Une seule force, un seul courant, une seule organisation peut-elle assumer la réalisation de cet objectif ? C’est peu probable. Mieux vaut voir, comme c’est une chance incommensurable, le fait qu’aucune porte ne soit refermée.
Le temps n’est plus où des "conditions", des exigences draconiennes semblaient parfois être la condition pour séparer l’ivraie et bon grain, l’opportuniste supposé et le bon révolutionnaire… Rassembler et non repousser : cela reste l’alpha et l’oméga des victoires futures.
Roger Martelli
Les intertitres du dernier paragraphe sont de l'Huma Lannion
Ci -dessous tableau de résultats