Défendons notre santé à Lannion et en France en défendant la Sécu!
Nos amis du POID nous transmettent le texte ci-dessous.
La situation de la santé dans notre région devient préoccupante, d'abord celle de l'hôpital de Lannion, ensuite celle du nombre de médecins généralistes et spécialistes, aussi ce texte mérite toute notre attention!
Pour le Retour plein et entier à la Sécurité sociale de 1945 garantissant le droit à l’accès aux soins pour tous
Nous sommes personnels hospitaliers, médecins, employés de Sécurité sociale.
Ensemble, nous affirmons : la Sécurité sociale, aujourd’hui, est menacée dans ses fondements.
Il est temps que se rassemblent les forces attachées aux conquêtes sociales et à la démocratie
pour dire : cela suffit, l’entreprise de destruction doit être stoppée, il faut reconquérir la
Sécurité sociale dans sa plénitude telle que les pères fondateurs l’avait constituée.
Tout le système de santé de notre pays s’appuie sur la Sécurité sociale, conquise en 1945
Fondée sur le « salaire différé » traduit en termes de cotisations sociales, la Sécurité sociale
a réalisé l’égalité de tous les assurés dans le droit à l’accès aux soins.
Elle est fondée sur le principe de solidarité : chacun cotise selon son salaire, chacun bénéficie des soins selon ses besoins, et est basée sur le droit fondamental : « Garantir les travailleurs et leur famille contre les risques et aléas de toutes natures » (maladie, accident du travail, vieillesse, famille dont la maternité…).
Grâce à elle, le pays s’est couvert d’un gigantesque réseau de soins constitué d’hôpitaux, de
cliniques et de cabinets médicaux.
La liste des remises en cause de ces principes fondateurs est longue :
En 1967, les ordonnances du général de Gaulle ont instauré l’autonomie des risques, déjà, dans l’objectif de « contenir » les dépenses de santé.
L’unité de la Sécu dans ses différentes branches était dès lors ébréchée.
En 1972, l’instauration du numerus clausus a limité le nombre de médecins formés chaque année. On en mesure aujourd’hui les conséquences avec la désertification médicale.
En 1983, le gouvernement Mauroy-Ralite a institué le budget global et le forfait hospitalier.
En 1990, le gouvernement de gauche Mitterrand-Rocard impose la CSG en utilisant
l’article 49-3. C’est le début du processus de fiscalisation de la protection sociale dans lequel l’impôt se substitue aux cotisations de la Sécurité sociale.
En 1995, le gouvernement de droite promulgue par ordonnances le plan Juppé qui place les dépenses de la Sécurité sociale sous la tutelle du Parlement. Ainsi, es gouvernements auront les mains libres pour engager la politique de « réduction des coûts » dictée par l’Union européenne. Pour cela est instauré l’Ondam (objectif national des dépenses de l’assurance maladie),
machine infernale pour rationner les soins et le budget des hôpitaux.
En 2009, le gouvernement de droite Sarkozy-Fillon fait adopter la loi Bachelot (loi hôpital, patients, santé, territoires) qui met en place les ARS (agences régionales de santé).
Celles-ci disposent de pouvoirs étendus sur la politique de santé dans chaque région, sur l’hôpital public, les établissements de soins privés, la médecine de ville et pour la première fois sur la Sécurité sociale et son budget. Cette loi ouvre la voie à la régionalisation des accords conventionnels des médecins et autres professions de santé et prépare la rupture de l’égalité de l’accès aux soins sur tout le territoire national.
Et, de 1995 à 2016, les patrons ont bénéficié d’exonérations de cotisations sociales pour la somme faramineuse de 445 milliards d’euros.
En fait, sur décision des gouvernements de toutes couleurs politiques, des milliards d’euros de salaire différé appartenant aux travailleurs n’ont pas été payés par les patrons. Sans ces exonérations, il n’y a pas de déficit de la Sécurité sociale.
Chacune de ses attaques s’est heurtée à une résistance farouche.
Depuis soixante-dix ans, les personnels de santé, les médecins, les salariés avec leurs organisations syndicales, la population, tous se sont mobilisés pour combattre pied à pied pour la défense de la Sécurité sociale et de notre système de soins. L’histoire sociale de notre pays est marquée
par leur volonté de défendre notre système de santé, empêchant souvent les gouvernements
d’aller au terme de l’application de leurs lois et décrets.
En 2015, la loi Touraine renforce encore le contrôle de l’État sur toutes les dépenses de santé et en particulier sur les hôpitaux en obligeant ceux-ci à se regrouper dans des groupements hospitaliers de territoire (GHT).
Cette mise en place des GHT donne un coup d’accélérateur aux restructurations et fermetures d’hôpitaux : 850 hôpitaux de notre pays sont fusionnés en 135 GHT.
L’objectif annoncé est de 4,1 milliards d’économies sur les dépenses hospitalières pour les seules années 2015-2017 avec, pour conséquence, la suppression de 22 000 postes d’hospitaliers et de 16 000 lits, selon les fédérations syndicales.
Pour y parvenir, le gouvernement asphyxie financièrement les hôpitaux qui cumulent déjà en 2015 un déficit global de 411 millions d’euros et les oblige à négocier des contrats de retour à l’équilibre financier entraînant la fermeture de services entiers et des milliers de suppressions de postes.
La loi Travail nourrit également le dispositif de remise en cause de la Sécurité sociale en
généralisant le compte personnel d’activité (CPA). Il s’agit de substituer aux droits collectifs
garantis par les statuts et les conventions collectives l’individualisation des situations.
Si, pour l’instant, le CPA ne s’applique qu’à la formation et à la « pénibilité » sous forme de
points « acquis », il est annoncé et prévu que, demain, il intégrera la protection sociale.
Aujourd’hui, le gouvernement Hollande-Valls porte une attaque décisive. C’est un véritable
basculement de société que le gouvernement est en train de mettre en place
Pour le retour plein et entier à la Sécurité sociale de 1945 Article 1 de l’ordonnance de 1945 :
il n’était pas question d’équilibre financier mais de droit Toutes ces mesures constituent
un ensemble dont l’objectif est de remettre en cause notre système de santé en détruisant
les bases de la Sécurité sociale Il s’agit de substituer aux droits collectifs, qui ont permis le développement de notre système hospitalier et de la recherche, un système individualisé avec un socle minimum et un système d’assurances payant pour ceux qui le peuvent, comme aux États-Unis ou, avec un système de santé différent, en Grande-Bretagne, avec les désastres que l’on connaît.
Nous affirmons, à l’encontre de tous ceux qui veulent remettre en cause notre Sécurité sociale basée sur la solidarité entre les assurés : la civilisation nécessite plus que jamais un système de santé collectif.
Le progrès de civilisation consiste en une augmentation des dépenses de santé afin de garantir
le droit à l’accès aux soins pour tous.
La loi de financement de la Sécurité sociale de 2016, votée en décembre dernier, évoque une « prise en charge des frais de santé », ce qui est une notion différente de l’accès de tous aux soins basée sur le salaire différé, fondement de la Sécurité sociale. Car à quelle hauteur se situera cette prise en charge ? Qui le décidera ? C’est la voie ouverte à une protection sociale minimale,
en quelque sorte une CMU généralisée, sans garantie qu’elle soit pérennisée en fonction des aléas des choix budgétaires des gouvernements. C’est la « protection universelle maladie » (PUMa). Il y aurait en quelque sorte une CMU pour tous et le véritable accès à la santé serait dépendant de la capacité financière de chacun de souscrire à des assurances privées.
Cette même loi de financement de la Sécurité sociale 2016 (LFSS 2016) comporte
un article concernant le remboursement des soins médicaux par les mutuelles.
L’article 45 prévoit une limitation des remboursements pris en charge par les mutuelles
et assurances santé, dans le cadre des contrats solidaires et responsables. Il s’agit de limiter
le remboursement complémentaire au montant du tarif Sécu.98 % des contrats souscrits appartiennent à cette catégorie. Ainsi, la plus grande partie des dépassements d’honoraires,
auparavant pris en charge par les mutuelles, resteront aux frais des assurés.
Garantissant le droit à l’accès aux soins pour tous. La Sécurité sociale, c’est l’hôpital. L’hôpital, c’est la Sécu. La Sécu, c’est le salaire différé
Ensemble, personnels hospitaliers, employés de Sécurité sociale, médecins libéraux et hospitaliers
nous affirmons :
Le PLFSS 2017 doit être retiré. C’est une exigence immédiate.
De manière plus générale, la démocratie exige de revenir aux principes qui ont été institués en
1945 : la prise en charge à 100 % des soins et des médicaments par la Sécurité sociale, un accès
libre pour tous aux soins médicaux et hospitaliers. Pour cela :
Les ordonnances de 1967 doivent être abrogées pour permettre le rétablissement de
l’unité de la Sécurité sociale.
Le numerus clausus (1972) qui conduit aux déserts médicaux doit disparaître.
Le forfait hospitalier (1983) doit être abandonné.
La CSG doit être abolie et rétablies les cotisations de Sécurité sociale fondées sur le salaire.
Il faut en finir avec le plan Juppé et l’Ondam (1995) qui asphyxient chaque année
davantage notre système de soins.
Les lois Bachelot (2009) et Touraine (2015) et les décrets obligeant les hôpitaux à se
regrouper dans les GHT doivent être abrogés.
Toutes les lois qui ont réduit les prestations de Sécurité sociale doivent être abrogées.
Les exonérations patronales de cotisations sociales doivent être immédiatement annulées.
Il faut rouvrir les lits, les hôpitaux, les maternités, les centres de réanimation et les
urgences qui ont été fermés ces dernières années par les gouvernements successifs.
Il est temps de revenir aux fondements de la Sécurité sociale.
La Sécurité sociale, telle qu’elle a été arrachée au lendemain de la guerre, doit être rétablie, fondée sur le seul salaire différé et assurant les remboursements à 100 %
En signant cet appel, nous faisons le serment de nous grouper pour faire valoir cette
exigence en toute occasion et d’aider à rassembler les forces qui imposeront que soit rétablie
la Sécurité sociale de 1945.
Je m’associe publiquement à cet appel
Nom _________________________________________________________________________________________________________________________________________ Prénom _______________________________________________________________________________________________________________________________
Profession ____________________________________________________________________________________________________________________________Lieu de travail ___________________________________________________________________________________________________________________
Qualité sous laquelle doit apparaître ma signataire _____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Mail _______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ Tél. ________________________________________________________________________________________________________________________
signature
Pour tout contact : retoursecu45@gmail.com
Cet appel a été initié à l’occasion de la conférence nationale pour la rupture avec l’Union européenne et la Ve République qui s’est tenue à Paris le 5 novembre 2016.
Mélenchon se félicite de retrouver les militants communistes dans le combat commun
Jean-Luc Mélenchon
6 h
Publié sur Facebook Mélenchon
Je remercie les adhérents du Parti Communiste français pour leur vote franc et clair en faveur de ma candidature à l’élection présidentielle de 2017. Je suis heureux de retrouver dans le combat commun tant de ces femmes et ces hommes qui sont au cœur de toutes les luttes sociales de notre pays. Je ressens comme un honneur le soin qu’ils me confient de nouveau de marcher en tête de cordée.
Je sais de quel intense débat ce vote est le résultat. Je sais que les points de vue en présence jouissaient d’une égale cohérence et dignité. Je veux donc féliciter les communistes pour leur capacité à l’avoir mené et conclu franchement.
J’ai compris que le PCF souhaitait mener une campagne autonome et que son adhésion à ma candidature ne signifiais pas une demande d’’intégration au cadre large de « La France insoumise ». J’en donne acte aux communistes. Cela me convient parfaitement. Je me mets à leur disposition ainsi que toute notre équipe de campagne pour entendre les propositions de partage du travail à accomplir dans la rude campagne qui nous attend.
Ensemble nous aurons, chacun par nos moyens, la tache de convaincre le grand nombre de se rassembler. Nous lui proposons le bulletin de vote pour ouvrir un chemin nouveau. Je veux dire à tous que je crois la victoire possible. Je sais que nous sommes capables de fédérer les aspirations de notre peuple. Autour du programme « L’avenir en commun », nous pouvons libérer les réserves inouïes de l’implication populaire. Et toute la force de notre volonté de mettre un terme aux prédations sur l’être humain et la nature que contient la finance de notre temps. jlm
Analyse du vote PCF pour Mélenchon
Les militants communistes ont voté. À une majorité modeste, ils ont choisi le soutien à Jean-Luc Mélenchon, mais le résultat global dissimule d’importantes inégalités. Comment comprendre les évolutions internes du monde militant ? Regard sur un vote éclaté…
Paru dans Regards
http://www.regards.fr/web/article/pcf-radiographie-d-un-vote-militant
Les résultats officiels par département ne sont pas connus au moment où cet article est écrit. Nous nous sommes appuyés ici sur les données récoltées auprès de diverses sources et sur les correctifs apportés à nos tableaux par nos lecteurs. Nous mettrons à jour ces données quand elles seront stabilisées et confirmées.
1. Entre 2011 et 2016, le corps électoral communiste s’est rétracté : il est passé de 69.000 à 56.000, soit un recul de 20%. Désormais, près de 40% des cotisants communistes se trouvent regroupés dans 13 départements qui comptent plus de 1.000 cotisants à jour. La passion du débat interne a provoqué une participation légèrement plus importante qu’en 2011 : 7 cotisants sur 10 se sont déplacés pour voter.
2. En 2011, Jean-Luc Mélenchon avait recueilli 59,1% des suffrages exprimés ; cette fois il n’en recueille que 53,6, soit un recul de 5,5%.
Il progresse dans 25 départements ; dans 10 d’entre eux, il progresse de plus de 10% et, parmi eux, dans des départements a priori inattendues comme le Puy-de-Dôme, le Nord et le Pas-de-Calais. En revanche, il recule de plus de 30% dans 7 départements, il est vrai d’implantation modeste, à l’exception de la Corrèze.
Une grande part de renversement de situation entre la Conférence nationale et le vote militant semble s’être joué dans cinq grosses fédérations, la Seine-Maritime (où le député Sébastien Jumel s’était engagé en faveur de JLM), le Nord et le Pas-de-Calais (où les mauvais résultats communistes des européennes ont peut-être atténué les propensions à un solo communiste), le Gard et le Val-de-Marne (où le poids des élus a pesé en faveur de Mélenchon). Ces cinq fédérations regroupent de fait 20% du nombre national de cotisants.
. Un fait mérite de retenir l’attention. À trois reprises, en juin 2016 (vote des militants pour le 37e Congrès), le 4 novembre 2016 (Conférence nationale) et à la fin novembre les votes internes au Parti communiste se sont soldés par de courtes majorités, en faveur de la direction ou contre elle.
Mais les majorités n’ont jamais été les mêmes. Si l’on observe la ventilation des résultats entre les différentes options, on est tenté de suggérer qu’il y a désormais quatre sensibilités dans l’organisation, d’importance sensiblement égales. Un quart des suffrages se retrouvent dans les options les plus "ouvertes", qui ne font pas de la protection de l’organisation le critère premier des alliances politiques : ce groupe s’est retrouvé au Congrès autour de la motion "Ambition communiste" et a participé à l’initiative récente de "Front commun".
Un second groupe, aux traits très marqués, est avant tout sensible à la nécessité d’affirmer une identité communiste en tant que telle, ce qui suppose de concourir sous l’étiquette communiste aux élections, surtout les plus structurantes. C’est cette sensibilité qui a porté avec le plus de cohérence l’option d’une candidature communiste.
Un troisième groupe conserve l’attachement à l’existence d’un parti communiste distinct, mais comme condition pour peser dans des alliances à gauche, et d’abord avec le parti socialiste. Héritière de l’esprit de « gauche plurielle », cette sensibilité a promu la candidature communiste en 2016, sans renoncer à la possibilité d’une alliance de la plus large gauche, si les conditions se modifient au début 2017.
Enfin, le quatrième groupe est structuré autour du groupe dirigeant actuel. Il considère que le communisme ne peut exister sans parti communiste déclaré pour le faire vivre. Attaché à l’existence d’une structure pérenne et dotée de moyens matériels, il considère que l’option tactique, notamment électorale, est seconde par rapport à cet objectif. Selon les moments, il privilégie le rapprochement avec tel ou tel des groupes précédents. C’est en cela qu’il se considère comme l’axe des rassemblements internes.
Un équilibre instable
Au Congrès du printemps 2016, la direction s’est appuyée plutôt sur le troisième groupe qu’il a intégré dans le dispositif en place. Dans la phase préparatoire à l’élection présidentielle, ce sont le second et le troisième groupes qui ont convergé pour porter l’option d’une candidature communiste. Dans l’ultime phase, à la veille de la Conférence nationale, c’est un rapprochement avec la première sensibilité qu’a fini par choisir le secrétaire général, inquiet des effets destructeurs possibles d’une candidature communiste. Sans l’engagement déterminé de cette sensibilité, le renversement de majorité n’eût pas été possible.
Le problème est que cet équilibre, où aucun groupe n’est un bloc sans nuances, est par essence instable et la fragilité des majorités en atteste. Jusqu’à ce jour, la culture de l’unité partisane l’a emporté mais, il est vrai, dans des contextes où les minorités étaient réduites et relativement isolables dans l’organisation. C’est ce trait qui a permis l’épuisement de toutes les "dissidences" antérieures, à plus ou moins longue échéance.
L’élection présidentielle et ses conséquences, ses effets sur la restructuration politique générale, et notamment à gauche, permettront-ils la reproduction de cette culture ? Il est bien sûr impossible de le dire. Dans l’immédiat, la majorité des militants qui se sont exprimés ont choisi de s’engager dans le soutien, étroit ou plus distancié, à celui qui fut le candidat du Front de gauche en 2012. Cet engagement sera-t-il profond ? Les rancœurs de la période récente s’effaceront-elles dans une dynamique commune ? Les semaines et les mois à venir le diront
PS! "Le PS ne survivra pas" Christian Paul chef de file des "frondeurs" du PS
Christian Paul: «Qu’on se rassure! Le PS ne survivra pas»
25 NOVEMBRE 2016 PAR LÉNAÏG BREDOUX
Le député et chef de file des ailes gauches du PS appelle à la création d’un « nouveau parti de la gauche française » après l’élection présidentielle. D’ici là, il appelle à battre François Hollande dans la primaire.
À la veille du second tour de la primaire de la droite, dont François Fillon est favori, le député socialiste Christian Paul s'inquiète d'une « révolution conservatrice et néolibérale à la française ». Mais s'il y voit une nouvelle « droitisation de la droite », il juge l'exécutif responsable de « l'affaiblissement historique de la gauche française ». Auteur d'un essai publié récemment par la Fondation Jean-Jaurès, Les Îles et l’archipel : pourquoi la gauche (re)vivra, le chef de file des “frondeurs” de l'Assemblée et des ailes gauches du PS appelle à la réinvention de la gauche et à la création d'un nouveau grand parti au lendemain de la présidentielle. « Il faut un nouveau parti et un parti d’un nouveau type. » D'ici là, il espère encore éviter l'explosion totale de son camp en 2017 en promouvant la primaire prévue en janvier prochain. Il espère la défaite de François Hollande au profit d'un « candidat de la gauche de gouvernement alternative ».
Comment analysez-vous les résultats du premier tour de la primaire de la droite et du centre ?
Christian Paul. Avec François Fillon, nous avons les ingrédients d’une révolution conservatrice et néolibérale à la française. Nicolas Sarkozy était une personnalité plus baroque, davantage portée sur la guérilla politique que sur une construction idéologique. C’est évidemment un immense motif d’inquiétude.
Le succès de François Fillon est-il le signe d’une droitisation de la société française ?
Je n’ai jamais avalé la thèse de la droitisation de la société française. En 2012, les élections présidentielle et législatives avaient démonté l’idée selon laquelle la France serait entraînée dans une spirale irrésistible. Mais je suis prêt à considérer qu’il y a une droitisation de la droite française. Nous avions d’ailleurs déjà assisté avec Nicolas Sarkozy à un retour réactionnaire sur le plan intellectuel.
Au début du quinquennat, le mouvement d’opposition au mariage pour tous a pourtant réussi à entraîner plusieurs millions de personnes dans la rue !
Il y a un durcissement identitaire de la droite française. Est-ce qu’il entraîne le pays ? Nous verrons lors de l’élection présidentielle. Est-ce que les défenses immunitaires du projet républicain permettront, au premier tour, de trouver les antidotes à cette révolution conservatrice ? En d’autres temps, oui, certainement. À l’issue du quinquennat de François Hollande, c’est probablement plus difficile. Car ce mandat a conduit à un affaiblissement historique de la gauche française, sans précédent depuis 1971, qui rend extrêmement difficile la contre-offensive. Si la menace du Front national ou celle du retour revanchard de la droite ne parviennent pas à ressouder la gauche française, c’est parce qu’elle s’est disloquée à l’épreuve du pouvoir.
Pensez-vous comme certains socialistes que nous sommes en 1939-1940 ?
Un poison des années 1930 circule aujourd’hui. Nous avons d’immenses dangers devant nous, et la gauche s’est très mal préparée à les affronter. D’abord à cause des virages programmatiques sans préavis du quinquennat. Le virage social-libéral n’est pas un aggiornamento de l’ensemble de la gauche mais le Bad-Godesberg d’une petite minorité agissante au sommet de l’État. François Hollande a également désarmé la gauche : il a provoqué son émiettement, en refusant de construire un contrat de majorité solide dès la composition du premier gouvernement, en laissant sans réponse toutes les alertes, du départ de Montebourg à l’opposition de 120 députés à la déchéance de nationalité, en passant par l’émancipation parlementaire [son terme pour évoquer la fronde d’une partie des députés PS – ndlr].
Quand nous avons demandé, au début de l’année 2016, la grande primaire de la gauche et des écologistes, c’était justement pour construire l’outil politique capable de contrer la révolution conservatrice que l’on sentait arriver avec Marine Le Pen et l’affaiblissement historique de l’exécutif.
En quoi ce « poison des années 1930 » vous oblige-t-il ?
Aujourd’hui, on le dit et on n’en tire aucune conséquence.
Y compris vous ?
Cela nous a obligés à sonner l’alerte dès le printemps 2014, quand nous avons prophétisé la possible catastrophe politique de 2017. Je l’ai ressentie quasiment physiquement quand j’ai vu la carte électorale de la Nièvre [où il est élu – ndlr] en noir au soir du premier tour des élections municipales. Dans 80 ou 90 % des communes de ce département historiquement de gauche, le FN était en tête. Cette carte en noir s’est dupliquée aux élections européennes et régionales.
Cela nous a donc obligés à l’alerte. Et cela aurait dû conduire le pouvoir à construire avec nous, et avec beaucoup d’autres, un contrat de majorité, une nouvelle alliance progressiste, un agenda politique positif.
Après les élections régionales [en décembre 2015 – ndlr], qui étaient pour moi le dernier moment où François Hollande pouvait prévenir la dislocation maximale et ressouder largement la gauche, nous lui avons proposé un calendrier politique progressiste. Il y a répondu par la déchéance de nationalité et la loi sur le travail.
Nous avons alors répondu par la primaire : elle est le dernier outil démocratique qui permet à la gauche du gouvernement, dans toutes ses composantes, de ne pas totalement exploser en vol à six mois de l’élection présidentielle. Je le dis souvent mais si nous sommes encore ensemble, c’est parce qu’il y a la primaire. Nous devons la réussir.
Quel sens a une primaire à gauche sans Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ? Est-ce que la dislocation de la gauche n’est pas déjà effective ?
C’est la raison pour laquelle je n’ai pas cessé depuis le début de l’année de souhaiter que la primaire aille de Hollande à Mélenchon, ou aujourd’hui de Macron à Mélenchon. Ils sont déjà partis. Mais leur départ les engage. Et notre appel devrait les obliger.
Pourquoi ?
Parce qu’ils font comme si nous n’étions pas à la veille d’une catastrophe politique.
Cet argument est celui qu’utilise aussi le pouvoir, y compris vis-à-vis de vous ! Va-t-on entendre le refrain de Mélenchon et Macron, responsables de la défaite, comme Taubira, Besancenot et Mamère l’auraient été en 2002 ? Ils sont le reflet de vos propres faiblesses…
Évidemment. Le pouvoir et le PS ont largement pesé pour qu’il n’y ait pas une grande primaire de toute la gauche, y compris parce qu’ils étaient persuadés qu’ils la perdraient. Quand j’appelle à la responsabilité, je ne fais pas l’économie du bilan. Au contraire ! C’est en faisant dès maintenant l’inventaire que l’on peut espérer que cette primaire soit utile. D’abord en la gagnant…
C’est quoi gagner la primaire ?
Cela veut dire que François Hollande la perd. Et qu’elle désigne un candidat de la gauche de gouvernement alternative. S’il doit y avoir un sursaut et un rassemblement face à cette ambiance années 1930, François Hollande n’est pas en situation de le faire. Son bilan, son exercice du pouvoir et sa vision de l’avenir du pays sont aujourd’hui incapables de coaguler la gauche. Pour le dire autrement : la gauche ne fera pas archipel avec François Hollande en 2017.
Je suis extraordinairement inquiet de l’impression d’un enchaînement irrésistible. Pour l’instant, personne ne parvient à arrêter la dégringolade infernale que vit la gauche française dans toutes ses formes. Personne n’est à l’abri ou immunisé. Et ceux qui pensent, seuls, avoir la vérité, se trompent.
Pourquoi personne n’y arrive ? Pourquoi vous n’y arrivez pas ?
À cause de l’extraordinaire capacité des institutions de la Ve République à protéger le président.
D’où l’idée que vous reprenez dans votre livre d’un renouveau démocratique comme préalable à la reconstruction de la gauche.
Oui. Et même plus que cela. Il est le préalable à la mise en œuvre d’une politique progressiste.
Mais comprenez-vous que pour une partie des électeurs de François Hollande en 2012, il n’est plus possible de participer à une primaire dont il pourrait sortir vainqueur ? Parce qu’ils considèrent qu’il n’est plus de gauche…
C’est de notre responsabilité de ne pas zapper l’élection présidentielle. Nous serions accusés de désertion si nous étions déjà projetés dans l’après. Quand nous discutons avec les forces de gauche, les communistes, les écologistes, la gauche intellectuelle, associative, syndicale, nous ne sommes pas dans la même situation de Manuel Valls et ses gauches irréconciliables.
Vos interlocuteurs peuvent vous rétorquer que l’ensemble des socialistes, y compris vous, ont produit François Hollande au pouvoir…
Ce sont 3 millions de personnes à la primaire qui l’ont choisi.
Mais il est issu du PS !
Oui. Mais sauf à remettre en cause le suffrage universel, il est aussi le produit de la société française. La question désormais est de savoir si la gauche française est capable de penser et d’agir ensemble, avant et après l’élection présidentielle. Cela ne nous est pas impossible. Nous sommes dans un paysage politique complètement chamboulé et nouveau : il n’y a pas de science exacte. Je ne suis pas adepte de la méthode Coué mais les batailles qu’on gagne sont celles que l'on mène. La primaire doit y contribuer. Ensuite, après la présidentielle, nous ferons face à une deuxième obligation : nous voyons bien qu’une certaine détestation du Parti socialiste s’est développée. Je la vis comme une brûlure. Mais qu’on se rassure ! Dans sa forme actuelle, le PS ne survivra pas. Cela n’est ni possible ni souhaitable.
Pourquoi ?
Il y a eu trois défaites électorales depuis le début des années 1990 : 1993, 2002 et 2007. Avec, à chaque fois, des protagonistes différents mais une même conséquence : la rénovation intra-muros. C’était Jospin en 1993, le NPS [Nouveau Parti socialiste – ndlr] comme aiguillon en 2002 et Martine Aubry après 2008. Ce scénario est à bannir. Nous ne sommes plus dans le temps où il suffirait d’ouvrir les portes et les fenêtres, pour reprendre la formule de Martine Aubry. Cela ne servirait à rien. Cette fois, il faut une rupture fondatrice.
D’abord parce que nous allons finir le quinquennat avec 50 000 adhérents quand on nous en promettait 500 000 ! Le PS n’a plus dans ses rangs ni l’homogénéité suffisante, ni les énergies humaines pour mener une rénovation à l’intérieur. Il est aussi souhaitable de procéder autrement parce qu’il y a dans la société française des forces et des énergies que je crois disponibles pour la réinvention de la gauche française.
Il ne s’agit pas de parler d’une recomposition, d’un meccano ou de la Belle alliance populaire qui est une création artificielle et sans lendemain, avec son bestiaire incroyable venu de la nuit des temps de la gauche. Tout cela n’a plus de sens. On ne va pas non plus passer l’année 2017 à attendre un congrès extraordinaire du PS, qui serait l’ultime avatar de cette dévitalisation et de cette démoralisation de la gauche. Je pense qu’il faut à la fois réinventer le projet et l’organisation. Il faut un nouveau parti et un parti d’un nouveau type.
C’est ce que vous voulez dire en parlant, dans votre livre, de « sortir sans partir » ?
Nous nous sommes posé la question de partir pendant la période parlementaire. Mais il ne faut pas céder au vertige du groupuscule. Jean-Pierre Chevènement ne s’en est jamais vraiment remis. Et Jean-Luc Mélenchon, en dehors des présidentielles, a une extraordinaire difficulté à parler avec les organisations politiques : il existe essentiellement dans la fonction messianique de l’élection présidentielle.
Voilà pourquoi il faut demain un grand parti politique de la gauche française. Au-delà de la possible OPA de Manuel Valls sur le PS après la présidentielle, et la tentation conservatrice de la direction actuelle, il y a cette troisième voie qui doit aller très vite après l’élection.
Qui allez-vous soutenir à la primaire ?
Je parrainerai un candidat, probablement la semaine prochaine.
Bretagne, Cotes d'Armor et Tregor.Vote des membres du PCF pour ou contre Melenchon.
Pour le détail au niveau national
http://www.humanite.fr/presidentielle-les-communistes-appellent-voter-jean-luc-melenchon-627199
Nous donnons les résultats à partir du site du PCF ci dessus et du site chiffon rouge de Morlaix.
http://www.le-chiffon-rouge-morlaix.fr/
A noter que le PCF 29 qui s'est débarrassé de sa direction inféodée au PS a une politique de transparence à la différence du PCF 22. Ce dernier, parfait supplétif du PS au niveau fédéral et de la majorité de ses élus cultive le secret à la différence d'une petite section, en particulier les militants de Ploumilliau-StMichel qui préfèrent sans doute l'idée des mains dans le cambouis aux doigts dans la confiture qu'affectionnent les élus de l'agglo, les Fejean et autres Lamandé ou Fustec !
En Bretagne et dans le Tregor
Cotes d'armor
insc | vot | %/I | abs |
| Mele | % | aut | % |
504 | 376 | 74,6 | 15 | 3,99 | 159 | 44,04 | 202 | 55,96 |
PCF Plestin / Plouaret
Résultat du vote des adhérents du PCF sur la section Plestin/Plouaret :
Votants : 23
Résolution "Uni-e-s pour l'humain d'abord, les communistes en campagne"
22 pour, 1 abstention.
Option 1 : 11 pour Mélenchon
Option 2 : 10 pour
Abstention : 2
Dans la fédération PCF du Finistère:
Inscrits (adhérents à jour de cotisation): 599
Votants: 462 (77,13%)
Résolution de la conférence nationale:
Pour 411(88,96%)
Contre 13 (2,80%)
Abstention 35 (7,58%)
Choix de la candidature aux présidentielles:
Option 1 (soutien à la candidature de Mélenchon tout en continuant nos efforts de rassemblement): 202 voix, 44,10%
Option 2 (candidature communiste tout en continuant nos efforts de rassemblement): 222 voix, 48,47%
Abstention: 38, 8,30%
Sur les sections du Finistère: 599 adhérents à jour de cotisation
Audierne- Cap Sizun
10 inscrits - 9 votants (90%)
Résolution: 5 pour (55,55%) - 4 abstentions (44,44%)
Présidentielles: Option 1: 3 (33,3%) Mélenchon- Option 2: 4 (44,4%) - Abstention 2 (22,2 %)
Pays Bigouden
89 inscrits - 64 votants (71,9%)
Résolution: 54 pour (84,4%) - 6 contre (9,4%) - 4 abstentions (6,25%)
Présidentielles: Option 1: 23 (35,9%) Mélenchon- - Option 2 (57, 81%) - Abstention 4 (6,25%)
Brest
125 inscrits - 75 votants (60%)
Résolution: 68 pour (90,6%), 3 contre (4%), 4 abstentions (5,33%)
Présidentielles: Option 1: 25 (33,33%) Mélenchon- - Option 2: 47 (62, 46%) - Abstention: 3: 4%
Carhaix
7 inscrits - 4 votants (57,14%)
Résolution: 4 pour (100%)
Présidentielles - 4 pour option 1 Mélenchon- (100%)
Châteaulin
6 inscrits - 4 votants (66,6%)
Résolution: 4 pour (100%)
Présidentielles - 4 pour option 1 Mélenchon- (100%)
Chateauneuf-du-Faou, Huelgoat (17 inscrits): vote par correspondance
Concarneau
22 inscrits - 18 votants (81,81%)
Résolution: 14 pour (77,78%), 4 contre (22%)
Présidentielles: 6 pour option 1 (37,5%), 6 pour option 2 (37,5%), 4 abstentions (25%), 2 nuls
Crozon
9 inscrits - 8 votants (88,8%)
Résolution: 8 pour (100%)
Présidentielles: 2 pour option 1 Mélenchon- (25%), 6 pour option 2 (75%)
Douarnenez
24 inscrits - 21 votants (87,5%)
Résolution: 19 pour (90,5%), 2 abstentions (9,5%)
Présidentielles: 16 pour option 1 Mélenchon- (76,19%), 3 pour option 2 (14,28%), 2 abstentions (9,5%)
Fouesnant
29 inscrits - 26 votants (89,7%)
Résolution: 19 pour (73,1%), 3 contre (11,5%), 4 abstentions (15,4%)
Présidentielles: Option 1: 17 Mélenchon- (65,4%), option 2: 6 (23,1%), abstention: 3 (11,5%)
Lanmeur:
20 inscrits - 17 votants (85%)
Résolution: 16 pour (94,1%), 1 contre (5,9%)
Présidentielles: Option 1: 6 Mélenchon- (35,29%), Option 2: 10 (58,82%), abstention: 1 (5,8%)
Le Relecq Kerhuon
36 inscrits - 36 votants (100%)
Résolution: 35 pour (97,22%), 1 abstention (2,77%)
Présidentielles: Option 1: 26 pour Mélenchon- (72,22%) Option 2: 9 pour (25%) Abstention: 1 (2,77%)
Moëlan
21 inscrits - 21 votants (100%)
Résolution: 19 pour (90,5%) - 2 abstentions (9,5%)
Présidentielles: Option 1: 6 Mélenchon- (28,5%) Option 2: 11 (52,3%) Abstention: 4 (19%)
Morlaix
74 inscrits - 45 votants (60,8%)
Résolution: 38 pour (84,44%), 1 contre (2,22%) 6 abstentions (13,33%)
Présidentielles: option 1: 14 Mélenchon- (31,1%) Option 2: 24 (53,3%) Abstentions: 7 (15,55%)
Quimper:
37 inscrits - 29 votants (78,3%)
Résolution: 28 pour (96,5%), 1 abstention (3,5%)
Présidentielles: Option 1: 2 ( Mélenchon- 6,8%) - Option 2: 27 (93,1%)
Quimperlé:
21 inscrits - 17 votants (80,9%)
Présidentielles: Option 1: 16 Mélenchon- (94,1%) Option 2: 1 (5,88%)
Roscoff:
15 inscrits - 12 votants (80%)
Résolution: 11 pour (91,7%), 1 abstention (8,3%)
Présidentielles: Option 2: 10 Mélenchon- (83,33%) Abstention: 2 (16,66%)
Rosporden:
20 inscrits - 16 votants (80%)
Résolution: 16 pour (100%)
Présidentielles: option 1: 11 Mélenchon- (68,7%) Option 2: 3 (18,75%) Abstention: 2 (12,5%
Scaër:
18 inscrits - 15 votants (83,3%)
Résolution; 15 pour (100%)
Présidentielles: Option 1: 5 Mélenchon- (33,3%), Option 2: 9 (60%), abstention: 1 (6,6%)
Votes par correspondance à la fédération du PCF Finistère à Brest:
25 votes
Résolution: 22 pour, 3 abstention
Présidentielles: Option 1: 16 Melenchon Option 2: 9
Dans la fédération PCF d'Ille-et-Vilaine:
Inscrits 410
Votants 309
Résolution politique de la conférence nationale:
Pour 255 ( 83,60 % )
Contre 9 ( 2,95% )
Abstentions 34 ( 11,14%)
Choix de la candidature aux présidentielles:
Option 1 (soutien à Mélenchon tout en continuant nos efforts de rassemblement) 170 ( 55,73%)
Option 2 (candidature communiste tout en continuant nos efforts de rassemblement) 122 ( 40% )
Abstentions 13 ( 4,26 %)
Dans la fédération PCF du Morbihan:
Inscrits 465
Votants 337 (72%)
Résolution politique de la conférence nationale:
Pour 273 (82,73%)
Contre 17 (5,15%)
Abstentions 46 (13,94%)
Choix de la candidature aux présidentielles:
Option 1 (soutien à Mélenchon tout en continuant nos efforts de rassemblement) 230 (69, 28%)
Option 2 (candidature communiste tout en continuant nos efforts de rassemblement) 93 (28,01%
Abstention 14 (4,22%)
Le PCF derrière Mélenchon : un scrutin serré pour un choix décisif par Roger Martelli
Les militants du PCF ont fait à une courte majorité (53,6%) le choix d’un soutien à Jean-Luc Mélenchon. Ils ont donc infirmé la décision de la récente Conférence nationale. L’espoir porté par le Front de gauche en 2012 n’a pas été abandonné.
Le 5 novembre dernier, les délégués à la Conférence nationale du PCF – composée de représentants des fédérations départementales – ont décidé à 55% des suffrages exprimés que le PCF présenterait son candidat au printemps de 2017. Trois semaines plus tard, la tendance s’est inversée (53,6% en faveur d’un soutien à Jean-Luc Mélenchon).
http://www.regards.fr/ le 26 novembre 2016
En juin 2011, quand il s’agissait de désigner le futur candidat soutenu par le PCF, 59% des militants qui avaient exprimé un vote l’avaient fait en faveur de Jean-Luc Mélenchon. Le recul par rapport à 2011 ne serait donc que de quelque 5%. Dès demain, nous présenterons une analyse plus détaillée des votes par département. Les remarques qui suivent s’en tiennent à l’estimation nationale globale.
1. En 2011, les militants avaient amplifié la propension à préférer une candidature communiste estampillée : ce choix avait été retenu à 36 % par une Conférence nationale et à 40,9 % par les militants. Ce n’est pas le cas cette fois. Une nette majorité des militants qui se sont exprimés a choisi de suivre l’avis donné par leur secrétaire national.
2. En même temps, à l’issue de cette séquence houleuse, la direction en place se trouve affaiblie. Au printemps dernier, à l’occasion du 37e Congrès du PCF, l’option majoritaire avait eu de justesse une majorité absolue des votes militants. Si l’on ajoute à ce chiffre le quart de suffrages qui s’étaient portés sur la motion "Ambition communiste" (qui penchait pour un soutien à Jean-Luc Mélenchon), la nouvelle consultation suggère une nouvelle brèche dans la légitimité de l’équipe en place. S’il était encore besoin d’une preuve qu’a bien disparu l’homogénéité passée du corps militant communiste, elle a été donnée ce mois-ci.
3. Il n’en reste pas moins que cette direction a réussi, en trois semaines, à contredire un vote qui obligeait le PC à concourir directement à l’élection la plus difficile pour lui. Le rétablissement s’est fait brusquement : le secrétaire national avait attendu la veille de la Conférence nationale pour affirmer son choix, après de longs mois où l’argumentation publique n’avait pas lésiné sur les mots virulents qui discréditaient l’engagement de l’allié de 2012. Il s’en est fallu de peu qu’il soit désavoué par l’ensemble des adhérents. Mais il ne l’a pas été.
4. Le vote de ce week-end ne mettra pas pour autant fin à toute incertitude. La direction communiste n’a cessé de répéter que toute décision prise, quelle qu’elle soit, pourrait être revue en janvier prochain, dans l’hypothèse d’une nouvelle distribution des forces, du côté socialiste notamment.
Cette semaine encore, une tribune publiée dans L’Humanité par la présidente du Conseil national, Isabelle d’Almeida, relativisait en ce sens le choix défendu par elle d’un soutien au leader de la France insoumise. Et la direction communiste a pris bien soin de participer à la rencontre organisée par Martine Aubry pour relancer une dynamique de rassemblement de toute la gauche. Écartée officiellement, l’alliance avec une partie de la mouvance socialiste n’est donc pas exclue de façon absolue, d’autant que plusieurs de ceux qui plaidaient pour l’option purement communiste ne cachent pas leur attirance pour une solution évoquant plus ou moins feue la « gauche plurielle ».
5. Ce qui compte dans l’immédiat, c’est que le PCF agira à partir de demain en soutien de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Il y a quelques semaines, on pouvait craindre qu’il ne reste décidément rien de l’expérience du Front de gauche. La décision nette d’Ensemble, le week-end dernier, et le vote des militants communistes aujourd’hui relancent la donne, enfin.
Sans doute faudra-t-il trouver les formes pour que la France insoumise et les nouveaux apports déclarés puissent converger dans les mois prochains et pas seulement se côtoyer. Il faudra de la bonne volonté de part et d’autre pour y parvenir. Un pas important dans la voie de la raison a été accompli ; il reste à l’amplifier. L’objectif de retrouver la dynamique de 2012 est désormais à portée de main. Lourde serait la responsabilité si, pour d’inutiles rancoeurs, cette retrouvaille ne s’avérait pas possible.
6. Raisonnable pour la gauche de gauche, le choix des militants communistes l’est aussi pour leur parti. On sait que le potentiel militant des communistes (50.000 cotisants réguliers) est considérable. Mais il est en recul : le nombre officiel de cotisants est passé de 80.000 en 2008, à 70.000 en 2011 et 50.000 aujourd’hui, soit une baisse de 30% en cinq ans et de près de 40% en huit ans. Il en est de même pour la situation électorale : depuis le début de la décennie, le PCF pourrait avoir perdu entre 25% et 40% du nombre de mairies communistes et "apparentées" et peut-être un tiers du nombre total de ses élus.
Un grand nombre de militants a perçu qu’un nouveau solo communiste, comme en 2002 et 2007, pourrait être fatal à leur parti. Et ils ont considéré que la peur d’être entre les mains de Mélenchon et de la "France insoumise" était, tout compte fait, moins répulsive que celle d’un isolement meurtrier. L’avenir dira ce qu’il en sera, après une phase électorale qui ouvrira vers des recompositions d’importance. Quand celles-ci s’engageront, quelle place y occuperont les communistes ? Renforcée ou affaiblie à nouveau ? Au sein ou en marge des constructions à la gauche de la gauche ? En mesure de disputer avec d’autres l’hégémonie d’une social-démocratie recentrée ? Ou, au contraire, en situation de dépendance et de plus ou moins grande marginalité ?
Quelles que soient les limites du choix d’un week-end, il laisse ouverte la porte entrouverte par le Front de gauche en 2008. La décision était attendue, le suspens entier. Si la gauche de gauche parvient à inverser la longue tendance à l’hégémonie amorcée naguère par le socialisme mitterrandien, nul doute qu’elle le devra aussi à l’engagement des communistes.
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Communiqué de Faisons Front Commun
En 2017 faisons Front commun!
https://contact.frontcommun.fr/faire-front-commun/
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Citoyennes et citoyens de gauche, organisés ou non, nous voulons que les élections présidentielle et législatives de 2017 soient utiles pour ouvrir dans notre pays une perspective politique de progrès humain, démocratique, social et écologique.
Après cinq ans de gouvernements se réclamant de la gauche tout en poursuivant les politiques néolibérales et autoritaires de la droite, l’écœurement et la colère risquent de se traduire par une abstention record de l’électorat populaire, une défaite historique du parti socialiste et la victoire d’une droite radicalisée flanquée d’une extrême droite plus menaçante que jamais. Quant à la gauche de transformation sociale et écologique, qui avait commencé à créer du neuf, notamment avec le Front de gauche, elle pourrait bien revenir une nouvelle fois à sa dispersion antérieure et tuer pour longtemps l’espoir qu’elle avait réussi à faire naître en 2012. Nous ne voulons pas de ce scenario épouvantable qui aboutirait à un très dangereux face à face entre néolibéralisme et national-populisme, confortant la supercherie visant à faire passer celui-ci pour la seule alternative envisageable au « système » qui ravage nos sociétés. Le pire deviendrait alors possible.
Au vu des risques bien réels d’une catastrophe politique aux conséquences incalculables, nous en appelons à l’esprit de responsabilité et d’audace de toutes les forces de la gauche de transformation sociale et écologiste. Elles sont diverses, à l’image du peuple qu’il s’agit de rassembler, comme des combats dont elles sont héritières : socialiste, communiste, écologiste, libertaire, féministe, anticolonialiste, pacifiste, antiraciste, altermondialistes, etc. Mais elles ont tellement en commun, comme l'ont montré l'adoption du programme « l'Humain d'abord » il y a cinq ans, les luttes que nous avons menées ensemble et l’intérêt soulevé en Europe par des expériences novatrices comme celles de Syriza et Podemos, qu'il serait inacceptable qu’elles ne réussissent pas à se rassembler aujourd’hui pour mener ensemble le combat difficile qui s’annonce.
Dans cet esprit, nous décidons de nous engager dans la campagne électorale de 2017. Les jeux ne sont pas faits. En profondeur, le peuple français est en attente. Les mobilisations au moment de la COP 21, celles contre la déchéance de nationalité et à Notre Dame des Landes, contre la loi travail et Nuit debout ont montré que, dans l'autonomie de leurs mouvements et dans leur diversité, les exigences de justice sociale et écologiste, d’égalité, de démocratie sont toujours bien vivantes. Elles doivent pouvoir trouver l’expression de leur potentiel politique. Il est donc vital de créer un élan, et pour cela de jeter de toute urgence les bases du rassemblement politique à construire.
Cela suppose une nouvelle proposition politique, un programme et des candidatures en rupture avec l’ordre productiviste et néolibéral, permettant un très large rassemblement de forces et de personnalités représentatives des différentes sensibilités de gauche, à égalité avec des citoyennes et des citoyens engagées dans la vie politique, syndicale, associative, intellectuelle et culturelle.
On assiste au contraire à un éparpillement suicidaire. EELV s’apprête à désigner son candidat. Les « frondeurs » du PS risquent, après la primaire, de se retrouver à soutenir un candidat qu’ils n’ont eu de cesse de combattre. Le Front de Gauche est éclaté. Le Parti communiste désigne ses candidats aux législatives et annonce qu’il décidera le 5 novembre prochain de la candidature qu’il présentera ou soutiendra pour la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon a annoncé la sienne et entend que « La France insoumise » qu’il a créée soit le cadre unique d’organisation des campagnes électorales de l’an prochain. Tout cela ne pourrait aboutir qu’à des candidatures fratricides, y compris aux législatives, et à un désastre complet.
Nous refusons de laisser une nouvelle fois le piège de l’élection présidentielle et les débats sur une candidature ruiner tout espoir avec la vaine recherche d’une femme ou d’un homme providentiel. Une candidature de large rassemblement est possible et peut résulter d’une construction collective impliquant directement, au-delà des forces concernées, les citoyen-nes. Quels que soient les arguments des uns et des autres ou les divergences que nous pouvons avoir avec lui, la candidature de Jean-Luc Mélenchon estdans les circonstances actuelles installée dans le paysage politique. Elle exprime dans les classes populaires le refus à gauche de la politique mise en œuvre par François Hollande. A six mois de l’échéance, il serait, à nos yeux, irresponsable de ne pas prendre acte de cette situation. Cependant son mouvement « La France insoumise » ne représente qu’une partie des forces disponibles. Réussir à les rassembler très largement nécessite une alternative politique pluraliste, démocratique, répondant aux exigences d’un fonctionnement plus horizontal et citoyen portées notamment par la mobilisation contre la loi travail et les Nuits debout.
Il faut donc franchir une étape. Afin de nous engager toutes et tous ensemble dans ce combat politique si important pour l’avenir de notre pays, il est indispensable que soit constitué au plan national, avec toutes les parties concernées, un lieu d’échange et de coordination qui rendra compte de notre diversité politique et sera ouverte aux acteurs des mouvements sociaux comme aux intellectuels, créateurs et artistes, qui manifestera notre ambition commune et donnera à nos campagnes présidentielle et législatives la plus grande efficacité. Nous proposons que celles et ceux qui entendent se joindre à notre appel contribuent activement à la convergence des forces sociales et politiques de gauche et écologiste dans les villes, les départements et les 577 circonscriptions législatives, avec les organisations locales du PCF, du PG et de « La France insoumise », d’Ensemble, d'EELV et des groupes de socialistes critiques, ceux de l'Appel des cent, les assemblées citoyennes créées dans le cadre du Front de gauche ainsi que les citoyennes et citoyens, celles et ceux qui se sont mobilisés depuis des mois contre la politique du gouvernement, les femmes et les hommes susceptibles de participer à une démarche de rassemblement et d’innovation à gauche pour 2017.C’est la clé d’une convergence à gauche audacieuse et déterminée, d’une véritable dynamique collective et donc du succès. Nous prenons à cette fin toutes les initiatives nécessaires.
Nous appelons toutes les femmes, tous les hommes et toutes les forces de progrès à se joindre à cette démarche en signant cet appel et en s’engageant concrètement pour la réalisation des objectifs qu’il se fixe. C’est la condition pour échapper au piège qui nous est tendu en 2017. Et pour que cette campagne marque une étape décisive dans la reconstruction dans notre pays d’une gauche digne de ce nom.
Une plateforme pour recueillir les signatures est disponible ici (http://www.frontcommun.fr/)
Les premières et premiers signataires :
Théo ABRAMOVITZ, militant communiste ; Hélène ADAM, syndicaliste ; Christophe AGUITON, militant altermondialiste ; Sylviane AINARDI, députée européenne (1989-2004) ; Sylvie ALTMAN, maire de Villeneuve-Saint-Georges ; Nils ANDERSSON, éditeur ;
Génica BACZYNSKI, écrivain ; Alain BASCOULERGUE, militant communiste ; Emmanuelle BECKER, conseillère de Paris ; Yannick BEDIN, élu PCF de Bourges ; Habib BEJAOUI, syndicaliste ; Maxime BENATOUIL, animateur du réseau Transform !; Nawel BENCHLIKA, syndicaliste ; Christian BENEDETTI, metteur en scène et directeur de théâtre ; Gilles BERNARD, syndicaliste ; Jacques BIDET, philosophe ; Gérard BILLON, syndicaliste ; Françoise BONTOUX, militante féministe ; Jean-Pierre BONTOUX, ancien Maire de Mitry-Mory ; Nicole BORVO COHEN-SEAT, sénatrice honoraire ; Jacques BOURGOIN, ancien Maire et conseiller général de Gennevilliers ; Marie-Pierre BOURSIER, militante communiste ; Patrick BRODY, syndicaliste ;
François CALARET, Ensemble ; Julie CAUPENNE, enseignante, secrétaire générale de l'Appel des appels ; Patrick CHAMOISEAU, écrivain ; Philippe COANET, syndicaliste (92) ; Patrice COHEN-SEAT, président d'honneur d'Espace-Marx ; Jacques COSSARD, économiste ; Alexis CUKIER, philosophe ;
Pierre-Paul DANNA, maire de La Tour sur Tinée ; Jean-Michel DREVON, militant associatif et syndical ; Michel DUFFOUR, ancien ministre ; Jean-Paul DUPARC, journaliste ; Cédric DURAND, économiste ;
Annie ERNAUX, écrivaine ;
Jacques FATH ;
Fanny GAILLANNE, conseillère de Paris ; Isabelle GARO, philosophe ; Emmanuelle GAZIELLO, porte-parole du Mouvement pour la 6e République ; Gregory GEMINEL, militant internationaliste ; Frederick GENEVEE, historien ; Brigitte GONTHIER-MAURIN, sénatrice ; Fabrice GOUGI, maître luthier ; Margot GOUGI, comptable ; Pierre-François GROND, Ensemble ;
Janette HABEL, universitaire ; Jean-Marie HARRIBEY, économiste ; Ingrid HAYES, Ensemble ; Claudie HILSUM, journaliste ;
Muguette JACQUAINT, députée honoraire ; Anne JOLLET, historienne ; Emmanuelle JOSHUA, Ensemble ;
Razmig KEUCHEYAN, sociologue ; Pierre KHALFA, responsable associatif ;
Jean-Pierre LANDAIS, militant communiste ; Annick LE GOFF, militante communiste, Yann LE LANN président d'Espaces-Marx ; Frédéric LEBARON, sociologue ; Patrice LECLERC, maire de Gennevilliers ; Marcel LOPEZ, PCF (09) ; Laurence LYONNAIS, Ensemble ;
Maxence MAILLARD, étudiant ; Lucien MAREST, militant communiste ; Roger MARTELLI, historien ; Sonia MASSON, metteur en scène ; Claude MAZAURIC, historien ; Manuel MENAL, cadre territorial ; Alain MENNESSON, syndicaliste ; François MEYROUNE, ancien Maire de Migennes ; Olivier MOLLAZ, Ensemble ; Gérard MORDILLAT, écrivain, cinéaste ; Frank MOULY, élu à Chelles; Gérard MUTEAU, syndicaliste ;
Bernard NOEL, poète et romancier ;
Pierre OUZOULIAS, Conseiller départemental (92) ;
David PELLICER, militant communiste ; Guillaume PIGEARD de GURBERT, philosophe ; Michel PINCON, sociologue ; Monique PINCON-CHARLOT, sociologue ; Hugo POIDEVIN, élu à Cherbourg ; Gilles POUX, maire de La Courneuve ;
Yvon QUINIOU, philosophe ;
Alain RAYMONT, militant communiste ; Jérôme RELINGER, ingénieur ;
Nora SAINT-GAL, élue ; Lucien SEVE, philosophe ;
Jacques TESSIER, syndicaliste ; Jean-Jacques TEVENART, médecin ; Marc THIBERVILLE, syndicaliste ; André TOSEL, philosophe ; Jean-Michel TOULOUSE, ancien directeur de centre hospitalier ; Hugo TOUZET, élu de Paris ; Catherine TRICOT, architecte-urbaniste ;
Marion VAZEILLE-PONCET, militante communiste ; Denis VEMCLEEFS, conseiller municipal de Saint-Ouen, acteur culturel ; Joëlle VOGLIERI-COURTEL, militante de l’éducation populaire (77) ;
Louis WEBER, ancien syndicaliste, éditeur ;
Malika ZEDIRI, association de Chômeurs.
L'appel Faisons Front Commun communique
Lors de son Collectif national, Ensemble! a décidé de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon et de participer à construire un cadre large et pluraliste de forces politiques engagées dans la même démarche (à lire). C’est une très bonne nouvelle.
De même, une première rencontre s’est tenue lundi 21 novembre entre des représentants de l’Espace politique de la France insoumise et une délégation de l’équipe d’animation de notre appel. Positifs, ces échanges pourraient déboucher dans les jours qui viennent sur des avancées vers une campagne électorale réellement unitaire.
Nous espérons sincèrement que, dans quelques jours, les militantes et militants du Parti communiste feront également le choix d’un rassemblement crédible pour une véritable alternative de transformation sociale et écologique. Le fait que les forces du Front de gauche puissent se retrouver ainsi enfin dans cette démarche serait à coup sûr un atout décisif pour donner confiance et permettre que ce rassemblement s’élargisse bien au delà, jusqu’à bousculer la donne politique aujourd’hui désespérante.
Ces éléments, les nombreuses rencontres publiques qui s'organisent ainsi que le flux continu de signatures de l’appel, montrent qu’il répond à une exigence largement partagée. Cela fait de la réunion du 3 décembre un moment essentiel où nous pourrons faire le bilan de nos efforts, et, en fonction des évolutions de la situation, examiner ensemble comment créer les conditions d’une campagne commune susceptible de mobiliser des millions de femmes et d’hommes jusqu’à présent désorientés et mécontents.
Nous vous appelons donc à tout faire pour que la rencontre nationale des signataires de l'appel à faire Front commun du 3 décembre prochain soit un grand succès.
Elle aura lieu :
Samedi 3 décembre, de 10h00 à 16h30
au Théâtre "La Maison de l'arbre » à Montreuil (93100)
3 rue François Debergue, (M° Croix-de-Chavaux)
Afin que toutes et tous les signataires qui le souhaitent puissent y participer, et permettre la meilleure organisation possible, nous vous demandons instamment de vous inscrire préalablement en cliquant sur le lien suivant : https://contact.frontcommun.fr/?page=CiviCRM&q=civicrm%2Fevent%2Fregister&reset=1&id=8
Enfin, l'organisation d'un tel événement a un coût. Nous ne pouvons compter que sur nous même pour en assurer le financement. C'est pourquoi nous vous sollicitons pour participer aux coûts d'organisation de cet événement en contribuant à la hauteur de vos moyens, mêmes modestes, sur cet espace de co-financement : https://www.leetchi.com/c/projets-de-front-commun
Salutations militantes
Pourquoi je voterai pour Jean-Luc Mélenchon
Pourquoi je voterai pour Jean-Luc Mélenchon
Jean ORTIZ
Paru dans le Grand Soir
Nos lecteurs ont pu trouver plus d’une centaine de fois sur ce site des articles de Jean Ortiz. Intellectuel, fils d’un guérillero espagnol, auteur de plusieurs livres, fondateur du prestigieux festival « CulturAmerica » à Pau, chroniqueur à l’Humanité, membre du PCF, iconoclaste et indomptable, il est de surcroît un spécialiste de l’Amérique latine où il a vécu quand il était correspondant de presse. Il n’est guère de dirigeants latino-américains progressistes qui ne le connaissent et ne voient en lui un frère.
La déclaration que vous allez lire nous est parvenue par téléphone, Jean Ortiz étant hospitalisé et dans l’impossibilité de correspondre par un autre biais.
On lira, en complément, la liste des autres communistes qui ont fait le même choix que Jean Ortiz.
Le Grand Soir
Je suis communiste depuis 50 ans j’assume ainsi une histoire familiale.
Je n’appelle pas à voter pour un homme, mais pour continuer à construire tout ce que nous avions commencé à construire ensemble, avec lui et avec des milliers d’autres.
J‘appelle à voter pour redynamiser et élargir un processus politique que nous avions impulsé tous ensemble.
J’appelle à voter pour un projet qui est un projet de rupture.
Sur cette base, j’appelle à voter pour Jean-Luc Mélenchon, qui fut le candidat charismatique du Front de Gauche.
Je n’ai pas l’impression ni l’intention de brader quoi que ce soit de mon idéal communiste.
En fait, le programme de Mélenchon n’est pas très éloigné du programme que nous avons élaboré et porté en 2012. Et je ne mets donc à mon choix aucune condition.
Certes, il va falloir négocier des formes plus larges d’ouverture, mais en même temps, il ne faut pas oublier que nous sommes restés pendant des mois sur le quai de la gare.
Et il y a des gens qui n’ont pas fait ce qu’il fallait quand il fallait. J’ai été enseignant : quand un étudiant faisait du mauvais travail, je lui mettais une mauvaise note. Donc il y a des responsables de cette situation. Des responsables qui doivent s’expliquer. Et si l’on crée un climat de haine contre Jean-Luc Mélenchon (ce qui l’amène parfois à des déclarations contre les communistes qui me paraissent injustes) (1) c’est pour marquer l’impasse dans laquelle la direction du PCF a mené notre parti. Je suis très inquiet pour son avenir.
Je lis aujourd’hui dans l’Humanité sous la plume de la présidente du Conseil national du PCF, alors que nous allons voter samedi : « Il est possible qu’en février à la suite de la primaire du parti socialiste nous puissions entrevoir d’autres choix. Il faudra évaluer, comme nous y invite la résolution, quel type de rassemblement est possible : large rassemblement ou rassemblement partiel, avec qui et sur quoi, autour de la candidature communiste ? Celle de Jean-Luc Mélenchon, d’un candidat socialiste frondeur issu ou non de la primaire, ou d’un autre ? »
Cela relève d’une démarche politicienne. Et nous apparaissons comme les autres et non pas différents. Nous sommes assimilés aux partis politiques qui sont rejetés par la population, au système, et non pas identifiés comme facteur de rupture, de changement, de transformation sociale.
Rassemblement, rassemblement !
La "creusitude" de ce mot devient inquiétante. Nous n’avons à la bouche que le mot « rassemblement ». Mais tout le monde parle de rassemblement. On va finir par vouloir rassembler le rassemblement des rassemblés.
Il y en a assez d’être socialos-dépendants. Le responsable du désastre actuel, c’est le Parti socialiste, et son gouvernement, qui se servent du Front National comme repoussoir après l’avoir nourri. Il n’est pas question de voter pour le PS, quel que soit le vieux bourrin de bataille finalement choisi, ni de s’allier avec un parti qui a provoqué de tels dégâts après avoir fait une politique qui a ouvert au Front national une autoroute, réprimé les travailleurs, inféodé notre pays, « dégraissé » les Services publics, méprisé les « sans dents », etc. Et ce n’est pas en criant au loup (brun) qu’on fera reculer le FN, mais par une politique vraiment sociale et par le combat contre les inégalités.
Vivent les populistes !
Je suis très inquiet lorsque l’on traite Jean-Luc Mélenchon de nationaliste, populiste, souverainiste, antisémite, anti-immigration et j’en passe. La liste s’allongera au fur et à mesure que l’on s’approchera des échéances.
Mes camarades, je vous en supplie, pas nous et pas ça !
Prenons le temps du débat avec Jean-Luc Mélenchon, avec toutes les autres forces de la gauche alternative, sans stigmatisation, sans dénigrement, sans mettre sous la table notre projet communiste.
Quant au populisme dont on l’accuse, beaucoup de militants et d’intellectuels devraient prendre le temps de lire les revues rapportant le travail de recherche effectué en Amérique latine sur le thème du populisme, considéré là-bas comme progressiste. Lisons par exemple l’Argentin Ernesto Laclau (2).
Je vote pour une candidature Jean-Luc Mélenchon parce que je l’ai souvent vu à Caracas, à La Paz, à Quito (et pas pour frimer) alors que d’autres n’y étaient pas.
Nous sommes dans une situation semblable à celle qu’a connue l’Amérique latine des années 1990, de ce que l’on appelait les « ajustements structurels » mis en place par la Banque mondiale et le FMI.
Si la droite, quelle que soit sa figure, l’emporte au mois de mai 2017, nous allons vivre un traumatisme majeur comme jamais vu dans l’Histoire de ce pays depuis la Seconde Guerre mondiale. Il faudra donc retrouver le chemin de la lutte des classes et de l’alternative au capitalisme dont le FN est le fruit pourri et vénéneux.
Pointons ce qui nous unit sur le fond
Je pense que l’heure est à la dynamique, au contenu politique, aux valeurs, à la radicalité, à l’anticapitalisme et non aux petits jeux boutiquiers d’appareils discrédités. Il y a, nous le savons tous, de grandes réserves de gauche véritable et d’alternatives en France. Camarades, travaillons à fédérer sur le fond, sur le structurel au lieu de cultiver ce qui nous divise.
Quant à ceux qui ont peur que Jean-Luc Mélenchon avale les communistes, je leur dis qu’il lui faudra un gosier très large pour m’avaler. Je suis bien dans mes baskets, fier de mon identité communiste, du combat des communistes, de leur Histoire avec à la fois l’héroïsme et les drames que l’on connaît. Je rentre d’Albacete, ville de ma famille, où étaient cantonnées les internationalistes Brigades internationales...
Je sais l’absolue nécessité aujourd’hui d’un vrai Parti communiste, combatif, démocratique et ouvert.
Alors, la vraie gauche, c’est foutu ? Mon œil ! Je reste communiste, plus que jamais et si l’on me traite de mélenchoniste, c’est que l’on n’a pas grand-chose à dire et que l’on n’a pas compris que je vote pour un processus révolutionnaire. Je vais voter ce week end pour la motion de soutien à Jean-Luc Mélenchon, tout en considérant que les deux questions posées aux militants me paraissent ambiguës et biaisées.
Quel gâchis !
Jean ORTIZ (Déclaration recueillie par Maxime Vivas, 22 novembre 2016).
Notes
(1) Note de Maxime Vivas : Surtout si l’on y ajoute des mots qu’il n’a pas dit, mais qui sont repris en boucle sur les réseaux sociaux, comme l’est partout le fameux « Taisez-vous Elkabbach » que Georges Marchais n’a jamais prononcé.
(2) Voir entre autres « La raison populiste » Ernesto Laclau (Ed. Seuil), traduit par Jean-Pierre Ricard.
EN COMPLEMENT (LGS) :
Les autres communistes encartés qui ont choisi de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon.
Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste.
Marie-Georges Buffet, ex-secrétaire du PCF, ministre et candidate à l’élection présidentielle de 2007.
Roland Leroy, ex-directeur de l’Humanité.
Patrice Cohen-Seat membre du Conseil national du PCF.
Roger Martelli, ex-membre de la direction du PCF, co-directeur du trimestriel communiste Regards.
Marie-Pierre Vieu, membre du comité exécutif national (CEN) du PCF, éditrice et ex-présidente du groupe Front de gauche de la région Midi-Pyrénées.
Gilles Saint-Gal, vice-président du conseil départemental (94) et conseiller municipal de Fontenay-sous-Bois.
Christian Favier, président du conseil départemental (94) et sénateur.
Marie-Hélène Amiable, maire de Bagneux.
Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers.
Patrick Jarry maire de Nanterre.
Stéphane Peu, maire-adjoint de Saint-Denis.
Sébastien Jume, maire de Dieppe.
Frank Demaumont, maire de Chalette-sur-Loing (45).
Azzedine Taibi, Maire de Stains// Conseiller Départemental de Seine Saint Denis.
(A suivre et à compléter).
3600 autres communistes encartés ont signé une pétition : « Nous soutenons Jean-Luc Mélenchon pour 2017 » .