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Publié par Pour une vraie gauche à Lannion

Jean Le Lagadec est décédé ce matin en région parisienne, un hommage lui sera rendu au centre culturel Jean Vilar de Champigny vendredi 25 et il sera enterré samedi à Plufur

Jean avait 90 ans.

Fils d'agriculteurs de Plufur le jeune garçon  fait de solides études primaires sup, aide la résistance puis part à Paris comme de nombreux jeunes bretons.

Il fait divers métiers, le militant communiste qu'il est devenu est finalement engagé à l'Huma où il débute comme chauffeur. A la même époque Marcel Hamon qui a perdu son siège de députén suite à la combine des apparentements entre les socialistes et la droite, relance l'Union de Sociétés Bretonnes d'Ile de France (USBIF) avec Tanguy Prigent. Cette organisation est issue des Bretons Emancipés fondée par Marcel Cachin avec des militants comme Charles Tillon, Eugène Hénaff, Jules Tremel...

Jean y participe très tôt comme de nombreux jeunes travailleurs d'origine bretonne, on y retrouve les joies classiques de la convivialité populaire bretonne et  de s'exprimer dans sa langue natale, les trégorois sont nombreux! Parmi ceux qui s'expriment dans l'idiome local il y a le patron de l'Huma, Marcel Cachin qui pousse le jeune homme à s'instruire. Le PC de cette époque est une formidable machine à instruire, écoles, rencontres, conseils...

Jean va devenir journaliste et responsable politique, dans le Tregor il prend la suite de Marcel Hamon comme candidat du PCF dans les années 70 et il marquera alors la section de Lannion et élevant le débat politique local mais l'Humanité l'accapare, ainsi que les bretons d'Ile de France dont il devient le Président et le principal animateur ainsi que rédacteur en chef du mensuel le Pays Breton. En même temps au tournant des années70/ 80 il devient chef du service  politique de l'Humanité (une sacré responsabilité à cette époque), journaliste parlementaire  et un des membres permanent du fameux Club de la Presse, beaucoup se souviennent de sa voix grave et de ses questions sans complaisances aux hommes politiques de l'époque.

Dans les années 80 il donnera une audience accrue  à l'Union des Société Bretonnes qui comptera des  dizaines d'associations locales ou d'entreprises, des cercles de danse, un journal...

Avec Anicet Le Pors, l'abbé Yves Buannic un fameux curé progressiste et de nombreuses militantes et militants il continuera après sa retraite à animer l'association, ses bals, ses fez noz, ses banquets, à défendre la mémoire de la résistance et à combattre le nationalisme breton et les révisionnistes qui auraient aimé dédouaner les supplétifs de la gestapo  au nom du mouvement breton. Il est au premier rang de ces citoyens communistes et républicains qui bloquèrent le développement du fascisme breton dans les année 70/80.

Profondément laïc et communiste Jean était un humaniste, ouvert, cultivé attaché à la Bretagne, à ses traditions mais résolument partisan du progrès dont il avait appris à mesurer les limites et les dangers. Enfant du peuple il fut un inlassable combattant pour son émancipation.

Salut Jean, salut camarade et maître au vieux sens du mot!

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