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Publié par Pour une vraie gauche à Lannion

Petite incursion chez nos amis du Comité Tregor Argoat des Ami(e) de la Commune de Paris.1871.

https://commune-1871-armor.pagesperso-orange.fr/

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https://www.facebook.com/Amies-et-amis-de-la-Commune-de-Paris-1871-Tr%C3%A9gor-Argoat-836017919766572

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https://dasklerijennarspered.overblog.com/2021/02/la-commune-de-1871-et-la-bretagne.html

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Sur le thème des prussiens et la Commune


https://www.commune1871.org/2-uncategorised/1195-commune-1871-ephemeride-8-avril-les-prussiens-et-la-commune-les-surnoms-de-thiers

Paris en 1871, à l'est et au nord les forts occupés par les allemands

« Les Prussiens et la Commune »

 

En fait la partie se joue à trois, la Commune, l’Allemagne et Versailles

 

Au cours des discussions à Ferrières, Bismarck avait dit à Favre qu'à son avis le nouveau gouvernement ne durerait pas longtemps, et n'offrirait donc pas une sécurité suffisante pour la conclusion des négociations, et a ajouté: "Vous êtes sortis d'une Révolution, une autre vous emportera ».

Le problème des allemands est simple : éviter une reprise de la guerre dans un sursaut national français et se faire payer. Le Traité préliminaire de paix détaille, dans son article 2, que la France doit payer la colossale somme de 5 milliards de francs-or à l’Allemagne dans un délai de trois ans.

Pour s’assurer de la bonne volonté de la France de s'acquitter de ce tribut, les troupes prussiennes restent stationnées dans les territoires allant du nord de la France à la Loire. La convention d'armistice n'autorise que 40 000 soldats français en région parisienne et l’armée de Versailles fin mars moins de 20 000 hommes.

Les allemands sont en position de force, ils observent. Leurs dirigeants loin d’être incultes connaissent l’histoire française et sa société, ils agissent donc en finesse et au mieux de leurs intérêts.

La France occupée en 1871

Dans un premier temps l’état major allemand renforce ses troupes et donne l’ordre de s’en tenir à une attitude d’observation et d’attention à toutes les prises de contact par le gouvernement de Thiers. Il avertit même le Comité Central que le 22 mars des salves à blanc seraient tirées en l’honneur de l’anniversaire de l’empereur Guillaume.

Le 21 Mars le chef d’état major s’adresse « Aux commandants respectifs » de Paris pour indiquer qu’il donne l’ordre à ses troupes de se comporter de manière passive dans la mesure où les engagements de paix et la sécurité des troupes allemandes ne sont pas mis en cause. La ligne est donnée.

De son côté la Commune répond :

 

La bonne volonté du comité central va même jusqu’à veiller à la réparation, exigée par les allemands d’un poste de télégraphe détruit à Pantin.

Jules Favre de son côté s’efforce de rassurer le général von Fabrice gouverneur des troupes allemandes occupant le bassin parisien. Le 24 mars Bismark laissait entendre à von Fabrice qu’il pourrait autoriser 80 000 hommes à Versailles, devant les hésitations de Versailles, ce dernier menace et le 27 les représentants de Versailles sont à Rouen pour négocier avec lui.

Ce traité dit de Rouen permettait de rassembler 80000 hommes et 20000 gardes nationaux. Des prisonniers de troupes sures étaient libéré et l’organisation du transport ferroviaire était organisée dans les zones occupées.

Le 2 avril ces troupes ne sont pas encore bien organisées et l’attaque de la Commune le 3 avril n’est pas prise à la légère par l’état-major allemand. Les allemands jugent le gouvernement de Versailles assez incompétent et assez menacé entre les tentatives monarchiques et les aspirations populaires. Ils suivent de près les événements :

« Les rapports du poste d'observation de Sannois sur le Moulin d'Orgemont ont été d'une grande valeur pour apprécier la situation; Il est rarement arrivé qu'un message provenant de là ne reflète pas fidèlement les intentions des Versailles et des Parisiens. Ces rapports allaient toujours au haut commandement de la troisième armée à Compiègne et étaient communiqués à Berlin par ce dernier, souvent avec l'ajout de messages provenant d'autres sources. » v. Holleben, La Commune de Paris 1871 sous le regard des troupes allemandes.

 

Les dispositions de Versailles n’ont pas convaincu les allemands de la fiabilité de Versailles, surtout que la province gronde. (cf. le site).

La Commune opportunément s’adresse aux allemands :

Rossel prend même contact avec les troupes allemandes à propos de la reddition des forts...sans succès.

 

Mais du côté de Berlin on est inquiet, dans un memorandum du 3 avril Moltke expose avec lucidité la situation :  « Le gouvernement de Versailles devait être soutenu, il fallait une armée pour réprimer la rébellion, mais il fallait agir rapidement, ce serait dans notre intérêt. Un délai plus long ne peut qu'aggraver la situation, le prestige de l'Assemblée nationale se détériore et l'insurrection se propage davantage. Nous serions contraints de rester en France avec des troupes dont l'effectif excéderait le nombre pour lequel nous serions indemnisés, même en partie, et la charge serait donc lourde pour les deux parties. Le retour des prisonniers français pourrait être à l'avantage mais aussi au détriment du gouvernement de Versailles, et nous ne serions favorables à un nouveau gouvernement que si le gouvernement actuel faisait preuve de mauvaise volonté ou de faiblesse totale. Par notre seule présence, le blocage des communications de notre côté, nous avons soutenu l'attentat de Versailles sur Paris. Si le gouvernement français nous réclamait une intervention active, nous pourrions la renforcer par notre effet d'artillerie. Nous avions le droit d'exiger le déblaiement de la rive droite de la Loire, mais il faut être prêt à voir l'armée de l'Assemblée nationale faire cause commune avec Paris. La situation serait alors à peu près la même qu'après la chute de Metz; les principales forces de l'ennemi à Paris, les autres forces armées, en particulier les prisonniers libérés, sont en formation dans la province; une action rapide de notre part serait alors indiquée: ce serait pourtant la continuation de la guerre… »

 

Concluons avec Thiers :

 

Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars, tome II, Déposition des témoins, Versailles, 1872

 

Extraits du témoignage d’Adolphe Thiers

 

« La Commune qui joignait à la prétention d'un patriotisme implacable, celle d'être en faveur auprès de la Prusse, avait répandu le bruit de ses relations amicales avec les généraux prussiens. Des écrivains imprudents en avaient tiré des suppositions offensantes pour le cabinet de Berlin, et tout à fait calomnieuses. M. de Bismarck avec beaucoup de raison, démentait ces bruits, se plaignait de ce que nous ne le démentions pas nous- mêmes, en quoi il avait tort, et offrait publiquement ses secours contre la Commune, secours qu'évidemment nous ne pouvions point accepter. Il nous pressait lui-même d'en finir, et à cet égard joignait ses impatiences à celles d'un certain nombre de députés qui auraient voulu substituer leurs idées aux nôtres, sans connaître la situation et ses difficultés.

Cependant, malgré ces démêlés, malgré le traité qui limitait à 40 000 hommes l'armée de Paris, M. de Bismarck consentit à une augmentation qui fut d'abord de 100 000 hommes, puis de 130 000. Il nous en fournit lui-même les moyens, en nous renvoyant un nombre assez considérable de nos prisonniers, dont il avait suspendu le retour par suite des contestations survenues.

Les troupes que nous avions étaient très-jeunes, elles n'avaient pas beaucoup vu le feu. Il y avait près de la frontière beaucoup de nos soldats faits prisonniers à Metz ; ceux-là avaient pu voir 47 000 hommes abattus en un seul jour à Gravelotte. Je demandai qu'on me les rendît le plus tôt possible. M. de Bismarck y consentit. Le général Ducrot à Cherbourg, le général Clinchant à Douai, reçurent les prisonniers, et s'occupèrent de les réorganiser. Je ne saurais dire exactement le nombre des soldats qui nous furent ainsi rendus ; les papiers de l'administration de la Guerre étaient les uns à Paris, les autres à Bordeaux, quelques- uns avaient été perdus. Les prisonniers arrivèrent au nombre de 50 à 60 000 hommes, mais la moitié était libérable ; il fallait leur donner leur congé, car ils eussent été des mécontents et non des combattants dévoués comme il nous en fallait. Beaucoup étaient fatigués. Tous les soins furent donnés à leur rétablissement. Nous avons pu avoir ainsi la moitié de ces prisonniers à verser dans l'armée. Les dépôts s'étaient aussi remplis de recrues que la loi nous autorisait à y appeler. C'est ainsi que nous parvînmes à créer une armée de 130 000 hommes bien organisés, et pouvant être mis en ligne. Nous avons eu jusqu'à 170 000 rationnaires. Mais dans une armée, tout ce qui mange ne combat pas. Il y avait le train, les malades, les blessés. Ces derniers étaient peu nombreux. »

 

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