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Publié par Pour une vraie gauche à Lannion

Jacques Chirac le premier thatchérien de France

vendredi 27 septembre 2019 par Robert Malclès (ANC)

Depuis hier les émissions spéciales succèdent aux émissions spéciales, les numéros spéciaux (manifestement prêts depuis longtemps) de la presse écrite abondent. Je n’ai écouté aucune de ces émissions spéciales, mais il m’a bien fallu en entendre des passages.
Toutes, les interventions, ou presque, traitent des deux mandats de Jacques Chirac à la présidence de la République.
Mais est-ce bien au cours de ces deux mandats que son action politique fut la plus significative ?

Certes, il a reconnu le rôle de la France dans la déportation des juifs pendant la seconde guerre mondiale, certes, il refusé d’engager la France dans la deuxième guerre du Golfe, mais pour le reste ces mandats n’ont en rien marqué une rupture avec les politiques menées antérieurement depuis une dizaine d’année.

La vraie rupture, J. Chirac premier ministre, la réalisa de 1986 à 1988. Et cette politique a été conduite avec l’acceptation, si ce n’est l’onction, du président Mitterrand quels que soient leurs conflits de personnes et d’égo.

A la libération une grande politique de nationalisation, de mise en place d’un grand service public, est conduite. Jusqu’en 1986 il n’y a pas de changement véritable. Aucune privatisation n’est réalisée, il est même procédé à des nationalisations supplémentaires dès avant 1981.

1981 marque une étape avec la nationalisation-étatisation de l’ensemble des banques et de nombreuse entreprises. Certes, on peut mettre en cause la façon dont ces entreprises nationales ou publiques sont gérées mais l’idée que le marché ne doit pas dominer, que l’État doit jouer un rôle significatif dans l’économie reste très prégnante. Le mot planification n’est pas une insulte.

De Gaulle qualifie le plan d’ « ardente obligation ». La France pouvait s’honorer de disposer d’un corps de hauts fonctionnaires qui avaient le sens de l’État, et de l’intérêt public. Qu’en est-il aujourd’hui ? La grande majorité des hauts fonctionnaires pensent surtout à se constituer des carnets d’adresses et à organiser leur futur pantouflage, bien juteux, dans le privé.

Le gouvernement Jacques Chirac de 1986 à 1988, marque bien un changement radical dans l’histoire de France avec les privatisations massives y compris celle de la Banque de France qui annonce l’abandon d’une monnaie nationale, le ralliement à l’Euro et la soumission à la BCE.

La mise en place du chiraco-thatcherisme, du reaganisme marque de façon éclatante, l’abandon des espérances (peut-être naïves) de 1981. Cet abandon avait déjà été préparé par la pause de 1983, initiée par Jacques Delors, et le gouvernement de Laurent Fabius de 1984.

La politique tchatcherienne de Chirac n’a jamais été remise en cause. En 1988, F. Mitterrand fait campagne sur le mot d’ordre du « NI, NI ». Il s’agissait bien de continuer l’œuvre de destruction des acquis de la Libération commencée en 1986 et continuée depuis par tous les gouvernements.

C’est bien L. Jospin et le gouvernement de la « gauche plurielle » qui ont continué à privatiser et supprimé ce qu’il restait du commissariat au plan.

La « grande œuvre » Chirac ne fut pas construite de 1995 à 2007, mais bien de 1986 à 1988.

   

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