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Publié par Pour une vraie gauche à Lannion

la FCPE 22 est contre un retour à l’école le 11 mai

Alain Prigent, président des parents d’élèves FCPE des Côtes d’Armor, est totalement opposé à la réouverture des classes, le 11 mai.

Le Telégramme 20/04/2020

https://www.letelegramme.fr/cotesarmor/president-de-la-fcpe-22-alain-prigent-detaille-pourquoi-il-est-contre-un-retour-a-l-ecole-le-11-mai-20-04-2020-12541686.php

Pourquoi vous opposez-vous à la réouverture des classes, le 11 mai ?

Parce que cette réouverture est essentiellement motivée par des raisons économiques et non pas par l’intérêt des élèves. Si le gouvernement veut remettre l’économie en marche, qu’il le dise franchement plutôt que de se replier sur le prétexte de récupérer les 5 % des élèves qui ont décroché. Par ailleurs, la cacophonie qui règne entre les déclarations respectives du président de la République, du Premier ministre et du ministre de l’Éducation Nationale relève de l’amateurisme et nous inquiète au plus haut point. Dans ces conditions, une réouverture après le 11 mai est totalement à exclure. En effet, aujourd’hui, il s’agit, avant tout, d’une question d’intégrité physique plus que de résultats scolaires. Et, sur ce point, les prérequis ne sont pas respectés.

 

Selon vous, les conditions de sécurité ne seraient pas remplies ?

On nous parle de gestes barrières, de masques, de gel hydroalcoolique dans les écoles, mais ce n’est pas réaliste. D’ordinaire, il n’y a déjà pas de savon dans les toilettes des établissements et il n’y en aura pas plus, ni, a fortiori, de gel, le 11 mai. Il y a un gouffre entre les discours et la réalité du terrain. Quant au port de masques, oui mais où en trouver, en pratique ? L’incertitude, le manque de précisions, sont également de règle en ce qui concerne les tests. Or, sur ce point, soit tout le monde est testé avant la réouverture de l’école, soit personne ne rentre… En fait, vu le contexte, ce sera impossible de faire cohabiter 35 élèves (la moyenne en lycée) dans une classe ; il est hors de question que les élèves et enseignants prennent des risques sanitaires.

Êtes-vous pour une réouverture différenciée selon les régions ?

Résolument contre ! On dit avoir un système unique en France ; hormis, éventuellement pour les Dom-Tom. Si les dates et conditions de réouverture relèvent du recteur ou, pire, du chef d’établissement, tout cela devient dangereux et inquiétant et témoigne d’une impréparation. Les parents d’élèves veulent avoir des garanties et savoir qui sera responsable en cas de contamination.

Faut-il absolument maintenir les épreuves anticipées de français ?

Là encore, une stupidité ! Pourquoi maintenir ces épreuves alors que tous les autres examens sont reportés en septembre ? Il n’y aura pas de boycott des parents mais il faudra, là encore, qu’on nous explique qui sera juridiquement responsable en cas de problème. C’est absurde de créer du stress pour ces élèves.

L’enseignement numérique est-il une bonne solution en attendant la réouverture des classes ?

Oui mais le confinement ne fait que mettre en évidence le fait qu’on ne se préoccupe pas vraiment, en temps normal, des familles qui n’ont pas les moyens de s’équiper en numérique. Il n’y a plus d’ordinateurs ni de tablettes à mettre à leur disposition. Par ailleurs, il ne faut pas jeter la pierre aux enseignants car ils font le maximum, avec conviction. Mais ils ont des consignes du ministère pour montrer qu’ils travaillent. Chaque professeur y va donc de ses devoirs ce qui sature les élèves, avec des risques de décrochage. Ce que le ministre appelle « les vacances apprenantes ».

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