La fausse bonne idée de l'autonomisme breton
Soutenus par la droite dure bretonne, chouchoutés par le MEDEF local de l'Institut
de Locarn (pour lequel les lois sociales françaises subsistantes, même affaiblies par
40 ans d'Europe néolibérale, sont un "boulet"), portés par un secteur
ultraréactionnaire du grand capital et de sa Françafrique en déclin (le sieur Bolloré,
et derrière lui, le monarchiste Zemmour, nostalgique de l'Ancien Régime!), applaudis par la fausse gauche des Le Drian et Cie (inféodés à l'OTAN et aux grandes puissances du surarmement depuis l'époque de Mitterrand), adoubés par tout ce que la Grande Europe
s u p r a n a t i o n a l e , a t l a n t i q u e e t néolibérale compte d'ennemis de la République française une, laïque, indivisible et souveraine, stimulés par le "pacte girondin" macroniste, alliés aux francs réactionnaires corses, alsaciens, flamands et aux autres
destructeurs de la patrie républicaine e t d u m o u v e m e n t o u v r i e r internationaliste, les séparatistes bretons, qu'ils se disent indépendantistes ou, provisoirement (un pas après l'autre...) « autonomistes », sont de faux rebelles …
En réalité, leur rôle est d'aider le grand patronat hexagonal, européen et atlantique à dépecer les Etats-nations européens issus de la Révolution française. Le but des séparatistes n'est pas de dépasser les étroitesses nationales par une coopération amicale entre peuples libres, égaux et fraternels, mais de REGRESSER au-dessous desdits Etats-nations pour mettre en place un grand Empire euro-atlantiste régnant sur des féodalités locales, divisant et segmentant à plaisir le mouvement ouvrier pour mieux l'écraser, et multipliant les guerres impérialistes contre les peuples récalcitrants de l'Est et du Sud de la planète. Ce n'est pas pour rien que le plus grand Prix européen (dont Macron est titulaire) ne s'appelle certainement pas le prix Victor Hugo ou Garibaldi, mais le prix Charlemagne !
Numéro 1 - Novembre 2023
Contact : bretagne-commune@riseup.net 2
Pas étonnant dès lors que les séparatistes bretons n'aient jamais un mot pour
condamner franchement, sans leur trouver mille charmes et dix mille excuses, ni les
chouanneries diverses et variées qui, pour combattre la République, puis les lois
laïques séparant l'Eglise de l'Etat, sont hélas parties des sols vendéen ou breton,
et le plus souvent avec l'argent anglais pour les financer, ni les francs collabos du
nazisme qui se réclamaient d'une "Bretagne indépendante" à l'époque des détestables Yann Goulet et Cie... Laquelle "Bretagne indépendante" n'eût été qu'un protectorat à jamais sous-développé du Troisième Reich si ce dernier n'avait fini par être terrassé par l'URSS (bien avant le Débarquement de 1944, la Wehrmacht a été pulvérisée à Stalingrad), par les puissances alliées et par les Résistants, notamment communistes, parmi lesquels les patriotes français et républicains de Bretagne étaient nombreux et pionniers.
Pas étonnant alors que le séparatisme réactionnaire continue de développer toute une
mythologie selon laquelle la Bretagne aurait été constamment écrasée par la France en
général et par la République en particulier. Certes, la France étant hélas restée un pays
capitaliste, l'inégal développement de ses territoires y a longtemps régné (non pas à cause
de, mais EN DEPIT du principe jacobin SALUTAIRE de la République une et indivisible, c'est-à-dire de l'égalité entre les citoyens de tout le pays) et le grand patronat s'est servi de
l'arriération des campagnes - pas seulement bretonnes ! - pour maximiser ses profits.
Mais qui peut ignorer que dans les années 60/70/80, notre région a connu un grand
développement économique, qu'elle dispose depuis longtemps d'autoroutes encore
gratuites, d'un réseau ferré enviable, de services publics d'Etat subsistants (mis à mal, non pas par la France, mais par la DESTRUCTION de la France qui s'opère sous l'égide de la "monnaie unique européenne", de la "construction" européenne frappée au coin de l'austérité exigée par Berlin), d'une électricité qui provient des centrales nucléaires toutes extérieures à notre région.
C'est grâce à la langue française, devenue la langue maternelle de 95% des Bretons depuis
des décennies, que les Bretons ont pu travailler, voyager, s'installer dans tout l'Hexagone et
bien au-delà comme l'ont fait aussi des millions d'Auvergnats, de Lorrains, de Corses, de
Basques et de Picards qui parlaient initialement, non pas des "langues régionales", nullement unifiées, ni même parfois écrites, mais des dialectes purement locaux et incompréhensibles 50 km plus loin! https://atlas.limsi.fr/
Aujourd'hui du reste, ce ne sont pas les régions les plus pauvres du pays qui réclament
l'indépendance à "Paris" (on pense à nos compatriotes du Nord-Pas-de-Calais, de l'ex-
Lorraine industrielle, de la Picardie, de l'ex-bassin minier d'Alès, etc. qui sont les terres les plus frappées par la désindustrialisation et la paupérisation), mais, comme dans toute l'Europe, ce sont les classes dominantes des régions plus riches qui veulent « partir » pour ne plus partager avec les régions pauvres et ouvrières (Sécu, retraites, services publics, Education nationale sont encore l'objet d'une répartition NATIONALE). Ce sont les bourgeois flamands (province riche) et non les travailleurs wallons (province ouvrière déshéritée) qui démolissent méthodiquement la Belgique ; c'est la bourgeoisie écossaise qui veut garder pour elle la manne pétrolière sans partager avec l'Angleterre ouvrière ruinée par le thatchéro-blairisme ; c'est la "Padanie" (Italie du Nord riche) qui veut se séparer des "pouilleux" du Mezzogiorno italien, et tout à l'avenant..
Et pour quelle "autonomie"? Pour quelle "indépendance" si ce n'est pour se soumettre encore plus étroitement à l'Europe de Maastricht pilotée depuis Berlin et supervisée par Washington? Il suffit de réfléchir deux minutes pour comprendre qu'une Bretagne détachée
de la France et dépendant directement de Bruxelles ne pèserait rien dans une Europe continentale composée de centaines de régions concurrentes, chacune s'ingéniant à abaisser le SMIC et les protections sociales pour attirer les capitaux, les capitalistes n'ayant qu'à faire s a n s c e s s e l e t o u r d ' E u ro p e d e s délocalisations pour réaliser de super- profits, pour bétonner à leur convenance le littoral corse ou les côtes bretonnes en
se débarrassant des « contraintes administratives de Paris », par ex. de la "loi littorale" qui pèse tant aux plastiqueurs des services publics de Corse. Et qui y perdrait si ce n'est les classes populaires qui ont au contraire tout avantage à lutter TOUS ENSEMBLE EN MÊME TEMPS à l'échelle de la nation si possible, et du monde quand l'occasion se présentera. Car toujours l'impérialisme a su « diviser pour mieux régner » alors que la maxime des Sans Culotte était « République INDIVISIBLE ou mourir » et que celle des marxistes a toujours été « prolétaires de tous pays UNISSEZ VOUS ! ».
Faut-il pour autant regarder de haut l'identité culturelle bretonne, les langues bretonnes -
breton(s) celtique et gallo - et les opposer au français? Nullement et le PCF, quand il était
encore un parti profondément ancré dans le peuple et non pas un appendice du Parti
"socialiste" pro-Maastricht, fut le premier à exiger de l'Etat qu'il donnât aux langues régionales les moyens d'être enseignées dans l'Education nationale. Mais sans rompre l'unité de la nation, sans oublier les grandes traditions REPUBLICAINES de notre petite patrie bretonne (par ex. le Club des Jacobins s'appelait initialement le "Club des Bretons", eh oui !) et COMMUNISTES de la Bretagne (le fondateur du PCF, Marcel Cachin était breton et bretonnant ; la grande grève des Pen Sardinières de Douarnenez dirigée par Joséphine
Pencalet fut largement portée par Charles Tillon, lui-même l'un des Bretons mutinés de la Mer Noire contre la tentative d'étrangler les soviets ouvriers d’Odessa ; la Bretagne eut longtemps un réseau de mairies communistes, de Concarneau à St-Brieuc en passant par Huelgoat), bref sans oublier l'histoire, aujourd'hui honteusement NIEE par les bien-pensants, celle des "Bleus de Bretagne" puis des "Rouges bretons"...