DE L’INDISCIPLINE DES INDIVIDUS ET DU MANQUE DE RESPONSABILITE DU GOUVERNEMENT
DE L’INDISCIPLINE ET DU MANQUE DE RESPONSABILITE DU GOUVERNEMENT
Nous nous orientons, vraisemblablement, vers des mesures de confinement autoritaires, qu’elles soient régionales ou globales. Ces mesures ne sont pas discutables ; elles auraient déjà dû être prises dès le milieu de la semaine dernière (du 9 au 14 mars). Ce qui, par contre, est non seulement contestable mais plus encore détestable est la volonté du gouvernement de faire passer ces mesures comme une réponse à une prétendue « indiscipline » des français.
Rappelons ici que le gouvernement et ses soutiens médiatiques (les Cymes et autres Goupil en particulier) n’ont eu de cesse de tenir des propos lénifiants jusqu’au début du mois de mars. Pourtant, l’évolution de la situation en Italie était alors connue et sa gravité reconnue. Rappelons que le gouvernement s’est ainsi refusé à organiser un dépistage systématique du virus, une stratégie qui a permis à la Corée du Sud, pays pourtant très exposé du fait de sa proximité avec la Chine, de contrôler efficacement l’épidémie. Il s’est aussi refusé, pour des raisons strictement idéologiques, à des contrôles des personnes aux frontières, alors que cette stratégie eut pu permettre de gagner du temps, comme on l’a vu dans plusieurs autres pays. Il a minimisé, par la voix de Mme Buzyn, alors Ministre de la Santé, la simple possibilité d’une épidémie. Rappelons que ce même gouvernement ne s’est pas préoccupé de fournir en temps utile des masques et du matériel de protection aux personnels soignants, et en particulier aux médecins « libéraux » alors qu’il savait pertinemment que ces derniers constituaient une ligne de défense essentielle. Rappelons enfin que, quand ce gouvernement a semblé prendre la mesure du danger, ce que l’on a vu lors de l’allocution du Président de la République de jeudi 6 au soir et plus encore lors de celle du Premier-ministre de samedi 9 au soir, il a brouillé son message avec le maintien du Premier tour des élections municipales, entraînant une confusion qui n’a pu que favoriser le sentiment, dans la population, que le danger n’était pas imminent.
Si « indiscipline » il y eut, elle fut le fruit d’une attitude gouvernementale faite de négligence et d’amateurisme en la matière. Un discours complaisant, mélange d’idéologie et de déni de la réalité, relayé par de nombreux médias, a incité les français à croire que la situation n’était pas grave. Le gouvernement, s’il ne procède pas immédiatement à une autocritique sur son comportement dans ces dernières semaines, n’aura AUCUNE légitimité à tancer les français. Il portera seul la totalité de la responsabilité de ce qui pourrait survenir dans les jours et les semaines à venir.