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Publié par Pour une vraie gauche à Lannion

 

A Lannion  la CGT n'a pas clarifié ses positions. Les responsables locaux font comme si il n'y avait aucun problème dans la CGT. On ne peut penser la CGT comme une entreprise privée où la mise en minorité du PDG par les actionnaires relève du quotidien.

C'est un fait majeur qui dépasse les adhérents de la CGT, elle concerne les adhérents des syndicats qui coopèrent avec la CGT, tous les électeurs de la CGT dans les élections professionnelles mais aussi les citoyens et les salariés.

La situation des entreprises et des services publics, l'hôpital en particulier,  à Lannion est suffisamment préoccupante pour que la CGT qui reste une composante importante du monde syndical local hisse son niveau de réflexion et de prise de responsabilité à celui qui correspond aux  enjeux pour notre région.

On ne peut laisser les adorateurs du Veau d'Or et les serviteurs du MEDEF et de la finance UMP, PS (+ supplétifs du PCF local) et CFDT continuer à répendre leur message de soumission et de résignation chez les salariés sans opposition.

 

 

Après le dernier CCN les questions essentielles demeurent

 

Sortir de la crise présente et remettre la CGT en état de marche, c'est-à-dire en état de combattre toutes les sales réformes en cours, nous partageons cela.      

D'autant qu'à la faveur des événements actuels, l'entreprise d'union sacrée vise aussi à désarmer le monde du travail et à neutraliser les luttes au nom de l'entente nécessaire de tous contre le péril terroriste.       

Et donc à faire passer sans casse dès la fin janvier, entre autre la loi Macron : dérégulations tous azimuts, précarisation généralisée, tuer les prud'hommes, l'inspection du travail, la médecine du travail, faire miroiter à la jeunesse un avenir totalement illusoire,      

Sans oublier la réforme territoriale, le pacte de responsabilité, la réforme santé …      

Le CCN du 13 janvier    

L'opération Lepaon chargeant Philippe Martinez de faire avaliser un nouveau Bureau confédéral à sa main, y compris en envisageant de contourner les statuts de la CGT, a échoué   

La proposition de P. Martinez et de l’équipe de neuf autres membres qu’il présentait n’ont pas obtenu les deux tiers de mandats nécessaires (57 % de votes pour, 41 % contre 1,5 % d’abstention) pour être adoptée.  

C'est incontestablement positif!

Le communiqué confédéral indique par ailleurs :    

"Suite à ce vote, les membres du comité confédéral national de la CGT ont décidé de confier à Philippe Martinez, pressenti pour être le futur secrétaire général de la CGT, le pilotage d’un collectif chargé de leur présenter une nouvelle proposition de bureau confédéral lors de leur prochaine réunion les 3 et 4 février prochains. Ils ont décidé de tenir le prochain congrès de la CGT à la date prévue, au printemps 2016"    

Demeurent des interrogations sérieuses.    

Par exemple, comment se peut-il dans la CGT qu'une secrétaire fédérale (la santé) mandatée à 75% par sa commission exécutive pour voter NON aux propositions Lepaon/Martinez vote POUR au CCN?

Ce qui dans ce cas aurait ramené l'approbation à moins de 50% des suffrages.  

Pourquoi P. Martinez s'est-il opposé à la proposition de plusieurs structures de la CGT de mettre en place une commission de délégués du CCN et de la CE pour la mise en place du nouveau Bureau confédéral et donc de se réserver de manière présidentielle l'exclusive des propositions au dit bureau?  

Pourquoi au-delà des questions de personne les questions essentielles ayant trait aux orientations de la CGT sont-elles renvoyées à un congrès en 2016 sans tenir compte du caractère exceptionnel de la crise qui affecte la CGT et de l'ampleur des demandes de la tenue d'un congrès extraordinaire avant la date initialement prévue?

 

Quelle CGT pour aujourd'hui et pour demain?    

De très nombreuses interventions publiques comme internes des structures de la CGT comme de militants ont émis la forte volonté d'avoir un débat d'orientation qui porte en particulier sur les choix effectués il y a une vingtaine d'années avec l'adhésion à la CES et engageant la CGT dans le "dialogue social," "le syndicalisme rassemblé," l'alliance privilégiée avec la CFDT, l'abandon de la perspective de lutte pour la transformation de la société incluant la propriété collective des grands moyens de production et d'échange.    

De ce point de vue l'éclairage exclusif porté sur la constitution d'une liste des prochains membres du Bureau confédéral indépendamment de leur orientation, de leurs choix et des choix de Philippe Martinez lui-même est préoccupant.

D'autant que les informations recueillies sur ce dernier sont elles aussi préoccupantes.  

 Par exemple le type de réunion organisé pas plus tard qu'en octobre dernier, la CGT invitant le patronat à sa conférence sociale en Aveyron et laissant dire à la presse locale :    

« Du jamais vu ! Pour la première fois depuis 2009, date du premier sommet social de la CGT Mécanic Vallée (MV), des chefs d'entreprises ont accepté hier de participer à une table ronde, à la Strada de Decazeville : Bernard Dalmon (président de la MV, président du Medef12) et Robert Vitrat (fondateur, président du conseil de surveillance de Ratier, vice-président de l'UIMM). 

Face à eux, Philippe Martinez (Secrétaire Général Fédération CGT Métallurgie), David Gistau (UD CGT12), Alain Hebert (animateur CGT MV).

«Nous poursuivons à 80% les mêmes objectifs : créer de l'emploi, développer la formation. C'est le chemin pour y arriver pour lequel nous ne sommes pas d'accord», avançait Robert Vitrat. «C'est l'inverse : 20% de points d'accords et 80% de désaccords» rétorquait Philippe Martinez.    

Au-delà de la force symbolique de cette venue,il s'agissait de sortir des clichés et débattre autour du thème «La CGT force de proposition» résumé dans un petit film axé autour de la «reconquête de l'emploi industriel».

 Au-delà de la querelle dérisoire sur les pourcentages, l'initiative signifiant quant au fond qu'il y a davantage à attendre de la concertation avec les patrons que de l'organisation de la lutte et rejoignant aussi les propos de T. Lepaon au "Nouvel economiste " affirmant : "Il n’existe à la CGT aucune opposition de principe face au patronat. L’entreprise est une communauté composée de dirigeants et de salariés".  

     Là est et demeure la question!    

Les progrès, l'arrêt des contre-réformes, de nouvelles conquêtes résulteront-ils d'une participation au "dialogue social" ou de l'organisation prioritaire, systématique de la lutte sur des bases de classe?   

Pour la CGT, ses militants, ses dirigeants la question reste à clarifier et il importe donc que continue à s'exprimer et à s'organiser la volonté de clarification et de renouveau qui s'est si fortement exprimée durant ces dernières semaines.   

Organiser tout de suite les luttes dès cette fin janvier et parallèlement poursuivre le débat de fond telles nous paraissent les exigences de l'heure!    

Les travailleurs ont besoin d'une CGT qui renoue avec ses principes gagnants, dont l'orientation et les dirigeants rappellent que non, les intérêts des travailleurs et ceux des patrons ne sont pas compatibles, que non, l’Europe n'est pas sociale et est même anti-sociale par nature, que oui les travailleurs gagneront s'ils se battent tous ensemble en même temps...

 

Le Front Syndical de Classe

 

 

 

14 janvier 2015

 

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