Retour sur l'agression de la CGT le 1° Mai
Ce 1er mai un pas a été franchi dans les manoeuvres contre le mouvement syndical et contre la CGT en particulier.
Il s'inscrit bien sûr dans l'entreprise de l'oligarchie et du pouvoir macronien pour poursuivre et aggraver sa politique réactionnaire en tentant de corseter et neutraliser le mouvement social et la résistance populaire.
Et ce n'est pas un hasard que le 1er MAI et la manifestation qui l'accompagne soit dans le collimateur.
Et pour les ignares qui contestent la manifestation train-train du 1er mai rappelons qu'elle était interdite depuis 1954 et qu'il a fallu attendre la montée des luttes de 1968 pour contraindre le pouvoir à l'autoriser.
Et tout cela n'est pas nouveau!
La manif de tête
Ces dernières années en effet, au cours de toutes les manifs syndicales y compris celle des cheminots, celles des retraites, les 1er mai on a vu de petits hommes en noir notamment s'infiltrer dès le départ dans les cortèges, en prendre la tête, bloquer souvent durant des heures la manif et se livrer à la casse de magasins, de mobilier urbain tandis que la police loin de viser à les arrêter s'en est pris à plusieurs reprises au cortège lui-même ... pourtant totalement pacifique.
Avec pour conséquence :
- de priver les organisateurs de manifestation sociale (la CGT étant visée de manière particulière) de la maîtrise de leur propre initiative
- de permettre une véritable OPA sur ces manifestations
- de permettre en rapport avec les dispositifs policiers mis en place, notamment dans la capitale de se déployer la casse urbaine et aux chaînes en continu contrôlé par les milliardaires (BFM et LCI notamment) de tourner en boucle sur cette casse.
- de présenter au public un mouvement syndical et une CGT si affaiblis qu'incapables de maîtriser leurs propres manifestations comme sur la 2 s'en est fait l'écho un Bernard Vivier, "expert syndical" ex candidat suppléant du FN.
- afin également d'associer la contestation sociale aux désordres et de nourrir le sentiment d'un chaos de société ... nécessitant bien sûr le rétablissement de " l'ordre républicain" ... ou de celui des généraux fussent-ils à la retraite
L'entreprise opérationnelle étant étroitement articulée et relayée dans certains milieux intellectuels à une campagne de discrédit de la manifestation en tant que telle en valorisant l'action des blacks-blocs, des non-organisés contre le mouvement syndical organisé.
Sans jamais voir que ce type de pratique couverte par l'anonymat ouvre la porte à toutes les manipulations et provocations des forces anti-ouvrières, anti-syndicales et à l'intervention masquée y compris de l'extrême droite en embuscade.
Les coups tordus de la préfecture de police de Paris
Ces manoeuvres s'effectuant en parallèle de celles du ministère de l'intérieur et de la préfecture de police de Paris.
Comme le prouve ce qui s'est passé en 2016 avec le préfet de police Michel CADOT avant même donc les foucades du préfet Didier Lallement :
14 mai 2016 par AL Montreuil
En publiant un communiqué suggérant que les syndicats collaboraient avec la police, la préfecture de police de Paris a contribué à provoquer les affrontements qui ont entaché la manif du 12 mai. Une manipulation qui a exaspéré au sein de Solidaires. Un camarade témoigne.
Dès le 11 mai au soir, les réseaux sociaux frémissaient d’une nouvelle sensationnelle : les syndicats allaient collaborer, main dans la main, avec la flicaille, durant la manif du lendemain. D’où venait l’info ? De la police elle-même bien sûr.
Le préfet Michel Cadot est pourtant connu pour sa façon sciemment approximative de diffuser des informations.
Malheureusement la manipulation a fonctionné puisque, le lendemain, les cortèges syndicaux ont dû subir pendant quelques temps les insultes et les provocations (« flics », « collabos »…) d’un groupe de manifestant.e.s qui avaient visiblement gobé la communication policière. A hauteur des Invalides, les manifestants qui ont affronté le SO de la CGT avaient les mêmes invectives à la bouche.
La boucle est donc bouclée.
Complicités objectives, desseins anti-sociaux et anti-syndicaux des forces obscures ( fussent sous un jargon révolutionnaire de façade) et des institutions officielles joignent leurs efforts pour s'opposer à la montée des luttes, distiller le chaos et les divisions, discréditer le syndicalisme.
Que la CGT soit particulièrement visée constitue d'une certaine manière un hommage.
Et le signe qu'en dépit des critiques qui légitimement peuvent être adressée à ses orientations, elle constitue avec ses bases militantes combatives le socle de la résistance du monde du travail.
En renouant avec ses fondamentaux historiques de classe, en se montrant à la hauteur des enjeux de l'heure nul doute que le mouvement syndical et la CGT vont déjouer les manoeuvres en cours et retrouver dans la rue la maîtrise de leurs propres initiatives.
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