Une vraie analyse communiste sur la situation de la France par le PRCF
29 juin 2021 : La déclaration de Fadi Kassem
Ce 29 juin 2021 à l’Ageca, Fadi Kassem, porte-parole de l’Alternative Rouge et Tricolore au sein de la campagne pour les élections présidentielles 2022, a donné une première conférence de presse à Paris autour du thème “Pour la République une, indivisible, laïque et sociale, la rupture avec l’UE et les instruments d’un capitalisme qui tue“
Citoyennes et citoyens, chers amis et camarades,
Les résultats des élections départementales et régionales des 20 et 27 juin 2021 ont confirmé une tendance structurelle frappant la vie politique française depuis de nombreuses années : celle d’un divorce absolu entre les travailleurs et les citoyens de France et les partis institutionnalisés de droite et de « gauche », du mensonger « Rassemblement national » au Parti « communiste » français et à une fraction croissante de la France insoumise. Cette tendance s’est accentuée de manière spectaculaire depuis l’arrivée au pouvoir de l’illégitime Emmanuel Macron : l’abstention a ainsi culminé à 57% au second tour des législatives en juin 2017, à près de 50% aux européennes de mai 2019, à 60% aux municipales de 2020 avant de concerner désormais 2/3 des Français.
Loin d’être étonnante, cette fracture de plus en plus irréversible vient de décennies de politiques menées par les tenants de l’ordre capitaliste, européiste et atlantiste, dont la mission est de satisfaire les desiderata du MEDEF et du CAC 40, mais aussi de Bruxelles, de Francfort, de Berlin et de Washington. En effet, les partis de droite et de « gauche » (à commencer par les faux « socialistes » et « écologistes »), en se soumettant totalement à l’Union européenne du Capital, à l’euro-austérité, à l’OTAN et à la mondialisation capitaliste et ses instruments de domination (Banque mondiale, FMI, OMC), ne cessent de détruire tout ce qui a contribué à l’édification de la France et tout ce qui a été conquis par les travailleurs en lutte, les syndicalistes de combat les forces politiques franchement populaires et patriotiques. Ainsi :
- La République une et indivisible est dissoute à travers la promotion des euro-métropoles, des euro-départements comme celui de Moselle, des eurorégions et autres « collectivités européennes » comme celle d’Alsace, et tout simplement de la « construction européenne » supranationale : c’est la disparition pure et simple des communes, des départements et de la nation au nom du « pacte girondin » et du « saut fédéral européen » cher à Macron et à toutes les forces politiques antijacobines ;
- Le français, langue commune unique de la République, est désétabli de son statut à travers la montée des langues régionales, transformées en armes de combat politique, et plus encore de l’anglais en passe de devenir l’unique langue officielle de l’Union européenne ;
- Les services publics, nommés « services d’intérêt économique général » par l’Union européenne, sont démantelés au nom de « l’ouverture à la concurrence » qui doit être « libre et non faussée » : les transports (à commencer par la SNCF), les énergies (principalement EDF-GDF), les hôpitaux, l’Education nationale, tout est privatisé ou en voie de l’être ;
- Les grandes conquêtes sociales comme le Code du travail, les retraites par répartition, la Sécurité sociale ou le statut de la fonction publique, sont détruites, en application des « grandes orientations de politique économique » (GOPE) décidées à Bruxelles, comme le reconnut l’ancien président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker en son temps ;
- Les libertés publiques sont arasées par des euro-gouvernements de droite et dits de « gauche » de plus en plus autoritaires, utilisant les forces de police pour matraquer, gazer, voire mutiler et éborgner, tous les travailleurs en lutte (jusqu’aux avocats et aux pompiers), les syndicalistes de combat, les gilets jaunes, les lycéens et étudiants, les retraités même, les travailleurs sans-papiers, sans compter les forces politiques progressistes de plus en plus exposées à une violence verbale et physique de la part de la droite réactionnaire et fascisante.
- Enfin, le genre humain est menacé d’exterminisme à la fois par les divisions sur fond d’identitarismes ethniques, religieux ou régionalistes ainsi que d’agressions xénophobes et racistes, propres à rallumer le fléau de la guerre civile alimentée par des semeurs de haine, mais aussi par le saccage de la planète par un système de production capitaliste qui, comme le signalait déjà Karl Marx en son temps, ne peut se développer qu’en détruisant les deux sources de richesse que sont la Terre et les travailleurs.
En somme, nous assistons à la disparition pure et simple de la souveraineté nationale et populaire héritée des combats menés par les révolutionnaires de 1789, 1793 et 1848, par la Commune de Paris, par le Front populaire et par le Conseil national de la Résistance – au premier rang desquels se trouvaient les communistes. Privée de sa souveraineté économique, monétaire, budgétaire, législative, juridique, politique, diplomatique, militaire, et même culturelle et linguistique, la France se désintègre à vitesse grand V. Bien entendu, La République en Miettes et les forces euro-compatibles comme les faux « Républicains », le Modem, l’UDI, le PS et EELV portent une lourde responsabilité dans cette évolution funeste. Pour autant, l’alternative ne saurait venir du RN-FN qui, tout en courbant l’échine devant le MEDEF et le CAC 40, a abandonné l’idée de sortir de l’euro, de l’UE et même de l’espace Schengen, tout en prenant fait et cause pour toutes les forces réactionnaires et fascisantes comme Trump, Orban, Salvini et autres Bolsonaro ; quant aux forces proches du RN-FN comme Dupont-Aignan prônant une « union des souverainistes des deux rives », elles rabattront sur Le Pen en cas de second tour contre Macron.
L’alternative ne viendra pas davantage des charlatans de « l’Europe sociale », qui font croire que la « réorientation de la construction européenne » est possible pour finalement s’atteler à des arrangements politiciens opportunistes lors des diverses élections, menant la lutte des places plutôt que la lutte des classes : « l’union de la gauche » est une fumisterie dont les travailleurs et les citoyens paient un lourd tribut social et politique depuis des décennies, le verbe haut et souvent confus ne pouvant remplacer le combat méthodique et organisé contre le capitalisme et ses institutions irréformables, à commencer par la mortifère Union européenne.
En 2017, le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) avait appuyé de manière critique la candidature de Jean-Luc Mélenchon car ce dernier avançait notamment la dialectique « l’UE, on la change ou on la quitte » : cela lui avait alors permis de ramener à lui une partie de l’électorat populaire profondément écœuré par tant de trahisons et de compromissions. Depuis, la France de moins en moins insoumise a reculé sur plusieurs sujets, à commencer par la rupture avec l’UE du Capital ; et actuellement, aucune force politique – à commencer par le PCF de Fabien Roussel – n’est en mesure de relever le défi des Jours heureux, par refus d’affronter radicalement l’UE du Capital, l’OTAN et la mondialisation capitaliste.
C’est pourquoi, sur proposition de Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, moi, Fadi Kassem, secrétaire national du PRCF, professeur agrégé d’histoire, enseignant dans le secondaire et syndicaliste, ai été nommé à l’unanimité par le Comité central du PRCF porte-parole d’une campagne visant à l’émergence d’une Alternative Rouge et Tricolore pour l’élection présidentielle de 2022. Associant le drapeau tricolore révolutionnaire et patriotique et le drapeau rouge internationaliste du prolétariat, cette campagne vise à fédérer tous les citoyens et les travailleurs, syndiqués ou non, gilets jaunes ou non, communistes, insoumis, patriotes sincèrement antifascistes et anti-européistes, autour d’une ligne claire de franche sortie par la gauche de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme. Dans cette optique, nous portons au débat les indispensables mesures d’urgence afin de rétablir la République souveraine et démocratique, mettre l’économie au service des travailleurs, déposséder le grand Capital et ses ressources, partager le Travail et toutes les richesses, promouvoir les Lumières communes, défendre la paix et la coopération internationales. Ce programme de salut public a vocation a débouché sur une candidature fédératrice pour l’élection présidentielle, une candidature unissant les citoyens et les travailleurs tous ensemble, en même temps et dans le même sens, celui du Frexit progressiste.
Comme nos glorieux aînés Léon Landini, président du PRCF et ancien résistant FTP-MOI, et Pierre Pranchère, vice-président du PRCF et ancien résistant FTP-F, nous porterons le combat pour une France forte, libre, démocratique, indépendante et souveraine ; car jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves. Ce n’est qu’ainsi que pourront enfin advenir les « nouveaux Jours heureux » dont nous avons urgemment besoin !