Sur le vote pour le congrès du PCF. Une analyse de Danielle Bleitrach
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Un vote et tout ce qui reste à faire… | Histoire et société (histoireetsociete.com)
C’étaient d’ailleurs ces anciennes directions qui dans l’incohérence s’étaient réunies dans un texte alternatif. Celui-ci, sous couvert d’urgence du “communisme” n’était qu’un pamphlet attaquant toutes les tentatives des communistes, n’y voyant qu’échec et absence de démocratie. Leur texte ne voyait rien à sauver dans le bilan des révolutions socialistes sous la direction des partis communistes mais pas plus dans la campagne présidentielle de Fabien Roussel et le choix de l’autonomie du parti, de sa visibilité qui était pourtant la stricte application du mandat du 38e Congrès auquel ils s’étaient officiellement ralliés en prenant des postes importants dans sa mise en œuvre. Non seulement ils niaient le fait que la visibilité, l’audience nouvelle, une certaine mise en mouvement du parti malgré eux en était résulté, mais le fait que l’autonomie des propositions était le chemin le plus sûr d’une véritable pratique unitaire de la gauche, que ce soit sur le plan électoral au sur le plan de la mobilisation dans les luttes comme on le voit pour les retraites.
La seule critique du “communisme” à laquelle il n’était pas procédé était l’autocritique indispensable concernant les trente ans durant lesquels ces gens-là ont eu tous les pouvoirs et ont détruit le parti. La manière dont ils ont vécu de son bradage en aboutissant non seulement à son effacement mais à la mise en minorité de la gauche par rapport à l’extrême-droite. Aucun vote utile ne peut suppléer à un tel processus de désaveu, fruit de la politique qu’avec d’autres et en soumission à d’autres ils ont menée.
De plus aveugles et obstinés qu’eux il n’y a guère que les groupuscules chez qui la haine du PCF tient lieu de ligne politique et qui ont salué ou prétendu saluer ce choix des communistes par un vomi haineux contre Roussel ne voyant même pas ce que la récente intervention de ce dernier révélait de potentialité en matière de lutte pour la paix. On retrouve toujours la même fausse radicalité chez les uns et les autres pour nous rabattre de fait sur Mélenchon et pour réserver tous leurs coups au parti communiste, pourtant là aussi la démonstration est claire, aucun groupuscule n’a été capable de remplacer le PCF et de produire en trente ans une ligne réellement autonome et conquérante.
Ce n’est pas le choix de ce blog et nous nous réjouissons de la manière dont tous ceux qui ne rêvent sur le fond qu’à en finir avec le PCF ont reçu une claque, nous y voyons un espoir qui n’attend rien pour soi-même, parce que depuis vingt ans et plus on découvre une situation qui nous mène à la catastrophe, à l’autodestruction et qu’il faut trouver une issue et tous agir en ce sens-là. Nous regrettons de ne pas pouvoir œuvrer tous ensemble à la reconstruction de ce parti, la rancune, les combats de “chefs” ne sont jamais une issue, il ne mènent nulle part.
La preuve est faite est que les dirigeants ayant produit ce texte alternatif, sans aucune alternative mais la poursuite de la liquidation, sont incapables de diriger une ligne dont ils ne veulent pas. Ils n’ont aucune loyauté en la matière et au meilleur des cas se conduisent comme une force d’inertie. Ils ne peuvent pas diriger, il ne faut pas les maintenir à des postes dont ils sapent l’efficacité. Ils ont présenté une ligne alternative, agi de l’extérieur mais tout en sachant bien que le jour où ils quitteront le parti après quelques remous, ils n’existeront plus, donc soit ils ne restent là que pour détruire, soit il faut qu’ils acceptent de redevenir des militants au même titre que les autres en continuant à dire ce qu’ils ont à dire mais sans prétendre détruire ni le parti, ni le vote majoritaire.
Mais montrer l’escroquerie d’un texte alternatif, qui se présente sur le thème de “l’urgence du communisme” et ne cherche qu’à en finir avec celui-ci, ne signifie pas que l’on puisse se satisfaire de ce qui est dit dans ce domaine de l’urgence, du rôle du PCF et sur le socialisme dans le texte voté. Oui il reste à amender, à travailler et il y a du boulot tant pour définir le but qu’est le socialisme, et aussi la stratégie pour y parvenir. Une stratégie est le contraire d’une accumulation de tactiques y compris pour la défense des travailleurs, mais une stratégie pose la question du pouvoir au profit de qui et pour quoi faire? Comment ? Quel parti est nécessaire… La stratégie s’éclaire par la pratique et il faut déjà tirer parti de ces premières années d’expérience depuis le 38e congrès, les acquis, les manques.
Donc les communistes ont voté dans le calme et la sérénité et le résultat est sans appel, la base commune présentée par le Conseil National et par Fabien Roussel, la majorité issue de 38e congrès a été approuvée comme base de la discussion par 81,92% des militants. Toute tentative de régression a été battue et bien battue et on ne peut que s’en réjouir non seulement pour le PCF mais pour l’avenir du pays, des travailleurs, du monde de la création, de la souveraineté nationale et de la paix. La porte ne s’est pas refermée mais l’essentiel reste à faire. Une nouvelle étape va donc pouvoir débuter celle du travail collectif sur cette base. C’est une lourde responsabilité, je ne vois pas d’autre chemin mais je ne peux pas non plus ignorer tout ce qui reste à accomplir …
Ce travail est d’abord celui des communistes mais il y aura aussi le rôle de toute une réflexion sur tel ou tel aspect. Dans ce blog nous nous intéressons en particulier à la situation internationale, à la paix, et au socialisme tel que les communistes peuvent le mettre à l’ordre du jour. Il y a des militants encartés, d’autres comme moi ne le sont pas, mais nous œuvrons tous à cette reconstruction sans a priori et tentons des coexistences qui sont tout sauf étroites simplement notre combat n’est pas et ne doit pas être pour la liquidation de ce qui est notre outil, l’organisation, la formation des communistes.
Voici l’intervention de Fabien Roussel et notons que si elle consacrée sur les résultats mais aussi la bataille des retraites, elle se termine par l’exigence de la paix, ce qui j’espère comme les dernières interventions en particulier celle à LCI ou BMTV pose cette question d’une manière nouvelle. C’est la question avec celle du socialisme qui nous préoccupe le plus dans ce blog et que communistes encartés ou non nous ne cessons de poser avec force.