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Publié par Pour une vraie gauche à Lannion

 

it le congrès de la dernière chance pour Die Linke

Mardi 22 Octobre 2024

Die Linke tenait son 9ᵉ congrès national du 18 au 20 octobre à Halle-sur-Saale en Saxe-Anhalt, dans un climat de tension après la scission de Sahra Wagenknecht.

Ce congrès de la dernière chance peut être qualifié de coup dans l'eau vu l'absence totale de réponse politique aux problèmes structurels et idéologiques de Die Linke.

Article et traduction Nico Maury

Die Linke se divise sur la question palestinienne et sur l'antisémitisme

La tension interne s'est exprimée quelques jours auparavant lors du congrès de la branche berlinoise de Die Linke. La raison : une motion appelée « contre tout antisémitisme », qui s’est concentrée sur « l’antisémitisme de gauche » en reprenant le cadre narratif de la presse de droite, dans laquelle la solidarité avec la Palestine est associée à l’antisémitisme. Cette motion a été amendée par la majorité des délégués sur des aspects fondamentaux. Le groupe qui défendait la motion de base a quitté la séance plénière et s'est rendu devant la presse pour accuser Die Linke de complicité d'antisémitisme.

Dans ce contexte, le congrès national de Die Linke s'est déroulé sur des braises. La crainte d'une fracture totale a conduit à valider une motion de compromis sur la question israélo-palestinienne et l'antisémitisme (quatre motions opposées). Finalement, Die Linke a repris les positions de la gauche européenne et internationale, d'une part, avec la condamnation explicite du gouvernement Nétanyahou et de l'occupation israélienne, exigeant également un cessez-le-feu immédiat à Gaza et au Liban. Il va même jusqu'à évoquer le caractère « génocidaire » des actions d'Israël, même si c'est dans le contexte du procès ouvert devant la Cour internationale de Justice. D'autre part, le congrès continue de souligner l'importance de la lutte contre l'antisémitisme, de la reconnaissance du droit à l'existence de l'État d'Israël et de la nécessité d'une solution à deux États.

Concernant les motions sur l'antisémitisme, les intervenants ont demandé que Die Linke prenne comme référence la Déclaration de Jérusalem (antisionisme = antisémitisme) et non celle de l'IHRA comme référence pour la lutte contre l'antisémitisme. Le Congrès n'a pas validé cette position et l'aile aux positions plus prosionistes, actuellement minoritaire, a de nouveau réagi à la presse comme Udo Wolf ou Henriette Quade.

Une nouvelle direction élue

Une nouvelle direction a été élue par le congrès. Ines Schwerdtner, publiciste et ancienne rédactrice en chef du magazine Jacobin en Allemagne, est élue sans opposition avec 80% des voix. De son côté, Jan van Aken, inspecteur des Nations Unies chargé des armes biologiques, a été élu avec 88%, malgré la candidature alternative d'Emanuel Schaaf.

Van Aken a souligné dans son discours de présentation l'importance de la lutte pour la paix, contre la production d'armes, ainsi que la fermeté interne, pour que les dirigeants et militants de parti respectent les résolutions du parti.

Il entend faire de Die Linke le pôle de la "gauche progressiste" opposé à la "gauche conservatrice" de Sahra Wagenknecht.

 

Revenu universel, Ukraine, des débats houleux

Le congrès de Die Linke devait se positionner la présence du revenu de base universel (UBI) dans son programme politique. Ce point a été porté après une consultation militante approuvée par une large majorité. La motion a été largement rejetée après un débat intense.

Sur la question de l'Ukraine, l'unité s'est faite autour du refus d'exporter d'armes et autour de la nécessité d'ouvrir des voies diplomatiques pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Les débats houleux ont porté sur l'analyse des causes la guerre en Ukraine, sur la question de savoir si le cessez-le-feu doit être inconditionnel ou non (par exemple, si la Russie doit préalablement retirer ses troupes du sol ukrainien), sur le rôle du militarisme allemand dans le conflit. Une motion initiée par la Plateforme communiste et bénéficiant de deux cents signatures de soutien a finalement été rejetée de justesse, au motif qu'elle était trop « pro-russe ».

 

L'avenir de Die Linke et du Parti de la gauche européenne

 

Die Linke est membre fondateur du PGE.

Suite à la scission au sein du Parti de la Gauche Européenne, menée par La France Insoumise et des partis comme Podemos, les débats sont arrivés dans Die Linke : Faut-il rester ou partir du PGE ? Deux motions se sont affrontées.

La nouvelle direction a présenté une proposition visant à retirer le PGE des statuts, compte tenu de la nouvelle situation avec deux partis de gauche européens. Pour changer les statuts, il faut une majorité des deux tiers des délégués, ce que la direction n'avait pas. Une autre motion de soutien au PGE, présentée par deux assemblées berlinoises et soutenue par Claudia Haydt, vice-présidente du PGE.

Toutes les motions ont été rejetées (retirées), les débats internes autour du PGE vont se poursuivre en interne.

Rapprochement avec les Jeunes écologistes

La surprise du jour du Congrès est la venue de Sarah Lee-Heinrich, ancienne porte-parole de la Jeunesse verte, une organisation de jeunesse des Verts allemands, qui a rompu avec Les Verts.

Ces dernières semaines, des dizaines de hauts responsables de la Jeunesse Verte ont quitté le parti, accusant les Verts de ne pas faire de politique de gauche et de classe. Lee-Heinrich a annoncé la création d'une nouvelle organisation de jeunesse. "Nous venons de rompre une relation et nous sommes en deuil, mais peut-être que bientôt, nous commencerons à mieux nous connaître".

Les problèmes non résolus

Par ses décisions politiques, la conférence du parti n’a pas réglé les conflits anciens et nouveaux, mais les a plutôt apaisés ou reportés en vue des élections fédérales de 2025.

 

Il n'y a aucune solution en vue aux graves problèmes d'organisation : l'effondrement de la base électorale dans la classe ouvrière et à l'Est, la concentration croissante de l'adhésion dans les grandes villes, la tension politique entre ceux qui veulent revitaliser le parti en le hissant à gauche et en l'inscrivant dans de véritables luttes et ceux qui travaillent depuis des années et des décennies à son intégration totale et à sa parlementarisation complète.

L'aile droite de Die Linke est la grande perdante de ce congrès. Les libéraux du parti, qui rêvaient d'une "modernisation" du programme du parti depuis la scission du camp de Wagenknecht, ont déchainé une campagne de presse contre Die Linke après leur échec dans le congrès berlinois. Plusieurs de leurs dirigeants comme Udo Wolf et Sören Benn à Berlin, Henriette Quade en Saxe-Anhalt ont quitté le parti.

Les amendements visant à déplacer le curseur politique vers la gauche ont été presque rejetés. À la toute fin de la conférence du parti, alors que de nombreux délégués étaient déjà partis, une motion d'urgence a été votée en faveur du soutien à "l'Appel de Berlin" contre le stationnement des missiles à moyenne portée américains. Cette motion a trouvé une majorité malgré une intervention opposée du nouveau directeur général fédéral.

 

Il semble beaucoup plus problématique qu’il n’y ait eu pratiquement aucune discussion structurée et critique sur la pratique concrète du parti. Le comportement électoral au Parlement européen, les résultats réels de la participation gouvernementale, les relations entre le parti et le mouvement pacifiste, ces sujets ont été parfois abordés lors du débat général, dans les discours de candidature ou dans les questions aux candidats, mais pas systématiquement.

 

Initiative communiste 

Analyse dans la publication du PRCF

https://www.initiative-communiste.fr/

 

Un an après les départs autour de Sahra Wagenknecht, il y a eu une nouvelle vague de départs au sein de Die LINKE (la gauche en allemand). Cette fois ci avec la grande différence que ce sont les éléments les plus réactionnaires et bellicistes qui quittent le parti à la suite de deux congrès importants. Après des années de défaites pour les éléments marxistes-léninistes de Die LINKE, il y a de nouveau de l´espoir.

Cet article peut sembler un peu long, mais c’est nécessaire pour connaître les raisons et contradictions qui mènent aux mouvements que l´on peut observer et pour réellement comprendre ce qui se passe. Vu que la situation de la gauche en Allemagne est complètement différente de la situation française, je vais d´abord devoir un peu parler d´histoire.

 

L´histoire du Parti Die Linke

L´histoire du Parti Die Linke

Après la libération en mai 1945, le grand KPD (Kommunistische Partei Deutschlands) qui avait agi dans l´illégalité depuis 1933 s’est reconstitué partout en Allemagne. Comme conséquence des « douze ans de dictature fasciste et six ans de guerres d’´Hitler » le KPD et le SPD (Sozialdemokratische Partei Deutschlands) fusionnèrent en 1946 dans la zone d´occupation soviétique pour que plus jamais la réaction n´arrive au pouvoir et pour construire le socialisme. Ce nouveau parti du nom de Sozialistische Einheitspartei Deutschlands (SED) ou « parti de l´unité socialiste d´Allemagne » devint la première force politique en RDA.

Le SPD des zones d´occupation de l´Ouest, corrompu et contrôlé par les impérialistes occidentaux, n’a pas pu faire cause commune avec le KPD qui fut même interdit en Allemagne de l’Ouest en 1956 par le grand démocrate Adenauer.

 

Après la chute du mur de protection antifasciste de Berlin, le SED avait approximativement deux millions de membres (sur une population de seize millions) et devint le PDS (“Partei des Demokratischen Sozialismus”). Ce fut un changement drastique. La tête du Parti fut complètement remplacée. Les nouveaux dirigeants participèrent à l´hystérie générale contre la RDA. Des camarades méritants furent exclus parce qu´ils avaient eu des fonctions importantes en RDA et dans les organes qui avaient défendu la RDA avec dévouement (armée, gardes-frontières, sécurité d´État et personnes affiliées), sans parler des anciens dirigeants comme Erich Honecker ou Heinz Kessler, carrément abandonnés à la réaction. Mais pour un bon nombre de communistes convaincus, abandonner ce parti ne fut pas une option, même si les réformistes dominèrent le terrain. Très vite, la Kommunistische Plattform (KPF) ou « plateforme communiste » s´est formée, qui regroupe jusqu´à aujourd’hui´ceux qui veulent « préserver et développer la pensée marxiste au sein du parti », lutter contre l´anticommunisme, pour la paix et qui ne veulent pas laisser le parti aux vautours. Juste après sa création, la KPF avait 5000 membres et Sara Wagenknecht, alors très jeune et qui codirigeait cette plateforme, échangea d’ailleurs à l’époque avec Georges Gastaud qui co-animait alors en France le Comité Erich Honecker de Solidarité Internationaliste.

 

En 2007, le PDS fusionna avec un parti ouest-allemand (le WASG, auquel appartenait Oskar Lafontaine, ex-dirigeant de la gauche du SPD) pour créer Die LINKE.

 

Dans Die LINKE il est autorisé de se regrouper pour constituer des courants. Avec le temps, plusieurs courants reconnus par Die LINKE se sont formés au sein du parti, qui jouent un rôle important.

 

Die Linke et le DKP

Les communistes marxistes-léninistes d´Allemagne sont organisés majoritairement dans le DKP ou dans Die LINKE et sa plateforme communiste KPF. Le DKP (“Deutsche Kommunistische Partei”), qui est beaucoup plus petit que Die LINKE, s´est formé en Allemagne de l’Ouest après l’interdiction du KPD et a toujours été un parti marxiste-léniniste. La raison pour la division du mouvement communiste en SED-PDS (aujourd´hui Die LINKE) et le DKP est donc d´origine historique. Un parti vient de l´Est et l´autre de l’Ouest. Les membres du DKP ne veulent pas adhérer à Die LINKE, car le parti est dirigé en grande partie par des liquidateurs réformistes sans ligne de classe qui sympathisent avec l´axe UE-OTAN. De leur côté, les communistes de Die LINKE, ne veulent pas abandonner le parti car ce serait un immense cadeau pour les liquidateurs et le camp bourgeois en général.
 

Personnellement, je comprends bien les deux côtés. Il y a beaucoup de contacts chaleureux entre les deux partis. Les membres du KPF souhaitent le mieux pour le DKP et les membres du DKP souhaitent que Die LINKE devienne à nouveau un parti qui combat sans hésitation pour la paix et le socialisme.

La différence principale est que les membres du DKP sont pessimistes et n´ont plus d´espoir dans Die LINKE et que les communistes dans Die LINKE voient que le combat n´est pas encore décidé et ont encore de l’espoir.

Les années 2021 à 2023

Fin 2021 : Klaus Lederer et ses amis (ceux qui viennent de quitter le parti), qui se regroupaient dans la « Progressive LINKE » (« gauche progressiste »), contrôlaient sans partage la Die LINKE de Berlin depuis des années. Après les élections de 2021 ils renouvelèrent la participation de Die LINKE au gouvernement du Land de Berlin. Lors des mêmes élections il y avait eu un référendum à Berlin sur l´expropriation des grands groupes immobiliers à Berlin approuvé par 59,1% des Berlinois qui voyaient leur existence en danger en raison d´une explosion des loyers.

Mais il était clair dès le début que le nouveau gouvernement allait ignorer ce référendum.

Déjà à l´époque, le gouvernement de Berlin menait des campagnes assimilant les critiques d´Israël à de l´antisémistisme. Défendre les colons de la théocratie fasciste tenait depuis toujours à cœur à la « progressive LINKE ». Il faut savoir, que les « progressive LINKE » appartiennent à une idéologie spéciale à l’Allemagne : les « Antideutsche » ou anti-Allemands. Cette idéologie est une forme spéciale du nationalisme bourgeois, une sorte de nationalisme allemand à l’envers. Comme le nationalisme bourgeois « ordinaire », elle dit que l´Allemagne est unique et différente des autres pays. Sauf que d´après cette idéologie, l’Allemagne serait le mal incarné. Elle part de l´idée que par essence, tous les Allemands sont un ramassis de nazis. Cette idéologie est à l´opposé de la vision matérialiste du monde et mystifie le peuple allemand qui porterait le nazisme dans son ADN. Pour contrer cela, le soutien à Israël devient comme une offrande pour purger l´Allemagne du mal. Tout ce qui n´est pas un soutien inconditionnel à Israël serait du nazisme. Sauf que derrière Israël il y a les USA. Donc en pratique, tout ce qui n´est pas un soutien inconditionnel à l´impérialisme US serait du nazisme. Une haine FANATIQUE de tout ce qui contrarie les ambitions des États-Unis : voici l´essence des « Antideutsche » et donc des « progressive LINKE » autour de Klaus Lederer. Cette idéologie est incorporée depuis longtemps dans le système politique et médiatique. Le soutien inconditionnel à Israël est reconnu comme « raison d´État » par la bourgeoisie allemande.

La « progressive LINKE » participa au gouvernement de Berlin sur une base anti-sociale et impérialiste.

Le congrès fédéral de Die LINKE 2022 fut un point bas pour le parti. Les va-t-en-guerre dominaient le discours et demandèrent des armes pour les nazis de Kiev. 

En octobre 2023 Sahra Wagenknecht et d´autres députés qui remettent en cause les livraisons d´armes quittèrent le parti. Les belliqueux croyaient avoir gagné définitivement. Sauf qu´il n´y avait pas le départ massif de ceux qui sont contre les livraisons d´armes qu´ils avaient espéré.

Ellen Brombacher, figure connue de la KPF (Kommunistische Plattform) disait à peu près ceci lors d´une réunion publique cet octobre à Berlin : « Vous auriez dû voir le visage de Lederer quand il nous a vu après le départ de Wagenknecht. « Mais vous êtes encore là vous? », nous a-t-il demandé. »

Beaucoup de membres de Die LINKE voulaient rester pour ne pas laisser le parti aux ennemis. Un bon nombre d´entre eux étaient membres depuis le temps de la RDA et le parti était depuis toujours une part importante de leurs vies. Ils ne voulaient également pas rejoindre le parti de Sahra Wagenknecht le BSW, parce qu´ils n´étaient pas d´accord avec elle sur d´autres points importants. Car Sahra Wagenknecht dit se réjouir de la réunification et du fait que la RDA n´existe plus. Elle a également des idées très libérales sur l´économie. Elle ne veut pas sortir de l´UE, croit en une « économie de marché sociale » et son modèle en matière de politique économique est Ludwig

Erhard, ce qui est de la pure folie. Ludwig Erhard était un économiste qui commença sa carrière dans le IIIe Reich et devint ministre de l´économie de la RFA. Il accompagna le création d´une économie d´après-guerre sous tutelle des États-Unis et posa ainsi la base économique de l’asservissement de l´Allemagne par les grands monopoles (surtout américains) qui sont la véritable raison de la politique impérialiste allemande.

Wagenknecht n’est également pas très claire sur la paix. Sa critique d´Israël est très réservée et elle a même dit qu´il faut faire de l´OTAN une « alliance défensive » au lieu de la liquider. En novembre 2024, le parti de Wagenknecht (BSW) en est déjà au point qu´ils ont annoncé vouloir constituer une coalition pour gouverner le Brandebourg avec le SPD. Dans un communiqué publié par les deux partis on peut lire ceci : « Nous sommes d’accord sur le fait que la capacité de défense de notre pays revêt une grande importance pour la paix et la sécurité et que la capacité de défense de la Bundeswehr doit être renforcée. C’est pourquoi nous soutenons la Bundeswehr et ses sites en Brandebourg. » Cela devrait être une déception pour les électeurs du BSW qui ont voté pour ce parti afin de ne pas voir l´OTAN s´implanter dans leur région.


 

Le congrès de Die LINKE fin octobre 2023 était différent de celui de 2022. L´ambiance vis-à-vis des livraisons d´armes à l´Ukraine avait changé. Presque plus personne se présentant pour un poste ou sur la liste des élections européennes n’osa se prononcer ouvertement pour des livraisons d´armes et ceux qui disaient y être favorables ne se faisaient pas élire (à l’exception des têtes de listes). Mais le très réactionnaire appareil du parti en place avait fait en sorte que les quatre premières places, à l’exception de la troisième position, soient réservées à des extrémistes pro-OTAN.

Dans ce but, ils avaient fait en sorte qu´il n´y ait aucune contre-candidature. Les délégués n´avaient même pas le droit de les questionner. La première place revint à l´ancien co-secrétaire du parti, un supporter du régime pronazi de Kiev. Les places deux et quatre n´étaient pas attribuées à des membres du parti qui ne disaient même pas vouloir le devenir. La deuxième place était attribuée à la fille d´un officier de la Bundeswehr qui vota entre autres pour des attaques directes contre le territoire russe au parlement européen. Seule la troisième personne de la liste était contre les livraisons d´armes.

Le congrès 2023 fut une mise en scène par les bureaucrates qui tiennent les ficelles et placent les membres devant des faits accomplis mais la position des délégués avait beaucoup changé

Octobre 2024 : la base exige la paix, refuse des livraisons d’armes


 

En 2024 le refus vis-à-vis des livraisons d´armes devint de plus en plus important dans la population et dans le parti.

 

Au congrès de Die LINKE Berlin du 11 octobre la paix dans le monde fut également discutée. Lederer et ses amis « Antideutsch » (“anti-allemands”) de la « progressive LINKE » étaient déterminés à défendre l´impérialisme américain sans compromis. Ils voulaient entre autres à tout prix accuser les manifestations pro-palestiniennes de soutenir un « antisémitisme éliminatoire ». Mais le congrès ne voulait pas de cet amendement. Enragés, Klaus Lederer (ancien maire adjoint de

Berlin), Petra Pau (vice-présidente du Bundestag), une grande partie des députés du groupe parlementaire de Berlin et Elke Breitenbach (ancienne membre du gouvernement de Berlin) quittèrent la salle. Cette dernière, pourtant connue pour sa politesse, a tenu à faire un double doigt d’honneur à la salle avant de s´enfuir.


 

Une semaine plus tard eut lieu le congrès fédéral de Die LINKE. Lors des élections pour le nouveau « Bundesvorstand » (une sorte de comité central), ceux qui avaient demandé ouvertement des livraisons d´armes les dernières années ne furent pas élus (à l’exception de Wulf Gallert). Mais pour l´élection de la double tête du parti, il n´y avait pas de contre-candidatures (comme un an auparavant lors de la liste pour les européennes). Par conséquent, les deux candidats instaurés par l’ancienne tête du parti ont été élus. Comme leurs prédécesseurs, il s’agit de gens qui mettent à peine en cause Israël et qui se montrent compréhensifs vis-à-vis de ceux qui demandent des armes pour les nazis en Ukraine. Des gens qui laissent les va-t-en-guerre salir l´image du parti tout en disant à ceux qui sont pour la paix de ne pas porter leurs revendications car il faut préserver l´unité du Parti. 

Du point de vue du personnel politique, l’Établissement a pu préserver les postes les plus importants tout en perdant de l´influence dans le Bundesvorstand (comité central).

Tout de même, on a pu voir que la paix avait gagné du terrain lors du débat autour du nouveau programme. La KPF (Kommunistische Plattform) avait déposé une motion qui parlait de l´histoire du conflit en Ukraine, visait à éliminer la haine antirusse et insistait sur le rôle historique du militarisme allemand. Bien évidemment, l’ancienne tête du parti posa un contre-amendement qui visait à éliminer tous les points importants de celui de la KPF. Le contre-amendement n´a pas été adopté avec 41% pour et 44% contre, ce qui fut une défaite pour l´ancienne tête du parti. Mais l´amendement de la KPF qui fut présenté dans sa version initiale n´a également pas été accepté (40% pour et 51% contre). Ces résultats sont tout de même un grand bond en avant par rapport aux dernières années et montre qu’une part de plus en plus importante des délégués ne suivent plus la tête du parti et veulent défendre une ligne de paix. D´autant plus qu’un autre amendement de la KPF a été repris, insistant sur la nécessité de ne pas laisser des missiles américains sur le sol allemand, de dissoudre l´OTAN et d´être « sans si ni mais contre toutes livraisons d´armes à l´Ukraine et à Israël ». Ces mots clairs n´auraient pas été possibles il y a encore deux ans. D´un côté les délégués votent des résolutions qui deviennent de plus en plus claires en ce qui concerne la paix, de l´autre ils votent toujours pour des personnes qui sont plus ou moins contre la paix. Lors d´une conférence publique, Ellen Brombacher de la KPF a dit ne pas avoir d’explication pour cette contradiction. Une raison importante devrait être que la plupart du temps, les dirigeants placent leurs candidats avec le soutien de tout l´appareil du parti et des médias bourgeois et qu´aucun « inconnu » n´ose présenter une contre-candidature.

Le 23 octobre, quelques jours après le congrès fédéral, Klaus Lederer, Elke Breitenbach et les mêmes parlementaires qui avaient quitté la salle lors du congrès de Die LINKE Berlin quelques jours auparavant quittèrent le parti. Ils donnèrent comme raison que le parti ne se distanciait plus assez de l’antisémitisme et le refus de solidarité avec l’Ukraine. Il ne s´agit pour l´instant que de figures politiques de Berlin. Les « progressive LINKE » d´autres régions du pays sont restés dans le parti. Mais cela reste tout de même très important pour Berlin, car ces mêmes gens avaient le contrôle du parti à Berlin il n’y a pas longtemps.

En réaction à cela, la nouvelle double tête (du parti au niveau fédéral) et d´autres éléments très réactionnaires ont demandé publiquement à ceux qui sont partis de revenir. En attendant, ces derniers ont déjà annoncé ne pas vouloir rendre leurs mandats de députés à Die LINKE alors qu´ils l´avaient demandé aux députés regroupés autour de Wagenknecht il y a un an à peine. 

L´avenir du parti reste difficile à prédire. Les liquidateurs ont toujours une emprise sur celui-ci, quoique moins ferme. Une grande partie du personnel embauché par le parti, qui a également beaucoup d´influence, est toujours en place et sera difficile à dégager dans tous les cas. Il reste à voir comment se développera le parti lors des prochains congrès et lors des élections anticipées qui s´annoncent au niveau fédéral, qui pourraient complètement faire couler le parti. S’il y a plus de départs de gens comme Lederer et compagnie, s’il y a des contre-candidats et si les membres commencent à voter pour des candidats en accord avec leurs idées politiques avant qu´il ne soit trop tard, cela pourrait sauver le parti. Si la tête du parti n´est pas remplacée et que les mêmes continuent à contrôler le parti et à le représenter à l’extérieur, il continuera de s’enfoncer dans le marécage de l’insignifiance politique.

Pour le moment, le camp de la paix semble avoir le vent en poupe, mais les larbins de l´UE-OTAN gardent les postes-clés.


 

 

Junge Welt

Extra en ligne

19.10.2024, 23:37:20 /

Congrès du parti à Halle

Le temps presse

Congrès du Parti de gauche : Schwerdtner et van Aken nouveaux présidents. La motion principale est approuvée sans modifications importantes. Refus de la comparution des manifestants

Von Nico Popp, Halle (Saale)

Le congrès national du parti Die Linke a poursuivi ses travaux samedi à Halle. Au début de la deuxième journée du procès, les deux présidents du groupe du Bundestag, Heidi Reichinnek et Sören Pellmann, ont pris la parole. En 2022, ils avaient postulé à la présidence du parti contre Janine Wissler et Martin Schirdewan. Leurs discours devaient avant tout être interprétés comme un signal qu’ils soutiennent la nouvelle direction du parti, qui a été élue dans l’après-midi et dans la soirée. Au moins en ce qui concerne la question de la composition de la direction du parti, tous les acteurs concernés à Halle sont visiblement soucieux de faire preuve d’unité ; une dispute sur l’orientation stratégique du parti durement battu, combinée à des propositions de personnel, n’a pas lieu lors de ce congrès du parti, qui avait été précédemment déclaré la « dernière chance » de sortir le Parti de gauche de la crise.

 

Pas de chants funèbres

« Arrêtons de nous occuper de nous-mêmes », a appelé Reichinnek aux délégués dans son discours. La politique de gauche n’est pas une « politique pour les gauchistes », mais un « combat pour les gens qui font de la merde ». M. Pellmann a souligné la campagne électorale du candidat de Leipzig, Nam Duy Nguyen, qui a remporté un mandat direct lors des élections régionales du 1er septembre après une campagne de porte-à-porte engagée. « Il se passe quelque chose », a déclaré Pellmann. Ce n’est pas le moment de chanter des funérailles et « il est tout à fait possible d’être de retour en force dans un an », a-t-il assuré en vue des élections fédérales de 2025. Le coprésident sortant Martin Schirdewan a profité de son discours d’adieu pour mettre en garde contre une « fuite vers l’orthodoxie ». Même « en tant que copie allégée de BSW », le parti n’a pas d’avenir. Ce serait « la fin ».

 

Lors du débat qui a suivi sur la motion principale, qui a été adoptée à une large majorité, les délégués ont principalement suivi les recommandations de vote de l’exécutif du parti. Quelques amendements cosmétiques plus ou moins politiques ont été adoptés, mais les motions visant à orienter le mouvement principal vers la gauche ont été rejetées. Cependant, un amendement a été adopté qui visait à supprimer une phrase de la motion principale que de nombreux délégués ont perçue comme grotesque : « Il sera crucial pour l’Allemagne et l’UE de ne pas faire partie d’un conflit mondial entre l’Ouest et l’Est ». L’Allemagne et l’UE, a-t-on dit pour justifier l’amendement, faisaient manifestement partie d’un tel différend depuis longtemps.

 

Une motion de droite de Brême a été rejetée, dans laquelle, entre autres, cette phrase était écrite : « D’une part, l’Occident global est la réalité, mais d’autre part, il sert souvent de surface de projection avec laquelle d’autres États et forces tentent de légitimer leurs propres politiques autoritaires et leur propre lutte pour la domination, allant jusqu’à et y compris l’agression militaire et les désirs d’anéantissement, en tant qu’émancipation « postcoloniale ». » La motion préconisait également la « nationalisation » de l’industrie de l’armement.

 

Débat sur le Moyen-Orient

L’accent mis sur la recherche de l’unité a déterminé la discussion de vendredi soir sur les motions liées au Moyen-Orient, qui menaçaient de développer une force particulièrement explosive après le « scandale » de la conférence du parti à Berlin, au cours de laquelle la droite du parti avait présenté une motion sur le sujet. Le sujet avait déjà joué un rôle visible dans le débat général. Il a également été explicitement critiqué que, dans les jours qui ont suivi la conférence du parti de Berlin, des camarades, « qui sont malheureusement aussi ici », aient attaqué les opposants à la motion de droite par l’intermédiaire du Tagesspiegel et du Spiegel.

 

Il y avait maintenant plusieurs motions dans lesquelles, par exemple, la guerre israélienne dans la bande de Gaza était qualifiée de génocide. Une autre motion appelait le parti à s’abstenir d’utiliser la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste pour dénoncer la critique de la politique de guerre et d’occupation d’Israël comme antisémite.

 

Afin d’éviter une escalade sur la scène ouverte, la direction du parti a présenté vendredi une « motion de compromis », qui visait à retirer en particulier les motions « Désescalade et désarmement pour la paix au Moyen-Orient – Pour un tournant de la politique de paix dans la guerre d’Israël contre la Palestine » et « Time for Attitude : Against the Genocide in Gaza » du jeu. Avant le débat, des débats avaient eu lieu en arrière-plan avec tous les candidats, qui ont été qualifiés de constructifs par plusieurs intervenants au débat de la soirée. La motion de compromis a ensuite été adoptée à une large majorité. La motion sur la définition de l’antisémitisme a été renvoyée au conseil. Jan van Aken, qui est candidat à la présidence du parti samedi, a déconseillé de décider de « questions scientifiques » lors des conférences du parti. Nous n’avons pas résolu le conflit au Moyen-Orient avec cela, mais nous avons fait beaucoup de progrès en tant que parti », a-t-il salué la motion de compromis du conseil exécutif.

La motion, qui a été adoptée à la majorité, décrit la conduite israélienne de la guerre à Gaza comme contraire au droit international et appelle à un cessez-le-feu immédiat. Des « crimes de guerre graves des deux côtés » sont énoncés. Il est souligné que la Cour internationale de Justice a clairement indiqué qu’il existe un risque d’actes génocidaires à Gaza. Il dit aussi : « L’injustice de l’occupation des territoires palestiniens n’est jamais une justification pour la terreur inhumaine du Hamas – et tout comme le 7 octobre ne justifie pas les crimes de droit international commis par l’armée israélienne à Gaza ou au Liban. »

 

La motion appelle le gouvernement allemand à reconnaître la Palestine comme un État séparé à l’intérieur des frontières de 1967. « Il n’y a pas de place pour l’antisémitisme et le racisme dans la gauche », poursuit-il. « Quiconque alimente le ressentiment antisémite au Moyen-Orient ou dans ce pays, qui remet en question le droit d’Israël à exister, qui fait de l’agitation contre le peuple juif ou relativise la terreur du Hamas » ne peut pas être un allié. Cela s’applique également à ceux qui « approuvent ou se livrent à des attaques et à une propagande racistes, anti-musulmanes ou anti-palestiniennes ». Afin de pacifier davantage le courant de solidarité avec la Palestine au sein du parti, une motion a également été adoptée appelant à soutenir la pétition « Pour une paix juste à Gaza. Arrêtez les exportations d’armes et mettez fin au blocus de l’aide !

 

Pas de temps pour les manifestants

Peu avant la pause déjeuner du samedi, un délégué a souligné au micro que des groupes de solidarité avec la Palestine manifestaient « contre le congrès du parti » devant la salle. Il a appelé les délégués à parler à ces personnes à la lumière de la décision de la veille, qui pourrait être testée dans la pratique, car cette constellation était « difficile à supporter ». Après la pause, un délégué a fait un rappel au règlement pour permettre à trois des manifestants de prendre la parole au congrès du parti. C’était une « honte » que presque personne n’ait été dehors. Kathrin Vogler, membre du Bundestag, s’est prononcée contre. Elle a fait référence à l’horaire ; Ils attendent d’avoir un nouvel exécutif du parti. La motion de procédure a été rejetée par 235 voix contre 174.

 

Élection d’une nouvelle direction du parti

Samedi après-midi, les délégués ont élu à la tête du parti fédéral la publicitaire Ines Schwerdtner et l’ancien membre du Bundestag Jan van Aken, qui ont tous deux récemment travaillé pour la Fondation Rosa Luxemburg. Schwerdtner s’est présenté sans concurrence sur la liste pour obtenir le quota minimum et a reçu 434 voix. 70 délégués ont voté contre elle, 40 se sont abstenus. 477 délégués ont voté pour van Aken. Un candidat inconnu de la plupart des délégués, qui était également absent pour cause de maladie, Emanuel Schaaf, a reçu 19 voix.

 

Les postes de directeur fédéral et de trésorier fédéral ont également été attribués sans concours – à deux membres de l’ancien exécutif du parti. Janis Ehling, qui a échoué à Erfurt en 2022 en tant que candidate préférée de Janine Wissler et Martin Schirdewan, est désormais directrice générale de la Bundeswen. 366 délégués ont voté pour lui, 92 contre. L’ancien directeur de l’État, Sebastian Koch, a été élu avec 54 voix contre et 353 délégués.

 

Les quatre vice-présidents du parti défendent également systématiquement la ligne de l’ancien exécutif du parti. Ates Gürpinar, qui a pris la direction fédérale par intérim en janvier, est arrivé en tête avec 403 voix. Le président du Land de Berlin, Maximilian Schirmer, a obtenu un résultat nettement pire et n’a obtenu que 56 % des voix avec 297 voix. Les deux seuls candidats qui se sont présentés sur la liste des quotas – la coprésidente du Land de Hambourg, Sabine Ritter, et la députée du Land de Saxe, Luise Neuhaus-Wartenberg – ont également reçu de nombreuses voix contre : Ritter 113, Neuhaus-Wartenberg 139. Les votes contre lors de ces élections sont, bien sûr, déjà la manifestation la plus visible d’un état d’esprit anti-« business as usual » parmi les délégués – et cet état d’esprit n’est évidemment pas celui d’une majorité.

 

Parmi les membres du comité exécutif du parti nouvellement élu, tard dans la soirée, cependant, certains ont utilisé leurs discours d’introduction pour faire des remarques critiques sur le cours et l’état du parti. Il s’agit notamment de Margit Glasow, Ulrike Eifler, Thies Gleiss et Naisan Raji, qui a été élu pour la première fois. Le président de l’une des associations régionales les plus adaptées du parti, Christoph Spehr (Brême), n’a pas réussi à se présenter à la direction du parti.

Provenance : Numéro du 21.10.2024, Page 2 / Domestique

À gauche

Le prochain départ

À gauche : Congrès du parti sans disputes majeures. Échec de la demande de RBU

Von Nico Popp, Halle (Saale)

Le parti Die Linke, très malmené, a une nouvelle direction. Les délégués du congrès fédéral du parti qui s’est achevé dimanche à Halle (Saale) ont élu une nouvelle direction et un nouveau comité exécutif du parti avec Ines Schwerdtner et Jan van Aken. Un an avant les élections au Bundestag, le congrès du parti a été marqué par un effort pour envoyer un signal d’optimisme et l’intégrer en interne. Il n’y a pas eu de différend substantiel sur l’instruction. L’escalade imminente des différends au sujet d’Israël et de la Palestine a été évitée par des pourparlers préparatoires ; Une « motion de compromis » a remplacé les motions actuelles.

 

Les amendements de gauche à la motion principale et les motions individuelles ont été presque universellement rejetés. Il y avait aussi une certaine démarcation à droite : trois candidatures au conseil d’administration de l’association d’État de Brême, qui est la seule explicitement en faveur des livraisons d’armes à l’Ukraine, n’ont pas abouti.

 

Il y a eu une vive controverse dimanche au sujet du revenu de base inconditionnel (RBI). L’élévation du RBI au rang d’élément du programme a été poursuivie par certaines parties du parti pendant des années, mais est fermement rejetée par d’autres. L’ancien exécutif du parti avait maintenant soumis une motion dans l’intérêt des partisans du RBI – après qu’un vote des membres en 2022 (auquel seule une minorité avait toutefois participé) ait donné une courte majorité pour le RBI. Une autre motion était explicitement dirigée contre le RBI.

 

Au cours du débat, il a été dit que le RBI n’est en aucun cas une « utopie de gauche ». Elle ne change pas la réalité sociale, est dirigée contre les éléments encore existants de l’État-providence et contredit les idées fondamentales du mouvement ouvrier. Dans certains discours de colère, les partisans du RBI ont fait référence à la décision des membres ; Maintenant, une tentative devrait être faite pour renverser cette décision de « la base ». Lorsque la nouvelle présidente du parti, Ines Schwerdtner, s’est prononcée contre l’acceptation de la motion pro-RBI (et en même temps en faveur du retrait de la contre-motion), l’une des partisanes du RBI a perdu son sang-froid et l’a décrite au micro comme une « nouvelle présidente du parti protégée dans l’exercice de ses fonctions ». La motion sur le RBI a été rejetée à une nette majorité.

 

Ont également été rejetées dimanche (par 239 voix contre 185) la motion « Stop the cannon instead to butter policy » déposée par la Plate-forme communiste, entre autres, qui s’opposait à la « résurgence rapide du militarisme allemand ». En revanche, une motion en faveur d’une procédure d’interdiction de l’AfD a été adoptée à une large majorité. Le délégué Ursel Beck a mis en garde dans un contre-discours : les députés du Parti de gauche travailleraient ici au Bundestag avec les partis qui avaient créé un terrain fertile pour l’AfD avec leurs politiques. Une demande d’interdiction alimente également les illusions sur l’appareil d’État. Toute l’expérience montre que les interdictions sont toujours dirigées contre les gauchistes.

 

rovenance : Numéro du 24.10.2024, Page 1 / Domestique

Parti de gauche après la conférence fédérale du parti

La gauche perd quelques droitiers

Berlin : Cinq députés emmenés par Klaus Lederer démissionnent du Parti de gauche

Von Nico Popp

À Berlin, cinq acteurs de premier plan de l’aile droite du parti ont démissionné mercredi du Parti de gauche. Il s’agit de l’ancienne sénatrice sociale Elke Breitenbach et de l’ancien sénateur de la culture Klaus Lederer, de l’ancien chef de groupe parlementaire Carsten Schatz, de l’ancien sénateur du développement urbain Sebastian Scheel et de Sebastian Schlüsselburg. Les cinq personnes qui ont publié une déclaration commune sont membres de la Chambre des représentants de Berlin. Les coprésidents du groupe parlementaire de gauche, Anne Helm et Tobias Schulze, ont regretté cette décision. La nouvelle directrice générale de la Confédération, Janis Ehling, a parlé d’une « perte douloureuse ».


 

Le groupe autour de Lederer a dominé l’association d’État pendant de nombreuses années - et ce courant y est encore très vivant. Le contexte des démissions est, d’une part, la défaite surprenante de cette direction lors de la conférence du parti de l’État il y a une semaine et demie. Il y avait échoué avec une motion que Lederer avait personnellement défendue, mais que la majorité des délégués n’étaient pas disposés à accepter parce que, entre autres choses, ils y identifiaient un lien conceptuel entre l’antisémitisme génocidaire du fascisme allemand et l’attaque du Hamas contre Israël en octobre 2023 et une approbation indirecte de la répression contre le mouvement de solidarité avec la Palestine.

 

Plusieurs délégués de l’aile droite du parti ont quitté le congrès du parti après le succès des amendements correspondants et ont ensuite attaqué publiquement les opposants au sein du parti, ce qui a provoqué une agitation considérable dans le parti juste avant le congrès fédéral du parti. Mardi, le comité exécutif du Land de Berlin a évalué les événements et s’est dit « consterné par le résultat de la conférence du parti ».

 

Cependant, les démissions sont aussi un symptôme de l’insatisfaction générale de la droite opportuniste du parti à l’égard des résultats du congrès fédéral du parti, qui a été caractérisé par une consolidation interne au parti et n’a pas apporté de progrès immédiatement utilisable pour ceux qui travaillent à une rupture avec le programme d’Erfurt de 2011.

 

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