Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
L'Humanité lannionnaise. Lannion et Tregor

tregor

LFI, son mode de fonctionnement et sa crise

14 Février 2023 , Rédigé par Pour une vraie gauche à Lannion Publié dans #Mélenchon, #France Insoumise, #Lannion, #PCF, #Insoumis Pays de Lannion, #Tregor, #CCCP-Tregor

 

Pour continuer un petit tour dans la gauche intéressons nous à LFI et à son mode de fonctionnement.

Voilà un petit texte clair et qui ne manque pas de clairvoyance! Son auteur un ancien communiste qui tient un blog passionnant.

Ce papier, peut-être le dernier de l’année 2022, sera largement consacré à cet étrange objet qu’est la « France Insoumise ». Je sais que certains de mes lecteurs me demanderont pourquoi je m’intéresse encore à cette secte, qui fait certes beaucoup de bruit mais dont la contribution passée ou prévisible à la résolution des problèmes du monde en général et de la France en particulier est limitée, et c’est un euphémisme. Je leur répondrai que LFI est à la fois une vitrine et un concentré des choix, des attitudes, des contradictions de nos classes intermédiaires et donc d’une partie dominante de nos élites politiques et médiatiques. Et à ce titre, un objet d’étude passionnant.

Prenons un exemple : ces derniers jours, les « jeunes insoumis.e.s » (sic) ont inventé quelque chose de véritablement original : la « grève du militantisme ». La décision du groupe parlementaire LFI de réintégrer Adrien Quatennens après quatre mois de purgatoire a poussé les « jeunes insoumis.e.s » (ré-sic) de Périgueux et de Bordeaux à prendre une terrible décision. Dans leur communiqué, après un rappel des faits et la dénonciation des dirigeants nationaux censés avoir jeté par-dessus bord les valeurs essentielles du mouvement, les jeunes en question annoncent leur décision : « les groupes Jeunes Insoumis.es suivants cessent dès à présent toute activité militante et ce, pour une durée indéterminée ». La grève du militantisme, en somme.

Imaginons un instant que demain une opportunité extraordinaire de faire avancer la révolution citoyenne se présente. Est-il concevable que ces militants disent « désolés, on ne peut pas faire la révolution, on est en grève » ? C’est clairement une absurdité. Un vrai militant n’est pas au service d’un dirigeant, ou même d’un Parti, mais au service d’une cause qui lui tient personnellement à cœur. Le militantisme, c’est l’engagement de travailler chaque fois qu’on le peut pour faire avancer un projet auquel vous croyez intimement. Pour un militant, faire la « grève du militantisme », c’est se tirer une balle dans le pied, c’est différer le triomphe de sa cause. C’est pourquoi l’idée même d’un militant « cessant toute activité militante » comme forme de protestation est aussi absurde que celle d’un croyant faisant la « grève de la prière ». S’il y a conflit avec un dirigeant, le militant peut protester publiquement, peut agir pour le faire remplacer, peut même changer de crémerie, mais « cesser l’activité militante » en signe de protestation ? C’est une complète absurdité…

 

u peut-être pas. Peut-être que ces « Jeunes Insoumis.e.s » ont une vision du militantisme très différente de la mienne. Peut-être pensent-ils qu’on ne milite pas au service d’une idée, d’un projet, d’une cause, mais au bénéfice d’une personne ou d’un groupe de personnes. Et dans ce cas, tout devient beaucoup plus cohérent. Si vos dirigeants sont les seuls bénéficiaires de votre action militante, cesser toute action devient un moyen de pression parfaitement logique pour obtenir d’eux qu’ils tiennent compte de votre avis.

Au détour d’une affaire somme toute mineure, on découvre un pan entier du rapport particulier qu’entretiennent les militants « insoumis » et leurs dirigeants. Loin de la logique des partis politiques dans lesquels les militants et les dirigeants par eux mandatés sont censés poursuivre les mêmes buts, chez les « insoumis » les dirigeants, qui n’ont aucun mandat des militants, apparaissent comme les principaux bénéficiaires de l’action militante. Et du coup, dans un mouvement totalement verrouillé et sans institutions démocratiques internes qui puissent permettre aux adhérents de discipliner leurs dirigeants, les militants n’ont d’autre moyen pour faire valoir leurs revendications auprès d’eux que de cesser de coller « leurs » affiches et d’organiser « leurs » campagnes.

Cette affaire est, on l’a dit, mineure. Mais elle s’inscrit dans un processus de délitement bien plus profond, qui tient à la structure même de LFI. Le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon est un mouvement charismatique. A sa tête, un Gourou infaillible dont l’autorité n’est limitée par aucune forme institutionnelle, mais dépend exclusivement de son charisme et de son rapport personnel avec les militants. Autour de lui, un ensemble de dirigeants de second rang nommés « a divinis » par le Gourou et dont l’autorité précaire dépend de la bienveillance réelle ou supposée du Gourou envers eux, et qui disparaissent du jour où le Gourou le décide. Enfin, à la base, une piétaille ébahie croyant dur comme fer à l’infaillibilité de son leader tant dans le domaine de la tactique et de l’organisation que dans le champ intellectuel.

 

Mais « tide and time wait for no man » (1). La toute-puissance du Gourou ne l’empêche pas de voir le temps passer, et à 72 ans, les limites temporelles de son avenir politique deviennent de plus en plus évidentes. Sa renonciation à la candidature aux élections législatives de 2022 constitue de ce point de vue un tournant : elle ouvre symboliquement la question de la succession, ou plutôt celle de l’avenir du mouvement, tant il est évident que personne n’est en mesure de le remplacer dans le rôle du gourou charismatique. Cette constatation ne décourage pas ceux qui, dans l’entourage de Mélenchon, pensent pouvoir, à défaut de le remplacer, toucher son l’héritage. Cela ne décourage pas non plus ceux qui, plus extérieurs au cercle aulique, rêvent de gagner en influence en profitant de son effacement. Quant au Gourou, il sait que désigner formellement un héritier, consacrerait son effacement définitif, et évite donc soigneusement de le faire. Encore un instant, monsieur le bourreau…

 

On peut éclairer la situation à la lumière de ce que fut la succession de Lénine dans le parti bolchevik dans les années 1920. Là aussi, son éloignement des affaires pour des raisons de santé à partir de 1921 ouvre la lutte entre les successeurs possibles, à l’époque Staline, Trotski, Zinoviev, Kamenev, Boukharine. Les quatre derniers sont des orateurs puissants, des théoriciens respectés, ils ont une trajectoire révolutionnaire incontestable. Mais ils partent avec un deux handicaps importants : d’une part, Staline a reçu la demie-bénédiction de Lénine, qui en a fait le secrétaire général du Parti ; d’autre part, si Staline n’est ni un grand orateur, ni un grand intellectuel, c’est un grand organisateur, qui met sur pied l’appareil du Parti et en a le contrôle.

Bien sûr, comparaison n’est pas raison, et la situation du parti bolchévik en 1921 n’a rien à voir avec celle de LFI un siècle plus tard. Mélenchon n’est pas Lénine, et LFI n’a fait aucune révolution, et est aussi loin du pouvoir que de la lune. Si je cite cette référence, c’est parce que dans la culture trotskyste qui imprègne LFI, elle est parlante et éclaire les choix des uns et des autres. L’organisateur discret mais efficace, à la fidélité canine, est depuis longtemps installé à LFI. Il s’agit de Manuel Bompard. Pendant que les autres dirigeants de LFI montent sur les barricades médiatiques, lui œuvre dans l’ombre pour prendre le contrôle de la structure. Comme Staline, il a compris que l’essentiel du pouvoir ne se trouve pas à la tribune, mais dans les bureaux et en particulier dans ceux qui pourvoient aux nominations et aux promotions. Qui trouve-t-on à la tête du processus de désignation des candidats à l’élection européenne ? C’est Manuel Bompard, qui a profité pour promouvoir d’illustres inconnus comme Manon Aubry, qui du coup lui doivent tout, et pour pousser vers la sortie ceux qui pouvaient lui faire de l’ombre, comme l’historique Charlotte Girard, où dénoncer sa mainmise, comme le remuant Thomas Guénolé. Qui dirige la campagne présidentielle de Mélenchon, une opportunité en or pour avoir l’oreille du Gourou et lui glisser des noms à promouvoir ou à barrer ? Encore Bompard. Qui dirige en coulisse les « commissions électorales » censées valider les candidatures aux législatives ? Encore lui. Ceux qui connaissent l’histoire du PCF savent que l’homme le plus puissant du Parti entre 1965 et 1990 n’était ni Duclos, ni Waldeck-Rochet, ni Marchais, mais un certain Gaston Plissonnier, obscur permanent et « secrétaire à l’organisation », l’homme chargé de la « montée des cadres », des opérations clandestines, et des lourds secrets qu’il a emportés avec lui dans sa tombe. Je ne serais pas surpris si Bompard avait un petit portrait de lui caché quelque part dans son bureau…

 

C’est pourquoi la prise du pouvoir par Manuel Bompard, consacrée par l’annonce de composition la nouvelle direction à l’assemblée représentative du 10 décembre – et je dis bien « annonce », parce qu’aux assemblées représentatives de LFI on n’élit pas les directions, on les annonce (2) – ne devrait surprendre personne, et surtout pas vous, mes chers lecteurs, puisque je l’avais prédit depuis longtemps sur ces colonnes. La liste des membres de la « coordination » de LFI est d’ailleurs à souligner. Les « historiques » de la mélenchonie comme Coquerel, Corbière ou Garrido, ceux qui ont une surface propre comme Chaïbi, Ruffin ou Autain sont fermement poussés dehors. Les points communs des membres de la nouvelle « coordination » ? Ce sont des militants professionnels (rares sont ceux qui ont vraiment travaillé dans leur vie, la plupart passant du militantisme étudiant au militantisme politique et social), promus et élus grâce à la promotion interne contrôlée par Bompard… autrement dit, ils lui doivent tout. Font exception le Gourou et quelques-uns de ses familiers : sa maîtresse, son gendre… La création d’un « conseil politique », sorte de comité Théodule censé faire passer la pilule auprès des recalés ne fait pas vraiment illusion : tout le monde a encore en tête le « parlement de l’union populaire », devenu le « parlement de la Nupes », instance dont la composition est incertaine et les réunions inexistantes.

Le plus drôle dans l’affaire est la réaction des exclus de la nouvelle direction. Alors qu’ils côtoient le Gourou depuis de longues années, qu’ils ont eu largement le temps de comprendre ses méthodes, pire, qu’ils ont contribué eux-mêmes à les mettre en place et à les faire fonctionner, ils font semblant de découvrir que LFI fonctionne comme une secte. La palme d’or dans ce domaine appartient certainement à Clémentine Autain qui, après avoir navigué pendant des années dans les eaux troubles du « mouvement gazeux » et en avoir tiré pas mal d’avantages, découvre tout à coup les que la démocratie institutionnalisée, ça a du bon. Elle était beaucoup moins regardante du temps où la bénédiction du Gourou à elle seule lui permettait de jouer les grands inquisiteurs – et accessoirement les maitre chanteur – comme dans l’affaire Bouhafs. Ces gens sont des hypocrites. Pendant des années, ils ont vanté le caractère « gazeux » de leur mouvement, et profité en utilisant les pires méthodes pour pousser dehors ceux qui les gênaient. Pensez à Thomas Guénolé, contre qui on monta une fausse accusation d’harcèlement sexuel pour l’écarter alors qu’il avait critiqué le fonctionnement de LFI et dénoncé, déjà, les méthodes de Manuel Bompard. Pensez à Charlotte Girard, poussée dehors par les agissements du couple Bompard/Chikirou lors de la constitution de la liste pour les élections européennes.

 

 

Mais hypocrites ou pas, l’histoire est en marche. Bompard a maintenant toutes les cartes en main. Il est suffisamment malin pour ne pas commettre l’erreur fatale, qui serait de remettre en cause trop rapidement l’autorité de Mélenchon. Sa prudence lors de l’affaire Quatennens, sa réticence à dédire le Chef, montre qu’il a compris non seulement jusqu’où on peut aller trop loin, mais aussi que, dans les mots de Shakespeare, celui qui porte le poignard ne ceint pas la couronne. De toute façon, il sait que le temps joue pour lui. Il lui suffit d’attendre et le Gourou disparaîtra de lui-même, avec de la chance, avant la prochaine grande échéance électorale. Le tout est d’éviter que pendant ce temps puisse surgir un leader pour prendre sa place.

Bien sur, de mon point de vue, cela n’a pas d’importance. Après tout, Bompard ou un autre… La grande question, la seule en fait qui ait un intérêt, est de savoir ce que pourrait être le LFI de l’après-Mélenchon. Est-ce qu’un mouvement de nature fondamentalement charismatique a un autre avenir possible que de devenir une sorte de confédération d’élus cherchant à préserver leur capital électoral ? Y a-t-il une quelconque possibilité que cette organisation s’institutionnalise et devienne un véritable « intellectuel collectif », ayant une capacité d’élaboration politique qui aille au-delà de quelques slogans ?

Personnellement, je ne le crois pas. D’abord, à cause de la faiblesse de ses cadres. On dit souvent que le niveau d’un collectif s’approche de celui du plus faible de ses membres. Lorsqu’on écoute parler les « nouvelles stars » de l’insoumission, on est frappé par la faiblesse du discours, tant du point de vue du langage que de la construction du raisonnement. Bompard, Panot, Martinet, Aubry parlent comme s’ils étaient encore dans une assemblée de l’UNEF (3). Le voudraient-ils, qu’ils ne seraient pas capables de monter d’un cran, de passer du plan de la simple tactique à celui d’une pensée globale.

Et puis, et c’est encore plus lourd, il faut tenir compte de la composition sociologique du corps militant de LFI. La volonté, exprimée à l’assemblée représentative, de chercher à établir des ponts avec les couches populaires et de concurrencer le Rassemblement National sur ce terrain est fort louable. Mais pour établir ces ponts, il faudra changer radicalement les priorités, en mettant l’accent sur les questions qui intéressent les couches populaires. Est-ce que des militants issus essentiellement des classes intermédiaires accepteront cet écart ? Accepteront-ils de mettre de côté « la régularisation de tous les sans-papiers » pour se pencher sur les effets dévastateurs de l’immigration sur les rapports salariaux ? D’oublier un instant « les violences faites aux femmes » pour se concentrer sur « les violences faites aux prolétaires » ? Qu’il me soit permis d’en douter : lorsqu’on regarde les priorités affichées par le groupe LFI à l’Assemblée nationale ou le traitement de l’affaire Quatennens, on voit bien où se situe le centre de gravité sociologique de la France Insoumise. Quand des « Jeunes Insoumis.e.s » se mettront en grève pour protester contre la prise en compte insuffisante des problématiques des couches populaires chez LFI, on en reparlera.

Descartes

(1) « la marée et le temps n’attendent personne »

(2) Je conseille vivement ceux qui sont intéressés par le fonctionnement de LFI de regarder la vidéo de « l’assemblée représentative » (https://youtu.be/LFtDEULdAn4). On peut voir la présentation de la nouvelle direction autour de la 30ème minute. On notera d’une part que les noms des dirigeants sont annoncés comme un fait accompli, sur lequel il n’est pas question de discuter, et d’autre part la maigreur des applaudissements qui accompagnent les différentes annonces… le processus est tellement grotesque qu’à la fin des annonces le présentateur, William Martinet, se sent obligé de donner une explication vaseuse de la manière dont ces noms sont sortis du chapeau.

(3) La vidéo ci-dessus contient beaucoup de moments amusants – si l’on peut dire. Le discours de Panot, rempli de fautes de français, est une pièce d’anthologie.

Lire la suite

Quelques points de vue sur le 39° congrès du PCF

14 Février 2023 , Rédigé par Pour une vraie gauche à Lannion Publié dans #Lannion, #CCCP-Tregor, #PCF, #PCF Lannion, #Tregor, #PS, #Ensemble Lannion, #PCF22

 

Nous publions ici un texte de

https://fdgpierrebe.over-blog.com/2023/02/intervention-de-frederic-boccara-au-cn-du-pcf-des-4-et-5-fevrier.html

https://fdgpierrebe.over-blog.com/2023/02/intervention-de-frederic-boccara-au-cn-du-pcf-des-4-et-5-fevrier.html

Pour aller plus loin sur cette tendance:

https://enavantlemanifeste.fr/2020/03/27/pourquoi-ce-nouveau-blog/

 

En prime une analyse de Roger Martelli

http://www.regards.fr/actu/article/ou-en-est-le-pcf

 

http://www.regards.fr/actu/article/ou-en-est-le-pcf

Plus ancien, un point de vie de la gauche communiste française du PRCF

https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/39eme-congres-du-pcf-du-que-faire-au-cest-quand-quon-va-ou-par-g-gastaud/

 

 

Congrès du PCF : une victoire en trompe l’œil de Fabien Roussel

Fabien Roussel est en passe d’emporter le 39e congrès du PCF [qui se tiendra à Marseille du 7 au 10 avril prochain]. Lors du vote interne qui s’est tenu du 27 au 29 janvier, les militant.es se sont en effet prononcé à 82 % en faveur du texte de la direction. Depuis le début des années 2000, les statuts du PCF ont été modifiés pour que les militants puissent choisir, s’ils le souhaitent, entre plusieurs projets de « base commune de discussion ». La direction sortante adopte d’abord un projet. Mais des textes alternatifs peuvent être aussi soumis au vote s’ils réunissent au moins 300 communistes inscrit.es dans au moins un quart des fédérations. 

Ce vote n’est pas un vote formel puisque lors du précédent congrès, le texte de la direction avait été mis en minorité et Pierre Laurent  remplacé lors du congrès national par Fabien Roussel. Ce dernier peut donc se targuer aujourd’hui d’un score impressionnant. Mais, en réalité, ce succès est une victoire en trompe l’œil.

Un affrontement en profondeur

Les 82 % obtenus par Fabien Roussel occultent la réalité d’un débat très polarisé, qui traduit une recomposition des courants constitués au sein du PCF. Deux projets se sont donc affrontés et chacun des deux textes a rassemblé des courants qui auparavant se présentaient distinctement. Le texte de la direction – L’ambition communiste pour de « nouveaux jours heureux » – mêle ainsi les soutiens traditionnels d’un PCF identitaire et des courants orthodoxes nostalgiques de l’URSS. Parmi ses animateurs, on trouve également des partisans d’une Union de la gauche à l’ancienne. Cette pluralité et cette association des identitaires et des orphelins de l’Union de la Gauche dominée par le PS n’est pas nouvelle et s’explique, nous y reviendrons, par une communauté de vues sur le rôle du Parti dans la société.

Le second texte intitulé Urgence de communisme, pour des victoires populaires[1] a mêlé les partisans de Pierre Laurent et les tenant.es – comme Elsa Faucillon –  d’une radicalité moderne rassemblé.es lors du précédent congrès autour du texte « Printemps du communisme ». Ces deux courants partagent l’essentiel en termes de valeurs, de rapport à l’histoire du communisme et la volonté d’unité et de rassemblement. Ils s’étaient opposés lors des deux précédents congrès car les « printaniers » reprochaient à Pierre Laurent de ne pas assez investir le Front de Gauche, d’avoir hésité trop longtemps dans le soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, de trop ménager les identitaires et, surtout, de continuer de considérer le PS comme un acteur central de la gauche et de fait d’accepter sa prééminence. Cet obstacle au rassemblement des deux sensibilités – « laurentiste » et « printanière » – a été levé par la quasi-disparition du PS et son intégration dans la NUPES en position seconde. Ils ont donc pu rédiger sans difficulté un texte commun. Ils ont été rejoints par des personnalités du PCF comme Marie-George Buffet, Jean-François Gau, Francis Wurtz, Bernard Vasseur, Patrick Le Hyaric et Jean-Claude Lefort. La victoire sans appel du texte de Fabien Roussel – rédigé en grande partie par Christian Picquet, ancien dirigeant de la LCR – cache donc un affrontement en profondeur dans le PCF.

Les questions en débat

Elles sont nombreuses : communisme, causes de l’affaiblissement du PCF, hiérarchie ou non des luttes, rapport à la NUPES, international. En réalité, ces divers débats sont la déclinaison d’une différence centrale : celle de la conception du parti et de son rapport à la société. Les majoritaires ont au cœur une conception identitaire du Parti en réalité avant-gardiste, les seconds voient dans le parti un outil au service du rassemblement, modeste dans son affirmation, suscitant l’intervention citoyenne, se nourrissant de l’apport de l’extérieur et des autres forces politiques et sociales.

A partir de là, l’analyse de l’affaiblissement du PCF ne peut être la même. Les partisans de Fabien Roussel expliquent l’affaiblissement par une volonté d’effacement du PCF, notamment à la suite du renoncement à la présentation d’une candidature communiste à la présidentielle en 2012 et 2017. Les seconds voient dans l’affaiblissement du PCF des explications de plus longue durée, notamment les effets de l’impasse soviétique et de la rupture du programme commun. Ils mettent en avant l’affaiblissement généralisé des partis communistes dans le monde – preuve, selon eux, que c’est toute la conception du communisme qui doit être renouvelée. Ils cherchent donc à innover autour de la notion de « Communisme déjà-là » à la suite des travaux de Bernard Friot[2] et de Bernard Vasseur[3]. Ils voient dans le communisme un processus qui doit conduire à des ruptures alors que les partisans du texte majoritaire tout en concédant que « le communisme est une visée et un chemin » l’imaginent comme une suite d’étapes – démarche que Lucien Sève,[4] principale référence des « printaniers », avait critiquée. Évidemment, pour les opposants, l’URSS n’avait rien à voir avec le communisme alors que le texte majoritaire affirme que « l’URSS s’est effondrée face à la pression des puissances capitalistes à l’issue d’une crise profonde d’inefficacité économique, après avoir refusé de prendre en compte les exigences de démocratie et de liberté qui montaient des sociétés. ». Explication largement insuffisante car renvoyant principalement à des causes extérieures.

Sur les luttes sociales, féministes, écologistes, antiracistes les différences sont également patentes et renvoient à la distinction dans le positionnement par rapport à la société. Les deux textes cherchent à articuler les différentes luttes mais pour le texte majoritaire « le monde du travail a vocation à devenir l’aile marchante, la force motrice réunissant l’ensemble des classes et couches disponibles à un combat pour changer la vie… »  alors que pour le texte des opposants il ne peut y avoir de hiérarchie des luttes : « Travail, services publics, climat, féminisme, antiracisme, démocratie, paix… Aujourd’hui, chacune de ces luttes va au-delà de l’immédiat, met en cause le système et pose la question de transformations radicales et durables. Aussi notre responsabilité de communistes est d’investir toutes ces urgences populaires, d’appuyer ces mouvements jusqu’à remporter des victoires ».   Toutefois, alors que le texte des « printaniers » lors du 38e congrès[5] était plus explicite sur l’articulation non hiérarchisée des luttes, qu’il affirmait avec force l’enjeu de la lutte des classes, le texte Urgence de communisme fruit d’un compromis avec l’ancienne majorité « laurentiste » est beaucoup moins explicite et radical. Le texte soutenu par Fabien Roussel a pu apparaître alors comme le seul porteur de radicalité et de la lutte des classes.  Il s’agit évidemment d’un faux-semblant car les multiples interventions du secrétaire national du PCF – sur l’OTAN, dont il ne faudrait pas sortir immédiatement, ou sur le capital qu’il ne faudrait pas décapiter mais contraindre – démontrent à l’envi qu’il s’agit en réalité d’une fausse radicalité.

Il est également symptomatique que l’un des chapitres du texte majoritaire s’intitule « engager la révolution féministe » comme si cette dernière n’était pas en cours et qu’elle attendait le PCF. Sur l’antiracisme, les deux textes condamnent le racisme à l’égard des musulmans mais, dans sa partie sur l’état du monde, le texte majoritaire évoque l’islamisme dans des termes qui en font le principal adversaire :

« Les paniques identitaires sont aussi utilisées par les fondamentalismes religieux, chrétien, appartenant à l’extrême droite évangéliste états-unienne ou brésilienne, se réclamant de l’hindouisme du Premier ministre indien Modi, ou islamiste. Ce dernier revêt une dimension particulière par sa couverture géographique et la diversité des moyens employés, du gradualisme au terrorisme. Ces courants bénéficient d’appuis étatiques. Parfaitement compatibles avec la théorie néoconservatrice du « choc des civilisations », ils attaquent violemment les droits des femmes, les conquêtes démocratiques et sociales, le mouvement ouvrier et la gauche ».

Il s’agit d’une caractérisation clairement issue des réflexions du Printemps républicain.

En outre, selon le texte de la direction, puisque l’affaiblissement du PCF s’expliquerait par son absence aux élections présidentielles en 2012 et 2017, à son intégration dans le Front de Gauche, il est clair que la NUPES ne peut être que la cible de critiques appuyées. Le texte ne va pas jusqu’à proposer d’en sortir mais les critiques s’enchaînent à tel point que l’on peut se demander s’il ne s’agit pas pour lui que d’un simple accord électoral inévitable, d’une pure décision d’opportunité. A l’inverse, le texte alternatif, tout en relevant ses insuffisances, y voit une étape dans le rassemblement de la gauche qui se fera si la NUPES devient populaire dans son fonctionnement et cesse d’être une réunion d’états-majors. En corollaire, ce texte insiste sur la priorité que doit être le rassemblement contre l’extrême droite. Pour certains de ses signataires, il est clair que le maintien de la candidature de Fabien Roussel à la présidentielle a été une erreur même si cette position ne figure pas dans le texte.

Enfin, sur les questions internationales, au-delà de la lettre des textes, il y a un positionnement différent des signataires. Le texte présenté par la direction sortante critique bien le campisme mais, dans le même temps, cette direction a récemment signé une déclaration de 78 partis communistes et ouvriers qui en est l’expression même. Sur la situation en Palestine/Israël, les deux textes parlent d’apartheid mais le premier ne le voit que dans les territoires occupés alors que pour le second c’est la politique générale du gouvernement israélien qui est qualifiée d’apartheid.

Un mouvement de fond

Comment expliquer un tel score du texte de la direction ? Il paraît évident que des communistes qui étaient les plus attachés à la refondation du communisme et qui avaient voté pour le Printemps du communisme en 2018 l’ont quitté massivement car, entre les deux congrès, le nombre de cotisants a chuté de 7000 (-15%). Mais cette explication n’est pas suffisante. Le texte des opposants propose une démarche plus complexe dont la pédagogie est plus difficile à conduire.

Surtout, pour les membres actuels du PCF la démarche identitaire est rassurante. Si l’on est encore membre du PCF, ou si on y adhère, car le chiffre de 7000 cotisants en moins est un solde, c’est bien qu’on pense qu’il est « le meilleur parti ». C’est aussi parce qu’on pense que la priorité doit être son renforcement et que le rassemblement vient, au mieux, dans un second temps. Le même phénomène de repli identitaire et de poussée de son expression est constatable dans l’ensemble des partis de gauche qui ont récemment tenus leur congrès : PS, NPA, EELV. L’émergence de la France Insoumise a davantage encore déstabilisé des organisations qui étaient déjà en crise.

Mais alors que le rayonnement médiatique de Fabien Roussel est interprété par les opposants comme le résultat de concessions idéologiques à la droite, la majorité des militants y voient une reconnaissance de leur parti, de leur militantisme, et ils y retrouvent un motif de fierté. Ils se sont donc surmobilisés pour ce vote[6]. Ils l’avaient déjà fait en 2021 pour choisir le secrétaire national comme candidat à la présidentielle à près de 75 %. C’est là la principale raison du vote massif en faveur du texte porté par Fabien Roussel.

Un parti affaibli

Or, Fabien Roussel va continuer de diriger un parti qui s’affaiblit toujours davantage. Et tout d’abord en nombre d’adhérent.es. Les membres cotisants, pouvant participer au vote, sont passés de 50890 en 2016 lors du 37e congrès, à 49000 en 2018 lors du 38e congrès, à 44000 au printemps 2021 pour le vote sur la candidature de Fabien Roussel, puis à 41000 en 2022 pour le 39e congrès. L’affaiblissement se traduit aussi dans la chute du nombre d’adhérent.es acti.f.ve.s. Le nombre de votants – les militants qui se sentent les plus concernés par les débats internes et les plus militants – est, quant à lui, passé de 30127 en 2016, à 30999 en 2018 à 29900 en 2022.

Par ailleurs, 31 fédérations ont moins de 200 cotisants et la moitié de l’effectif total est concentrée dans 17 départements[7]. Malgré la notoriété acquise à la présidentielle,  le mandat de Fabien Roussel n’a pas mis fin à l’hémorragie. Par ailleurs, c’est un parti vieillissant qui a voté. Nous disposons ainsi de l’étude de Robert Injey pour la section de Nice : l’âge médian des votants est de 70 ans et les plus de 75 ans ont été plus nombreux à voter que les moins de 60 ans.

Au niveau électoral, malgré les belles prestations de Ian Brossat, le PCF n’a pas obtenu, aux élections européennes, le score qui lui aurait permis d’avoir des élus et a ainsi disparu du parlement européen. Aux élections départementales et municipales la situation est plus contrastée[8]. Aux dernières municipales, « le PC a perdu une petite quarantaine de villes de plus de 1000 habitants et gagné ou regagné entre 25 et 30 communes nouvelles au moins. En 2014, le PC pouvait comptabiliser 283 communes à son actif ; en 2019, si l’on tient compte des incertitudes inévitables d’étiquettes, dans un sens ou dans l’autre, ce nombre oscille entre 256 et 270 ».

Aux départementales, Roger Martelli constate une stabilisation du nombre de conseillers départementaux, une implantation dans de plus nombreux départements mais un affaiblissement dans les traditionnelles zones de force symbolisées par la perte du conseil départemental du Val-de-Marne. Il n’y a qu’aux régionales que le PCF gagne véritablement en nombre de conseillers mais c’est justement dans le cadre de listes unitaires.

Quant à la présidentielle, Fabien Roussel, malgré un gain de notoriété évident, a réalisé le second score le plus mauvais de toute l’histoire du PCF. Marie-George Buffet avait fait légèrement moins bien en 2007 mais c’était au sortir de l’explosion des collectifs anti-libéraux [constitués lors de la campagne de 2005 contre le TCE] et de l’échec d’une candidature unitaire. Aux élections législatives, le PCF ne maintient l’existence de son groupe que grâce à l’accord né de la création de la NUPES et de l’apport d’élus ultramarins encore plus nombreux qu’à la précédente législature.

D’autres signes d’affaiblissement sont également à l’œuvre. Passées inaperçues, les organisations étudiantes et de jeunesse ont connu récemment des scissions. C’est le cas de l’Union des étudiants communistes (UEC) en février 2021 et de la fédération départementale des Jeunesses communistes (JC) de Val-de-Marne. Dans ce dernier département, ce sont des dizaines de militants qui ont quitté l’organisation et ont rejoint Red jeunes, nouvelle organisation dont les responsables de l’UEC ont été à l’origine.

La JC elle-même est traversée par les mêmes questions que le PCF mais, comme toujours, de manière radicalisée : antiracisme, rapport à la France Insoumise et au rassemblement, lutte contre l’extrême-droite. On notera que près de 160 jeunes ont dans le cadre du débat du PCF signé un texte très identitaire de soutien au texte de Fabien Roussel, auquel a répondu un appel symétrique en soutien au texte Urgence de communisme émanant d’une soixantaine de jeunes cadres. Ces débats et ces départs ne font qu’accentuer l’affaiblissement de l’organisation.

Au-delà, c’est toute la galaxie communiste qui n’en est plus une. Au fil des années, les organisations de masse dans lesquelles les communistes étaient aux postes de direction ont pris leur distance. Affaibli, le PCF a été obligé de reconnaître leur indépendance, s’en faisant même le chantre le plus accompli, une manière de se différencier dans la dernière période de la France Insoumise, dont les relations avec les syndicats sont plutôt tendues. Mais on ne sait, dans le cas du PCF, s’il s’agit d’une véritable conversion à l’esprit de la Charte d’Amiens ou de la conséquence du fait qu’il n’a pas les moyens d’y imposer son point de vue.

Quoi qu’il en soit, cela marque une véritable rétractation d’influence dans la société. De plus en plus de communistes agissent individuellement sans que leur appartenance partisane ne détermine leurs choix. On est face à un véritablement éclatement de fait de l’organisation.

Plusieurs partis en un ?

A ce niveau d’éclatement, d’affaiblissement et de division, que peut-il se passer dans la suite du congrès et au-delà ? Les opposants ont publié un communiqué dans lequel ils maintiennent leurs désaccords et demandent que le congrès réponde clairement à leurs questions, notamment sur la NUPES. Les proches de Pierre Laurent qui occupent encore des positions exécutives dans la direction seront-ils marginalisés ? Les opposants déposeront-ils une liste alternative à la direction conduite par Fabien Roussel lors du congrès ?

Dans l’histoire du PCF il n’y a pas de tradition scissionniste. Les communistes de différentes générations qui étaient en désaccord sont en général partis sur la pointe des pieds. Il est donc peu probable qu’il y ait une scission en tant que telle mais plutôt une cohabitation de plusieurs partis et la constitution par les opposants de passerelles avec des communistes de l’extérieur.

Le premier parti, celui qui a gagné le congrès, est le parti de Fabien Roussel. Il a clairement réussi à  se mettre au centre de l’organisation. Le PCF critique la Ve République est lui-même devenu un parti présidentialiste. On sait que les institutions de la Ve République sont un véritable piège pour les forces d’émancipation. Jean-Luc Mélenchon a théorisé qu’il fallait en jouer pour gagner avant d’en finir par une Assemblée constituante. Fabien Roussel tente le même pari mais son résultat à l’élection prouve qu’il en est très loin, surtout si l’on prend en compte que sa notoriété est basée sur ses propos et actes disruptifs pour un leader de la gauche : soutien à une manifestation factieuse de syndicats de policiers, division de la gauche sur la question des prestations sociales, propos ambigus sur l’immigration, productivisme…

Il y aussi le parti des nostalgiques de l’URSS. On l’a constaté jusqu’à la caricature pendant la campagne sur le vote lorsqu’un signataire du texte de jeunes en soutien à la direction en a appelé au NKVD pour se débarrasser des partisans du texte Urgence de communisme. Il n’est évidemment pas représentatif mais la nostalgie de l’URSS est portée par des dirigeants comme le secrétaire de la puissante fédération départementale du Pas-de-Calais. Mais au-delà de ce qui pourrait n’être que des survivances folkloriques, il y a une véritable angoisse chez des communistes à la recherche d’une perspective, voire d’un modèle. D’où la difficulté de Fabien Roussel lorsque, interrogé par des enfants, il a hésité à ranger Staline dans la colonne du tableau « pas camarade », confondant rôle de l’URSS pendant la Seconde Guerre mondiale et communisme.

Et quand ce n’est pas l’URSS, c’est la Chine qui fascine. Elle remplit chez certains le vide qu’a laissé l’écroulement de l’URSS. On comprend alors la signature de la déclaration des partis communistes du monde, ou la bataille en interne de certains d’entre eux pour que la CGT adhère à nouveau à la Fédération Syndicale Mondiale.

Un autre parti est celui des traces du communisme municipal. Celui-ci est dans une situation paradoxale. Dans certaines villes, les élus communistes innovent en termes de démocratie participative mais, dans le même temps, ils se coordonnent peu, et sont en désaccord peu ou prou avec la ligne nationale. Ils sont aussi conscients qu’ils atteignent certaines limites et que, sans un parti renouvelé, ils ne pourront affronter les difficultés budgétaires et la technocratie d’État. Certains d’entre elles et eux ont ainsi signé une tribune qui l’affirme avec force. Ils ne forment pas non plus un tout cohérent et sont, comme des milliers de communistes, en souffrance d’une cohérence dynamique.

D’une manière plus générale, ce sont des milliers de communistes, membres ou non du PCF, qui sont en déshérence. Il n’existe que de rares cas de réorganisation comme à Vitry où les opposant.e.s au putsch de l’actuel maire se sont organisé.e.s et sont arrivé.es en tête lors de toutes les élections partielles contre les candidat.es du maire. L’organisation dedans/dehors va se poser pour les partisans du texte Urgence du communisme. Que feront-ils ?

*

A moyen terme, quels peuvent être les effets sur la gauche et le mouvement social de la victoire écrasante de Fabien Roussel ? On l’a dit, le PCF n’a plus la force d’influer en tant que tel sur les organisations syndicales. Mais ce qui s’y passe est symptomatique d’une poussée identitaire qui peut aussi affecter de manière dramatique la CGT qui tient son congrès dans quelques semaines. Quant à la NUPES, elle est évidemment fragilisée par le résultat de cette consultation interne comme elle l’est par celui du congrès du PS. Pour autant, si les résultats des dernières partielles se confirment, elle reste le mode de rassemblement le plus opératif et l’outil le plus efficace contre la droite et l’extrême-droite à condition que la France Insoumise demeure dans une logique d’unité.

Autre paradoxe donc : Fabien Roussel, qui n’en voulait pas, a dû s’y rallier, sauvant ainsi le groupe communiste. S’il devait la fragiliser plus encore, il continuerait d’emmener le PCF vers sa marginalisation. Que seront ses choix lors des prochaines élections européennes : nouveau cavalier seul, alliance avec LFI, avec le PS ? Que fera-t-il lors des futures présidentielles au moment où Marine Le Pen sera au bord de la prise du pouvoir ? Rien n’est en réalité écrit et les congrès sont faits pour être oubliés… ou pas.

Notes

[1] Les deux textes sont consultables ici

[2]Voir par exemple Bernard Friot et Frédéric Lordon, En travail : Conversation sur le communisme Paris, Editions La Dispute, coll. « Entretiens », 2021.

[3] Voir par exemple Bernard Vasseur, Sortir du capitalisme, Actualités et urgence du communisme, éditions de L’Humanité, 2022.

[4] Voir par exemple Lucien Sève, Capitalexit ou catastrophe. Entretiens avec Jean Sève, Paris, éditions La Dispute, 2018

5] Consultable ici https://assets.nationbuilder.com/congrespcf/pages/1383/attachments/original/1539262723/texte.pdf?1539262723

[6] Nous ne souhaitons pas dans cet article entrer dans la polémique de la véracité des résultats dans certaines sections et fédérations pour ne retenir que le mouvement de fond.

[7] Cf. l’analyse de Roger Martelli.

1- Le vote des communistes à 82% pour le texte proposé par le conseil national confirme le choix de réorientation fait au 38è congrès, puis pour l’élection présidentielle, le choix de sortir de l’effacement et de pousser l’originalité communiste, la développer et la donner à voir.

2- Sont devant nous, à présent, des chantiers de travail pour un PCF agissant et utile à un changement profond de société, un changement révolutionnaire.

Ce sont les chantiers de la novation communiste :

Celui d’une sécurité d’emploi ou de formation (SEF) ;

Celui d’une nouvelle civilisation dont l’exigence ne cesse de monter, une nouvelle civilisation c’est-à-dire à la fois une tout autre anthroponomie ― un autre sens et d’autres règles à la re-génération humaine ― et une tout autre économie, tout particulièrement d’une autre relation à l’argent ;

Celui d’institutions nouvelles, ce qui implique un rapport renouvelé aux élus et aux luttes

Celui de l’organisation du PCF

Celui de la formation, de l’appropriation et du développement de la théorie marxiste, en particulier : sur le capital et l’Etat, sur le lien entre social et sociétal, les révolutions anthroponomiques qui montent et les réactions des conservatismes exacerbés, sur l’analyse du capitalisme et de la crise du CME, l’analyse des nouvelles multinationales et de la révolution informationnelle, sur l’écologie ;

Celui enfin du monde et de l’internationalisme, d’un nouveau fonctionnement du monde, d’une nouvelle organisation

3- Je veux m’arrêter un instant sur cette question de l’état du monde et du besoin urgent d’une tout autre mondialisation. Nous avons la guerre, une guerre entre deux impérialismes et deux capitalismes (Russe et Etats-Unien), nous refusons la livraison d’armes ― fort heureusement, après l’épisode choquant du vote de la résolution à l’assemblée nationale ― et nous devons affirmer l’urgence de sortir de l’OTAN. Ce dernier point serait, en particulier, décisif pour parler à tous les belligérants et progresser vers une paix plus juste et viable. Mais il y a aussi les souffrances considérables des pays du Sud, parfois sous-estimées je crois, la domination du FMI, pas assez mise en lumière, et l’attaque du capital contre tous les peuples avec la hausse des taux d’intérêt par les banques centrales des pays capitalistes dominants, hausse soutenue encore cette semaine par le FMI au risque assumé d’une récession mondiale.

Tout cela pour dire que je pense que nous sommes à un tournant historique d’exigence extrêmement urgente d’un tout autre état du monde, d’une autre mondialisation. Je reviens de Cuba, où j’ai participé aux 5èmes rencontres internationales José Marti « pour un autre équilibre du monde », avec 1.200 délégués et contributeurs de plus de 80 pays. Eh bien, nous devons comme le propose Fabien dans son rapport lancer une grande campagne de solidarité contre le blocus dont Cuba est victime. Mais nous devons aussi ne pas nous en tenir à la solidarité. Notre internationalisme doit être aussi un internationalisme de batailles communes. Il faut lancer en même temps une bataille contre le dollar et pour une monnaie commune mondiale alternative à celui-ci, affectée au développement des services publics et de l’emploi, appuyant notre campagne pour le partage des savoirs et des technologies, au lieu des monopoles dont le blocus fait partie.

C’est d’ailleurs non seulement dans ce sens, de luttes pour une autre mondialisation de partage avec le rôle décisif des critères d’utilisation de tous les fonds, que je suis intervenu à la conférence internationale et que j’ai discuté avec mes homologues cubains. Mais c’est aussi la réponse implicite du président cubain Diaz-Canel revendiquant « une mondialisation et la solidarité » (Fidel), avec des exigences de partages, à Y. Varoufakis, l’ancien ministre des Finances de la Grèce qui, au nom de « l’internationale progressiste » insistait de façon nationale sur la « souveraineté » et sur les élections, sans exigences précises sur les institutions internationales.

Cet enjeu ne va faire que monter. Nous devons le prendre de façon offensive, faisant monter en régime la bataille pour une autre Union européenne, pour un autre rôle de celle-ci vis-à-vis des Etats nationaux et dans le monde. J’insiste sur le caractère décisif que vont revêtir les élections européennes de 2024. Il ne faut pas les refouler mais, au contraire, les préparer bien en amont par une bataille de fond.

4- Avec la grande bataille sociale actuelle sur les retraites en France nous sommes, en quelque sorte, dans les travaux pratiques de la novation communiste comme je le dis dans l’éditorial d’Economie & Politique.

Travaux pratiques pour articuler « contre » et « pour ». S’exprime la vision gauchiste ou sociale-démocrate selon laquelle qu’il n’y a pas besoin d’une réforme. La macronie prête à toute la gauche cette vision conservatiste qui nie les problèmes. Pour notre part, nous insistons sur le besoin de réforme, car le besoin de revenir à 60 ans est urgent comme celui de changer le travail et de créer des emplois, massivement et tout autres, et car cela exige des réformes radicales sur les financements. Et nous devons insister : cette bataille « pour » une autre réforme renforce le « contre », le rejet du projet Macron-Borne. Car on est d’autant plus contre un mauvais projet que l’on voit qu’il faut faire autrement, et qu’on le peut.

Travaux pratiques pour une nouvelle civilisation d’un temps libéré ― mais articulé au travail, à l’image de ce que doit être la retraite par répartition ― et d’une nouvelle relation à l’argent, aux pouvoirs sur l’utilisation de l’argent, aux entreprises. Une bataille qui ne se cantonne pas à des exigences « sociétales », qui les articule avec tout le reste.

Travaux pratiques de la SEF, aussi, avec tout particulièrement la bataille que nous devrions lancer, au sein même du mouvement, pour des pré-recrutements dans la fonction publique (100.000 à l’hôpital, 50.000 dans l’éducation, mais aussi dans le transport ferroviaire ou dans le service public de l’énergie) : avec une promesse d’embauche, une formation, un pré-salaire donnant lieu à cotisation, ils consolideraient tout de suite le système, financièrement, et à terme par l’apport de ces jeunes pré-recrutés lorsqu’ils travailleront : apport à la société en termes de santé, éducation, transport écologique et apport au financement du système par les richesses qu’ils créeront.

Voyons bien l’immense exigence de formation et la centralité que tend à prendre la dualité formation/emploi.

Travaux pratiques sur les idées aussi. Premièrement, nos propositions alternatives d’un autre financement : une taxation des revenus financiers des entreprises (les dividendes qu’elles s’échangent, en particulier) mais aussi, ce qu’on à tendance à omettre, un levier pour emmener les entreprises vers une tout autre gestion, avec la surcotisation pour les entreprises qui taillent d’ans l’emploi, les salaires, l’égalité femmes-hommes, qui est une modulation à la hausse des cotisations sociales. Deuxième idée, éclairer sur les causes de la réforme voulue par E. Macron : c’est que le capital a faim, faim de profits, avec la hausse des taux et avec son gonflement gigantesque.

5- J’insiste, avancer nos propositions renforce l’ensemble des propositions. Si nous la portons bien, l’originalité communiste renforce la gauche et le mouvement. Et nous sommes capables de le faire.

Notre projet, c’est une ambition sur l’objectif : la retraite à 60 ans, pour le cas général et plus tôt pour de nombreux métiers ; la prise en compte des années d’études ; un autre travail et de meilleurs salaires. Et sur le financement, notre projet est capable de faire bouger l’ensemble de la gauche. Elle s’exprime de plus en plus en faveur de la taxation des dividendes …. mais parfois en se restreignant à ceux reçus par les ménages au lieu d’insister sur les dividendes reçus par les entreprises. Elle avait commencé, en 2020, à s’exprimer aussi en faveur d’une forme de modulation et de pénalisation du comportement des entreprises, mais encore trop flou et très limitée (surcotisation pour certains contrats précaires notamment, mais pas pour l’ensemble de la politique d’emploi).

Il s’agit d’emmener les entreprises vers un chemin de progrès.

Nous devrions proposer dans les jours qui viennent un argumentaire à nos camarades, notamment pour les meetings départementaux.

Permettez-moi de souligner l’Appel pour une autre réforme et avec des propositions précises que j’ai pu lancer avec des dirigeants syndicaux (CGT, CFE-CGC, FSU, SNES, SUNIPP, SNESUP, SUNEP, SNEP), responsables d’organisation de jeunesse (JOC, Unef, Voix lycéenne, JC, UEC), des responsables d’associations écologiques représentées au CESE, des intellectuels et personnalités (R. Gori, G. Perret, P. Krasucki, P. Caillaud-Croizat).

Permettez-moi de remarquer que nous ne jouons pas assez collectif là-dessus : alors que d’autres (comme Politis) promeuvent des appels, au contenu mince, l’Humanité, qui s’est pourtant déplacée à la conférence de presse de l’appel, ne cherche pas sa mise en valeur, sa promotion. Pourtant, en toute autonomie bien sûr, nous devrions nous épauler, nous renforcer les uns et les autres. En 1995, la contribution très active, et quasi-quotidienne, de l’Humanité au lancement et à la promotion d’un appel de cette nature avait très fortement contribué à la force du mouvement, à son élargissement et à la bataille d’idées.

Voyons bien que cette démarche porte l’idée du lien entre des exigences de civilisation, une tout autre production, la centralité d’un développement de l’emploi-formation, et une autre utilisation de l’argent, appuyée sur de nouveaux pouvoirs démocratiques et une autre culture.

Ces questions sont décisives pour tous nos combats. Mais elles ne progresseront pas « naturellement », surtout avec la force des idées fascisantes, celles de conciliation et de renoncement ou les simplismes. Une démarche volontaire de l’Huma sur l’appel serait jouer collectif pour la gagne. Les idées n’avancent pas toutes seules et la passivité sur les idées n’est pas révolutionnaire…

Lire la suite

Petite images polémiques locales mais pas que...

29 Avril 2022 , Rédigé par Pour une vraie gauche à Lannion Publié dans #Lannion, #CCCP-Tregor, #France Insoumise, #3 larbins du capital, #EELV, #Parti Socialiste, #Tregor

 

 

 

Lire la suite

Quelques films pour réfléchir avant le 10 avril!

5 Avril 2022 , Rédigé par Pour une vraie gauche à Lannion Publié dans #Lannion, #CCCP-Tregor, #Tregor, #Election présidentielle, #EDF, #Energie, #Prix électricité, #Ligne Plouaret Lannion, #Eoliennes

Quelques petits films pour éviter de regarder la propagande à la télévision !

Et préparer les élections !

 

Comme la situation énergétique et de l’environnement ne s’est pas améliorée avec ce phares de la pensée que furent (Sarkozy-Hollande et macron) il faut vous préparer si les amis de Le Jeune et autres brillants ex socialistes restent au pouvoir !

l’exemple de la fameuse panne de Saint- Quay devrait donner à réfléchir même au dernier des béni oui-oui !

La Bretagne étant en bout de réseau deux petits films pour vous aider dans la réflexion !

https://www.mainbassesurlenergie.com/

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=mEMr2TtENto

 

Et comme on est dans le Tregor un petit rappel alors que la brillante initiative inutile de la mairie de Lannion va perturber une liaison train que les amis de macron veulent supprimer !

Arrêt TGV Gare de Plouaret

Défense de dérailler

https://vimeo.com/256601590  ou https://vimeo.com/256601590

Inutile de compter sur Lahellec ou les supplétifs de Lannion pour prendre le relais de Norbert Le Jeune, Francis Cadoudal ou Jean Tazé pour animer la défense de la ligne !

 

Le 11 avril il sera un peu tard...

Lire la suite

Déclaration importante du Parti Cmmuniste en Italie

11 Janvier 2022 , Rédigé par Pour une vraie gauche à Lannion Publié dans #Communiste, #CCCP-Tregor, #PCF, #PRCF, #Lannion, #Tregor

Favoris 11 h 
Lettre ouverte « Maintenant l'unité. Pour le parti communiste en Italie".
Déclaration de Marco Rizzo, secrétaire général du parti communiste (Italie).
Nous avons reçu ces jours-ci, comme tous les autres partis communistes en Italie, une Lettre ouverte qui nous a été envoyée - au nom des quelque 1000 membres de l'Appel "Maintenant l'unité. Pour le Parti communiste en Italie" - par un groupe de cadres ouvriers des grandes usines italiennes, par des jeunes, des étudiants, des travailleurs et des travailleuses, des intellectuels marxistes et des dirigeants communistes de différentes organisations.
Cette Lettre nous demande à tous, aux partis communistes italiens, à leurs groupes dirigeants, à leurs bases militantes, d'engager un processus d'unité communiste, à commencer par la mise en place de luttes communes immédiates.
Le Parti communiste appréciant l'esprit et les paroles de la Lettre ouverte, répond positivement à sa demande unitaire et se déclare prêt à une première et immédiate confrontation avec les groupes dirigeants des autres partis communistes et de l'Union et autres expériences communistes italiennes.
Qu'est-ce qui nous a convaincus de cette Lettre Ouverte de notre approche unitaire ?
La sincérité, l'élan et ensemble la "ratio" de ses paroles.
Nous sommes certains que la sincérité et l'élan qui marquent fortement cette Lettre proviennent des nombreux jeunes qui ont rejoint l'appel « Maintenant l'unité. Pour le parti communiste en Italie" puis qui en ont envoyé aux partis communistes une synthèse sous la forme de la Lettre ouverte.
Comment sommes-nous sûrs que la « ratio » politique de la Lettre est le fruit de la présence vaste et prestigieuse d'intellectuels et de dirigeants communistes qui, après avoir adhéré à l'appel, l'ont signée et à nous tous envoyée.
Et c'est cette motivation, cette raison politique qui nous convaincra de la bonne proposition unitaire.
Les camarades et compagnes qui ont souscrit à la Lettre Ouverte ont avec force et lucidité ce qui est quotidiennement sous nos yeux mais qui échappe souvent à la vue de trop nombreux, parfois même à la vue de certaines zones communistes :
- le danger imminent d'une guerre mondiale sciemment organisée et poussée par les États-Unis, l'OTAN, l'UE et le front impérialiste international ;
- une nouvelle agressivité politique et militaire impérialiste extrêmement aiguë contre la Russie et la République populaire de Chine qui est à la base de l'impulsion de ce projet de guerre mondiale ;
- une nouvelle et socialement dramatique pour la classe ouvrière et les peuples de notre continent, torsion impérialiste des politiques de l'UE et antipopulaires ;
- une impulsion objective qui traverse toute l'arc des forces partis parlementaires et les pousse à se faire "le parti unique" des États-Unis, de l'OTAN et de l'UE en Italie et qui fait de la politique pour la constitution du gouvernement Draghi, la Commission ou qui vend à Bruxelles l'avenir des prochaines des générations italiennes pour obtenir ce nœud monétaire qu'ils n'arrêtent pas d'appeler "prêts" ou "aide" de l'UE;
- un usage abject et discriminatoire de la pandémie par le gouvernement Draghi, avec une preuve générale évidente de restrictions sérieuses des libertés constitutionnelles pour toute véritable opposition dans le pays ;
- la contradiction dramatique entre tout cela et l'absence presque totale d'opposition de masse et de classe ;
- la contradiction entre la vaste domination capitaliste et la crise profonde et la poussière du mouvement communiste en Italie.
Comment les mots d'ordre, qui sont les nôtres, que nous faisons totalement nôtre, que la Lettre Ouverte fait parvenir à tout cela : hors l'Italie de l'OTAN ! Dehors l'OTAN d'Italie ! Hors l'Italie de l'Euro et de l'UE !
C'est à partir de ces questions contraignantes que le PC accepte la proposition de projet d'unité communiste sur des bases politiques et théoriques similaires, comme l'affirme la Lettre ouverte elle-même, pour le lancement d'un processus uni La construction d'un parti communiste en Italie à la hauteur des temps et des affrontements des classes.
Le mouvement communiste mondial, dirigé environ un cinquième de l'humanité entière, vit aujourd'hui une grande et fulgide phase de relance et la vit face à une crise historique très profonde, tant de projet politique et économique que de prestige, du capitaine alisme mondial.
Cela nous réconforte et donne encore plus de sens à notre bataille politique en Italie.
Mais cela ne supprime pas le fait que le mouvement communiste italien verse, pour ses fautes lointaines et proches, dans une crise profonde.
Une crise dont les communistes ne pourront sortir qu'en replacant au centre des choses, tant sur le plan théorique que sur le plan pratique, du conflit des classes et de la reconstruction des liens de masse. Et pour ces objectifs, l'unité des communistes sur des bases politico-théoriques similaires est un facteur décisif.
Beaucoup, nous tous, nous avons pu nous tromper dans nos différentes expériences communistes. Mais pour la passion et le temps de vie que nous avons tous mis dans l'objectif difficile de reconstruire en Italie un mouvement communiste digne de ce nom, nous pouvons aussi espérer que « l'histoire nous absoudra ».
Et plus encore nous absoudre si nous sommes capables aujourd'hui de réunir les rangs, de nous unir, de donner un espoir et un nouveau repère organisé à la vaste diaspora communiste italienne sans carte ni parti, de rendre à la "classe" u n unique, plus fort, plus cohérent, parti communiste !
En 1957, écrivait le grand poète communiste Nazim Hikmet, dans son magnifique poème intitulé « De la vie » : « Où que vous soyez / quelles que soient les circonstances que vous soyez / vous devez vivre comme si jamais vous mourriez ».
Et pour paraphraser Hikmet, nous qui voulons aujourd'hui nous unir pour reconstruire un parti communiste plus fort en Italie, nous devons nous battre, sincèrement nous engager, comme si ce grand objectif était possible, proche d'être conquis !

https://www.facebook.com/ilpartitocomunista/

 

 

Lire la suite

Présidentielles 2022 : le PRCF écrit au camarade Fabien Roussel et au citoyen Jean-Luc Mélenchon

11 Janvier 2022 , Rédigé par Pour une vraie gauche à Lannion Publié dans #Lannion, #CCCP-Tregor, #Mélenchon, #PCF, #PRCF, #France Insoumise, #Fabien Roussel, #Communiste, #Tregor

 

Alors que nous nous situons désormais dans les 100 jours du premier tour des élections présidentielles 2022, les communistes prennent à nouveau leurs responsabilités avec le PRCF. Avec courage et franchise.

Avec courage, car avec le PRCF et les JRCF, les militants franchement communistes sont partout sur le terrain pour faire entendre les 30 mesures d’urgence d’une alternative rouge et tricolore pour ouvrir un avenir à la France mettant au cœur de la Nation les travailleurs et la souveraineté populaire et ainsi répondre aux enjeux sociaux, démocratiques et écologiques aigus. Cette campagne est visible partout, avec des milliers d’affiches collées sur les murs, avec des dizaines de milliers de tracts distribués tout particulièrement aux portes des lieux de travail et avec leurs médias (Initiative Communiste, Étincelles et leurs réseaux sociaux de youtube à twitter en passant par facebook). Avec courage, car une censure violente et implacable les frappe. Interdiction de plateau sur les plateaux des chaines de télévision et de radio, interdiction des quotidiens nationaux : les communistes et le frexit progressiste n’ont évidemment droit qu’au mépris de classe et aux oubliettes capitalistes dans les médias des milliardaires ou ceux de leur régime Macron. Avec des communiqués envoyés chaque semaine détaillants actions et propositions de la campagne à l’ensemble des rédactions, et une présence visible sur le terrain, c’est assurément un choix délibéré qui en dit long et qui illustre également la pression qui s’exerce sur les maires et élus auxquels se sont adressés les militants du PRCF. Observons que le nom de Fadi Kassem,  aura tout de même réussi à filtrer sur la liste des candidats à la présidentielles 2022 sur Actu.fr portail d’information qui est l’un des 10 sites internet d’info les plus consultés en France.

Avec franchise, car partout et tout le temps, les militants et sympathisants du PRCF et des JRCF portent, en communiste, un discours de vérité : pour dire avec clarté ce qui est de la situation du pays et de son peuple, de l’exploitation qui le frappe et des dangers de l’euro fascisation et de l’exterminisme capitaliste, ce qui est de la responsabilité de chaque travailleur à prendre ses responsabilités et à s’organiser en reconstruisant le grand parti communiste qui fait défaut. Avec courage et franchise donc qu’avec Fadi Kassem, porte-parole de l’Alternative rouge et tricolore, une campagne politique au sens le plus noble du terme est menée sur le terrain pour ces présidentielles 2022. C’est donc en responsabilité, que le PRCF a pris une nouvelle fois l’initiative d’écrire ce 3 janvier 2022 deux lettres ouvertes, respectivement au camarade Fabien Roussel et au citoyen Jean-Luc Mélenchon, tous deux candidats déclarés et en campagne pour le 1er tour de l’élection présidentielle 2022. Une nouvelle fois car le PRCF s’est adressé à ces personnalités, sans qu’une réponse permette d’engager le dialogue constructif nécessaire et souhaité, et surtout de répondre aux importantes questions de fond posées, à la fois à travers des lettres ouvertes mais également à travers des vidéos publiques visionnées par des milliers de personnes.

Deux lettres ouvertes auxquelles Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon ont fait le choix politique de ne pas répondre. Précisons que Jean-Luc Mélenchon avait proposé en réponse au printemps 2021 une date pour une rencontre permettant un échange, avant d’annuler à la toute dernière minute pour des raisons de logistique, et d’opposer suite à ce contretemps un silence étonnant à la demande du PRCF d’honorer son engagement.

Une nouvelle fois car, en transparence et franchise, les communistes avec PRCF ont toujours posé clairement publiquement et devant les travailleurs les questions politiques auprès des deux chefs de file respectifs du PCF et de la France Insoumise désormais Union Populaire (retrouvez l’historique et les liens en fin de page vers les lettres ouvertes partagés au cours des 5 dernières années).
Le camarade Fabien Roussel et le citoyen Jean-Luc Mélenchon auront donc à cœur de répondre non pas seulement aux questions posées à travers ces deux lettres ouvertes par le PRCF mais surtout aux problématiques qui intéressent les travailleurs de France. Cela alors que des millions de travailleurs se posent la question de la légitimité et donc de l’intérêt de cette élection… Pour leur part les militants franchement communistes, pour et avec les travailleurs poursuivent la campagne politique et sans électoralisme  pour faire valoir la souveraineté populaire, la paix, la solidarité internationaliste et les droits des travailleurs, avec des propositions fortes et réalistes, incarnée par Fadi Kassem, pour une Alternative rouge et tricolore et contrer l’euro-dislocation et fascisation du pays. Sollicité par la rédaction d’IC, le secrétariat national du PRCF confirmait qu’au soir de ce 10 janvier, ni Jean-Luc Mélenchon, ni Fabien Roussel n’avaient répondu….

JBC pour www.initiative-communiste.fr – le 9 janvier 2022

Lire la suite
Lire la suite

Le nouveau mot d’ordre du P C F 22: « Des plaçous oui mais des plaçous ! »

17 Avril 2021 , Rédigé par Pour une vraie gauche à Lannion Publié dans #PCF22, #Tregor, #Argoat, #élections départementales, #cantonales, #Bégard, #Canton de Bégard, #France Insoumise, #PS, #Côtes d'Armor, #Lannion, #PCF Lannion, #PCF Tregor Argoat, #CCCP-Tregor

 

Le nouveau mot d’ordre du P C F « Des plaçous oui mais des plaçous ! »

Les élections cantonales (on appelle cela départementale depuis une sale réforme de Satkozy ou Hollande, entre les libéraux acharnés on se perd) approche à grand pas et à petit bruit. Il est vrai que les citoyens ont la tête ailleurs, la pandémie et la sale politique de macron suffisent à occuper les esprits de tout un chacun.

Mais dans l’ombre, tels des rats, le monde de la petite bourgeoisie politicienne s’agite à certains endroits, l’objectif : un plaçou. Pour ceux qui ignorent la signification du terme, le plaçou est un emploi, une planque obtenue grace à un « protecteur », un "parrain". A ce jeu la miss Cindérella Bernard de Bégard est assez experte, la dame qui a été étrillée aux législatives de 2017 (4° dans la circonscription, derrière la FI et le PS dont elle fut de ceux qui le mirent en place). Rappelons que ce territoire de la 4° circonscription  fut celui de François Leizour, de Felix Leysour et qu'il comprend Plestin et Plouaret ...pays de Marcel Hamon, Norbert Le Jeune , Jean Le Lagadec , ...bref une histoire du PCF! Elle y est sèchement battue, cherchez l’erreur ! Elle est ensuite aussi sèchement éconduite aux élections municipales à Bégard, la terres du clan Bernard, les électeurs ont préféré l’autre clan local les Clech ! La PCF arrive bonne dernière, battue par le PS et la droite ! Bref la population n’en veut pas !

L’histoire ne s’arrête pas là, coucou revoilà la Bernard pour les élections, la dame ne veut pas perdre son dernier plaçou, le conseil général (elle a perdu les revenus de 1° adjointe et du sitom). Retourner au travail non merci, surtout que le PC n’a sans doute pas les moyens de lui assurer un poste de permanent vu sa décomposition qui se traduit aussi sur le plan des finances.

Alors, il n’y a qu’une solution : continuer la ligne Lahellec, se vendre et vendre le PCF 22 comme rabatteur pour les socialistes !

Au dernières nouvelles le PS lui offrirait un binôme, sans doute avec le maire de Tonquédec, gueule du clan Clech, du PS local de Bégard ! Que vont faire les cocus ?

Les choucroutards du PCF jouent leur dernière carte, comme nous l’annoncions en 2014 à la suite des municipales, il a disparu du paysage en tant que force politique dans LTC, disparu à Plestin, 2° couteau à Lannion derrière les verts et l’UDB, balayé à Pleumeur, ridicules à Plufur, la patrie de Lahellec où il ne s’est jamais risqué devant les électeurs (il préfère la combine des sénatoriales ou des régionales où il n’avait pas hésité à trahir son propre parti), divisés à Plouaret, disparus ailleurs, il reste un maire communiste en Argoat à Belle Ile en terre, quelques conseillers ou adjoint ici ou là, supplétifs du plus offrant. A Plouaret ou le PC s’était divisé au municipales comme un vulgaire PS, il n’ont comme solution que de relancer Claudine Le Bastard, la maire PS tord le nez mais elle a son plaçou, alors !

Pourquoi le PC des Côtes d'Armor, peut il encore jouer ces cartes alors qu’il n’est qu’une sorte de MRG en voie de disparition.

1) Même défraîchie, c’est une image, un immense passé que ceux qui tiennent encore l’appareil essaient de monnayer au mieux de leurs intérêts particuliers.

2) Les petits bourgeois du PS après leur déroute de 2017 sont encore mal assurés de leur course aux places. Après avoir été pris de court par leurs rivaux dans l’appareil PS dans le ralliement au macronisme comme le président de la région qui avoue avoir voté pour  macron au premier tour, ou jugeant à juste titre que ce ne serait qu’un feu de paille dans la région, ils restent inquiets. Les départementales ne sont pas les municipales et les initiatives citoyennes n’y émergent pas, mais les verts et la droite restent menaçants pour le podium. Cet affrontement des petites bourgeoisies locales est féroce, les unes cherchant le pouvoir local pour conforter la boite de beau Papa comme l’actuel président du CG, les autres cherchant des places, le monde politico-administratif offrant des opportunités d’accès aux biens plus faciles que le salariat, les études et les concours, ou les risques liés à l’entreprise.  Les alliés même de plus en plus symboliques restent importants.

Espérons que c’est la dernière fois que le PCF 22 aura cette opportunité de trahir les idéaux de la vraie gauche et du communisme.

Lire la suite

2021 l'année des 150 ans de la Commune en Bretagne et en Tregor

18 Février 2021 , Rédigé par Pour une vraie gauche à Lannion Publié dans #Tregor, #Argoat, #Amis de la Commune, #Commune de Paris 1871, #Lannion, #Guingamp

https://commune-1871-armor.pagesperso-orange.fr/

https://commune-1871-armor.pagesperso-orange.fr/

https://www.facebook.com/Amies-et-amis-de-la-Commune-de-Paris-1871-Tr%C3%A9gor-Argoat-836017919766572

https://www.facebook.com/Amies-et-amis-de-la-Commune-de-Paris-1871-Tr%C3%A9gor-Argoat-836017919766572

https://dasklerijennarspered.overblog.com/2021/02/la-commune-de-1871-et-la-bretagne.html

https://dasklerijennarspered.overblog.com/2021/02/la-commune-de-1871-et-la-bretagne.html

 

https://commune-1871-armor.pagesperso-orange.fr/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lire la suite

À Lannion, le collectif de gauche Ecap opposé à l’installation de caméras sur la voie publique: Le Telegramme

19 Janvier 2021 , Rédigé par Pour une vraie gauche à Lannion Publié dans #ECAP, #Lannion, #CCCP-Tregor, #PCF Lannion, #P"C"F Lahellec, #PS, #Les différents PS, #Verts, #LR, #macroniens, #Caméras de surveillance Lannion, #Tregor, #ANC Lannion, #Ensemble Lannion, #NPA

https://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/lannion/a-lannion-le-collectif-de-gauche-ecap-oppose-a-l-installation-de-cameras-sur-la-voie-publique-18-01-2021-12689959.php

À la suite de scènes de violences nocturnes dans le centre-ville de Lannion au mois de juin 2020, la question de la vidéosurveillance s’est invitée dans le débat public. Le collectif de gauche Ecap dit « non aux caméras sur la voie publique ».

 

  L’installation de caméras de surveillance dans l’espace public fait débat à Lannion. (Photo d’illustration Le Télégramme/François Destoc)

Dans un communiqué intitulé « Non aux caméras sur la voie publique à Lannion », le collectif de gauche Ecap (Écologiste, communiste, anticapitaliste et patriote) intervient dans le débat sur la question de la vidéosurveillance, lancé à la suite de scènes de violences nocturnes dans le centre-ville de Lannion, au mois de juin 2020, et remis sur la table après des cambriolages récents.

« Les caméras ne font que déplacer ailleurs l’activité délinquante »

« Nous déplorons, comme les habitants de notre ville, les cambriolages de commerçants lannionnais. Mais, a priori, nous ne voyons pas bien ce qu’une vidéo de rue peut apporter en plus d’une caméra intérieure au magasin », écrivent les représentants du collectif Ecap, dubitatifs en apprenant que la municipalité de Lannion réfléchit à la question. « Rappelons que la vidéosurveillance n’est guère efficace car elle n’est utile aux policiers et gendarmes que dans 1 à 2 % des cas d’enquêtes. En préventif, les caméras ne font que déplacer ailleurs l’activité délinquante », font-ils valoir. L’argent public pourrait être utilisé efficacement ailleurs, dans la prévention ou sur le terrain (…) » 

Mettant en avant les « libertés individuelles et le respect de notre vie privée », Ecap craint que les « dérives » n’augmentent « avec le « progrès » de la technologie (…)» «Tout un chacun sera surveillé et considéré comme un délinquant ou un terroriste en puissance. C’est cela que nous voulons ? », s’interroge le collectif, concluant que « la gauche gestionnaire municipale s’honorerait de pas suivre la droite sécuritaire ».

Comme sur notre Blog le communiqué d'Ecap a un certain écho, le débat est lancé. On attend avec impatience la réponse des "gérants loyaux de la société néolibérale" les différents PS, le P"C"F "Lahellec" local, les verts. Quant aux autres, les Cornec et autre Marrec  on connait la réponse : hystérie sécuritaire (cela se soigne...).

Le communiqué ECAP intégral:

http://www.humanite-lannion-tregor.fr/2021/01/des-cameras-de-video-surveillance-a-lannion.le-collectif-ecap-dit-non-c-est-couteux-et-peu-efficace.html

ECAP regroupe les associations et partis suivants :
- Ensemble-Trégor
- CCCP-Trégor (Cercle des Citoyens Communistes et Patriotes)
- ANC Lannion (Alliance Nationale des Communistes)
- NPA Comité Nathalie Le Mel
 

 

Lire la suite
1 2 3 4 5 > >>